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Présentation
Les Editeurs
Le 8 mai 1995 marquait le 50ème anniversaire de la fin de la guerre en Europe, le 28 octobre 1995 le 30ème anniversaire de Nostra Aetate. Ces deux événements sont liés, car les horreurs de la seconde guerre mondiale, surtout la destruction du judaïsme européen, ont éveillé la conscience chrétienne au mal qu'est l'antisémitisme. L'Eglise a redécouvert la vitalité du judaïsme post-biblique et les racines juives du christianisme et a redéfini sa relation au peuple juif.
SIDIC a voulu centrer ce numéro anniversaire sur le dialogue juifs-chrétiens. dans le contexte du dialogue inten-eligieux. L'histoire dramatique de ce document conciliaire est étroitement liée au cheminement du Concile. Ce qui d'abord ne devait être qu'une simple déclaration condamnant l'antisémitisme est devenu la déclaration officielle sur les relations de l'Eglise avec les religions non chrétiennes. Quoique les tentatives de saboter le document et les controverses amères de l'époque aient souvent été déconcertantes, le "compromis" final s'est avéré providentiel. Le fait de devoir résoudre le problème de ses relations avec le judaïsme a amené l'Eglise à prendre aussi au sérieux les grandes religions du monde. Ceci semble indiquer que, si la relation à l'origine de l'Eglise peut se guérir, il y a de l'espoir pour que toutes les autres relations se mettent également en place.
Nostra Aetate a eu des conséquences. Non seulement de nouveaux documents ont vu le jour, mais l'enseignement du mépris a été reconnu et en grande partie maîtrisé; les racines juives sont mises en valeur et estimées à tous les niveaux de la catéchèse chrétienne; la découverte du judaïsme vivant et le dialogue en cours à divers niveaux ont eu pour conséquence de revoir la théologie de substitution. La fidélité juive à l'Alliance du Sinaï "qui n'a jamais été révoquée" a conduit à la reconnaissance de la spécificité du judaïsme et à une meilleure compréhension des relations de l'Eglise avec le peuple juif.
Cependant le judaïsme et le christianisme sont des minorités parmi un grand nombre de religions. Les défis du monde contemporain et la parole de Dieu dans la Bible les incitent à dialoguer, à établir la paix et la justice dans ce monde. Dans ce numéro le Cardinal Koenig, qui fut un pionnier dans le dialogue juifs-chrétiens autant que dans le dialogue interreligieux, ouvre la voie pour la réflexion en cours. Dans un article biographique impressionnant, le révérend L.Frizzell non seulement montre la vaste activité dans ce domaine, mais signale aussi les réalisations et les incertitudes. Deux articles traitent des problèmes juifs-chrétiens qui auront toujours une pertinence spéciale pour l'Église. Le premier siècle est décisif. Les recherches d'Asher Finkel concernant cette époque sont bien connues des lecteurs de SIDIC. Dans ce numéro il clarifie quelques développements dans les deux traditions et donne des conseils pour l'avenir: Richard Harries expose jusqu'à quel point le dialogue entre juifs et chrétiens s'est développé, tout en prenant au sérieux le point de vue particulier et stimulant de Jacob Neusner. Le dialogue entre juifs et chrétiens a des répercussions sur tout le spectre des relations humaines. Par conséquent il est décisif pour le bien-être de la société.