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Revista SIDIC X - 1977/1
Le shabbat et le dimanche (Pages 04 - 05)

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La princesse Shabbat
Emmanuel Eyroux

 

Parce que dans la vie
c'est comme dans la banlieue
on marche et on marche.
A droite, des murs,
à gauche, des murs.
Dans la banlieue derrière les murs il y a les Savonneries et les Huileries, les Aciéries du Nord,
et les Grands Moulins de Marseille,
il y a les Maïseries de la Méditerranée, les Raffineries de Sucre,
les Raffineries de Souffre.
Dans la vie aussi
il y a quelque chose derrière le mur, je voudrais vous l'expliquer
juste un mot:
Derrière le mur
il y a une jeune fille

Je savais bien que ça vous intéresserait.
Il y a beaucoup de choses qui vous intéresseraient
si vous les connaissiez.

Il y a beaucoup de choses derrière les murs de notre vie,
beaucoup de choses qui sont pleines de lumière
derrière ces murs noircis de charbon et de boue,
derrière ces murs où a giclé le sang de votre misère
et la sueur de votre gémissement:
« Je suis foutu ».

Il y a beaucoup de choses qui sont pleines de chants
derrière les murs de votre silence. C'est ce que dit le psaume 104
derrière ces murs de votre vie il y a des usines
des huileries où l'on fabrique de l'huile
pour faire resplendir le coeur de l'homme,
des chais pleins de vin
pour réjouir le coeur de l'homme,
des minoteries où l'on moud cette farine
que l'on pétrit comme pain pour le coeur de l'homme.
Voilà ce que j'ai à vous dire. C'est mon sermon numéro 22.

« Et la jeune fille? »

Je savais bien que ça vous intéresserait,
je savais bien que vous finiriez par m'interroger. La jeune fille
c'est très simple.

Dans la vie c'est comme dans la banlieue on marche sur la route entre les murs.
Des tas de types marchent sur des tas de routes tous les jours de leur vie.
Il y a ceux qui regardent par terre parce qu'ils sont trop fiitigués,
trop lourdement chargés de misère.
Il y a ceux qui lèvent les yeux par hasard une ou deux fois dans leur vie
ils ne voient que le mur.
Ils y a ceux qui lèvent souvent les yeux, ils voient comme une petite fenêtre
comme la meurtrière d'une muraille d'autrefois comme ce truc dont je ne sais pas le nom
que les maçons cimentent dans les murs de soutènement
pour l'écoulement des eaux de pluie.

Il y a ceux qui regardent par terre,
il y ceux qui lèvent les yeux par hasard,
Il y a ceux qui lèvent souvent les yeux.
Et puis ceux qui cherchent la vérité
et qu'on appelle les amants de la doctrine.
Chaque fois qu'ils passent, ils regardent, ils regardent de tous leurs yeux,
il regardent de toute leur volonté de vie.
Parce que l'homme voit plus que ce qu'il croit,
parce que l'homme est plus fort que ce qu'il croit.
Parfois, une seconde dans leur vie
ils aperçoivent comme une fenêtre entr'ouverte,
à cette fenêtre, comme une jeune fille qui leur sourit ...
et cette jeune fille est la princesse Shabbat.

 

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