La conférence a réuni des chercheurs spécialistes des traditions juives et chrétiennes venus d’Argentine, d’Autriche, du Canada, de Colombie, d’Allemagne, d’Inde, d’Israël, d’Italie, des Pays-Bas et des USA. Sœur Clare Jardine, du Conseil Général de notre Congrégation, a participé à ces trois jours de colloque.
Dans l’Antiquité, les Pharisiens constituaient un groupe religieux juif, disparu il y a plus ou moins 2000 ans. On considère aujourd’hui qu’ils ont posé les bases intellectuelles, juridiques et rituelles du judaïsme moderne.
La conférence s’est ouverte sur un exposé à propos des origines possibles du terme « pharisien » et ses significations dans diverses langues. Puis, différentes sources anciennes traitant des Pharisiens ont été examinées : Flavius Josèphe, Manuscrits de Qumran, données archéologiques, Nouveau Testament et littérature rabbinique.
Après une discussion en table-ronde au sujet des résultats concernant les Pharisiens « historiques », la seconde partie de la conférence était consacrée à l’histoire des interprétations et à leurs effets, depuis la littérature patristique jusqu’aux interprétations juives médiévales, en passant par les Mystères de la Passion, les films, les manuels d’enseignement religieux et les homélies.
Bien que le terme “pharisien » (de l’hébreu : פרוש parush) signifie « celui qui est séparé, mis à part en vue d’une vie de pureté», il est fréquemment utilisé de manière péjorative pour désigner une personne moralisatrice ou hypocrite. Dans sa présentation, le Père Carme Craig Morrison soulignait : « Dans nos prédications et nos enseignements, nous ne sommes pas toujours conscients de la caricature que nous produisons au sujet de cet intéressant groupe religieux. » L’assemblée universitaire a conclu en examinant les différentes façons possibles de dépeindre les Pharisiens, de manière moins inexacte à l’avenir.
Sœur Clare a trouvé passionnantes ces recherches détaillées à propos de ce sujet important. Elle espère que « ces rencontres internationales de chercheurs, Juifs et Chrétiens, contribueront à donner un nouvel élan, afin de corriger la représentation que nous nous faisons habituellement des Pharisiens. »
Le jeudi a marqué le temps fort de cette conférence, puisque le Pape François avait accordé une audience privée aux participants. L’événement célébrait également le 110ème anniversaire de la fondation de l’Institut Biblique Pontifical par le Pape Pie X en 1909.