Conférence de l’ICCJ : un forum riche en défis et en opportunités

24 juillet 2019

Une délégation de 16 membres de la Famille de Sion, dont 9 sœurs, a représenté la Congrégation Notre-Dame de Sion lors de la Conférence annuelle de l’ICCJ (Conseil International des Juifs et des Chrétiens), dans la ville de Lund (Suède). La Conférence était intitulée : « Transformations internes et externes : comment notre nouvelle relation affecte-t-elle l’auto-compréhension chrétienne et juive ? ».

Le ton est donné

Conférence inaugurale à la Cathédrale de Lund.

C’est dans la cathédrale de Lund que s’est ouverte la Conférence : un émouvant concert klezmer (musique populaire traditionnelle juive) a d’entrée donné le ton de l’événement. Le spectacle a été suivi de discours invitant les participants à rester attentifs et résolus, lorsqu’ils seraient confrontés, au cours des 3 journées, à des problématiques parfois épineuses.

En se préparant au colloque, Barbara Goetz, une Canadienne collaboratrice de Sion, faisait cette remarque : « Certains défis de notre monde actuel suscitent la peur. Mais l’espérance est là également. Nous nous engageons pour l’espérance. »

Apprendre ensemble, dans le dialogue et l’amitié

Le premier jour de la Conférence, les intervenants ont rappelé qu’au cours des siècles, les vies de bon nombre de Juifs et de Chrétiens se sont entremêlées. Malgré leur méfiance et leur hostilité réciproques, et le fait qu’ils se soient tenus éloignés les uns des autres pendant longtemps, de nouvelles relations de respect et de solidarité ont, depuis peu, commencé à se développer.

Les jours suivants, les discussions ont porté sur les effets positifs de ces nouvelles relations, sur les influences négatives (nationalisme et antisémitisme) et sur la participation des Musulmans au dialogue interconfessionnel aujourd’hui.

Session plénière « Des Musulmans engagés dans le Dialogue. »

Pour les Sœurs de Sion, présentes chaque année (ou presque) au rendez-vous de l’ICCJ depuis près de cinquante ans, cette Conférence se révèle toujours un véritable lieu d’apprentissage et de fraternité, où de nouvelles amitiés se créent et où d’anciennes se renouvellent. Sr Maureen Cusick, de la Région Royaume Uni/Irlande, déclare : « C’était une merveilleuse occasion d’étudier ensemble, dans le dialogue et l’amitié, en compagnie de toutes ces personnes juives, chrétiennes et musulmanes. »

Les conférences et les ateliers ont permis à chaque individu et à chaque communauté de se questionner sur le changement qui s’était produit en eux, et sur la manière dont cela s’était fait. Ils ont invité les participants à analyser leurs réactions concernant les nouvelles vagues d’antisémitisme et d’islamophobie, et ont soulevé la question : comment faire front ensemble et être solidaires ?

De la théorie à la pratique

Un groupe constitué de 14 membres de Sion est resté à Lund, les 2 jours suivant la Conférence. Ensemble, ils ont travaillé sur les prochains défis à relever, les opportunités à saisir et la manière dont ils allaient pouvoir intégrer, dans leurs ministères, tout ce qu’ils avaient appris lors de cette Conférence.

Les collaboratrices de Sion, Tina Apostolopoulos et Rebecca Bennett, venues d’Australie, ont indiqué que ces deux journées de réflexion sont passées très vite, car il s’agissait de créer des lieux de rencontre et de construire des ponts à l’attention de tout un chacun. Pour elles, il est important que ces rencontres soient plus qu’intellectuelles : « C’est aussi sur le plan émotionnel et personnel qu’elles doivent nous toucher. »

Mark Walsh, Sr. Teresa Brittain, Sr. Kasia Kowalska et Alisha Pomazon au rencontre après la Conférence, lors des « Journées de Sion ».

Ce groupe a proposé les actions suivantes : promouvoir la formation biblique permanente, se concentrer sur le dialogue judéo-chrétien, privilégier la connaissance de la tradition islamique et encourager l’engagement des jeunes à leurs côtés.

« Bien des choses ont déjà été faites, et nos relations ont vraiment évolué depuis 50 ans » souligne Sr Maureen, « mais nous sommes tous d’accord pour dire que beaucoup reste encore à vivre, à explorer et à expérimenter ensemble. »

Elle conclut : « Nous nous sentons très privilégiées et honorées d’être parties prenantes dans cet extraordinaire ministère de l’Eglise. »

 

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