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Présentation
Les éditeurs
Pourquoi présentons-nous ce numéro sur la mort? Peut-être parce que notre société, malgré les progrès extraordinaires de la science et de la technique, particulièrement dans le domaine médical, se sent de plus en plus menacée, et cache sous le silence ou sous une ignorance apparente sa peur de la mort... Peut-être aussi parce, que dans cette société, les croyants se trouvent interpellés en tant que tels: ils ont à réaffermir leur propre foi, celle des autres, et à retrouver dans le contexte où ils se trouvent, la manière vraiment « humaine » de poser cet acte ultime de la vie terrestre qu'est le passage par la mort.
Parler de ce « passage », y réfléchir, ce n'est pas nous installer dans la tristesse ou dans la peur: cela doit nous aider au contraire à mieux vivre. Comme le dit le poète Khalil Gibran dans son livre Le Prophète: « La vie et la mort sont un », et l'on ne peut évoquer cette dernière sans évoquer aussi la vie. Sur ce point la connaissance de la tradition juive, avec sa vision réaliste et optimiste du monde, pourra aider parfois le chrétien à porter un regard nouveau sur l'inéluctable réalité. Nos frères juifs, en effet, parlent peu de la mort, ils ne font guère de spéculations sur l'au-delà, ils la « vivent » plutôt dans un acte de foi; ils récitent cette magnifique prière de louange qu'est le Kaddish et remettent le reste entre les mains de Dieu, fidèle et miséricordieux.
Dans une conférence qu'il donnait récemment à Rome, le Cardinal Marty disait de son côté: « Plus on vieillit, plus on a peur de la mort. C'est la mort des autres... mais nous sommes sur la même route qu'eux. La perspective de la mort donne de l'importance à ce que nous faisons... J'ai rencontré souvent la mort et j'en ai aimé davantage la vie ».
Dans une société menacée par le désespoir et par les puissances de désagrégation, puissions-nous reprendre confiance dans la vie et être témoins d'une espérance qui a sa source dans la foi en Dieu, un Dieu dont la fidélité perdure, même par delà la mort.
« Choisis la vie! » (Dt 30,19)
Réconciliation
Pendant cette Année Sainte, la réflexion du monde catholique est centrée sur la Réconciliation et, au moment où nous imprimons ce numéro de la revue, le Synode des évêques vient de commencer.
A cette occasion, un certain nombre de chrétiens se demandent ce qu'ils pourraient faire pour hâter la réconciliation avec le peuple juif, victime depuis des siècles du mépris ou des persécutions de ceux qui se réclament du Christ et de son amour « réconciliateur ».
Puissent les coeurs s'ouvrir toujours davantage à la vraie réconciliation ou au « shalom », selon l'esprit de Jean XXIII auquel est attribuée la prière que voici (citée dans P.E. Lapide: Rome et les Juifs, Seuil 1967):
« Nous avons conscience aujourd'hui que des siècles et des siècles d'aveuglement ont fermé nos yeux et que nous ne pouvons plus voir la beauté de Ton peuple élu ni reconnaître sur son visage les traits de nos frères privilégiés.
« Nous nous rendons compte que le signe de Caïn est gravé sur nos fronts. Tout au long des siècles notre frère Abel gisait dans le sang pt les larmes que nous lui faisions verser, car nous avions oublié Ton amour.
c Pardonne-nous d'avoir faussement attaché une malédiction à leur nom de juifs. Pardonne-nous de t'avoir crucifié une seconde fois dans leur chair, car nous ne savions pas ce que nous faisions... »