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Le chrétien face a la mort - Rite des funérailles dans les églises de tradition syriaque
Jeanne-Ghislaine van Overstraeten
La mort du chrétien est une Pâque, un passage. Elle est une participation au mystère pascal du Christ: a Ne savez-vous pas, écrit saint Paul, que baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans sa mort que tous nous avons été baptisés. Nous avons donc été ensevelis avec Lui par le baptême dans la mort, afin que comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle ». (Rm 6,3-4)
La résurrection du Christ est anticipation de notre propre résurrection au dernier jour. Déjà, des siècles de tradition chrétienne ont appelé la mort « dies natalis »: une nouvelle naissance.
Parmi la pluralité des rites chrétiens, dont une même profession de foi fait l'unité, nous nous limiterons aux rites funèbres de la tradition syriaque comme étant les plus proches des origines judéo-chrétiennes de l'Eglise. Ceci est vrai, en particulier, de l'ordo chaldéen qui est, comme nous le verrons, un rite-témoin.
Termes qui désignent l'office des morts
Ces termes, dans les traditions issues du rite d'Antioche, nous apportent un éclairage sur leur signification:
Les chaldéens emploient l'expression Taksa d-annide (litt. Ordo de ceux qui s'en sont allés). L'idée de départ est donc première dans cette appellation. Le 'annido' est le chrétien qui nous a quittés pour un départ sans retour. Dans tous les rites syriens ce terme est le plus utilisé pour désigner le mort.
Chez les Syriens d'Antioche (ou syriens occidentaux) et les Maronites, en plus de l'emploi du même terme syriaque 'annido', on emploie le terme Lewayo (litt. accompagnement) ou accompagnement de 1"annido'. L'Ordo est donc Le Livre de l'Accompagnement.
Le symbolisme de la Route, du Passage, prend tout son relief dans les textes. Cette idée se retrouve dans le titre de l'office byzantin des morts: ton Exodiastikon l'Exode) 2.
Le rite chaldéen ou syro-oriental
Le rite chaldéen se distingue par la stabilité de ses structures et par sa sobriété, en particulier, dans sa liturgie funèbre, mais aussi par la théologie de la mort et de la résurrection exprimée dans ses hymnes 3.
Jusqu'au Concile Vatican II, et même aujourd'hui chez les Nestoriens, l'uniformité est remarquable entre la tradition manuscrite la plus ancienne et la pratique actuelle, à part quelques variantes.
Structure de la liturgie funèbre
La liturgie funèbre chaldéenne comporte quatre parties qu'on retrouve d'ailleurs plus ou moins intégralement dans l'ensemble des différentes traditions: 1) Le lavage rituel du corps; 2) Une veillée de prières dans la maison du défunt; 3) Une procession solennelle, accompagnée de chants, de la maison au cimetière; 4) La sépulture proprement dite.
Le lavage rituel du corps
Le Nouveau Testament le mentionne dans Ac 9, 36-37. Les instructions détaillées qui sont données à ce sujet marquent le respect avec lequel on doit traiter le corps du défunt fait à l'image de Dieu, temple de l'Esprit-Saint et destiné à ressusciter pour la vie éternelle. D'après le rituel chaldéen: « On le revêt de vêtements blancs comme au jour de son mariage » 5. Ce vêtement blanc, symbole d'une vie incorruptible, va de pair non avec des lamentations, mais avec des chants de joie. Il y a lieu de remarquer que la robuste foi populaire des orientaux s'attache plus au sort du défunt qu'elle encourage dans son passage vers la vie définitive, qu'à des considérations psychologiques sur la douleur de ses proches».
La veillée de prière
Déjà saint Grégoire de Nysse parle de la veillée de prière qui eut lieu lors des funérailles de sa soeur Macrine (PG XLVI, 992-3).
Cette veillée comporte trois a nocturnes » composés de psaumes et d'hymnes, auxquels s'ajoutent (dans le 3e nocturne) des leçons de l'Ecriture. La psalmodie de chaque nocturne est brève et invariable: «O Toi qui rends la vie aux morts, gloire à ton Nom!» 7.
Les hymnes sont de deux sortes: l'une est un chant médité qui exprime la théologie de la mort et de la résurrection. L'autre, une forme plus populaire de lamentation, permet d'exprimer la tragédie humaine de la mort et la douleur de ceux que frappe le deuil. On trouve aussi, parmi ces psaumes et ces hymnes, de brèves prières sacerdotales dont le thème est surtout la glorification de Dieu en tout temps. particulièrement face à la mort.
Les Leçons de l'Ecriture sont choisies non pas dans les lettres des Apôtres ou les évangiles, comme dans tous les autres rites, mais dans l'Ancien Testament ou les Actes des Apôtres. Cette particularité est due au fait que le service e lieu dans la maison, car les défunts laies sont transportés non pas à l'église, mais directement au cimetière. Or, c'est à la Liturgie de la Parole du sacrifice eucharistique que sont réservées les Epitres et la lecture de l'Evangile.
Il y a des lectures différentes pour les hommes, les femmes et les enfants, ce sont des « Lectures-composées », à partir de passages qui ne se suivent pas dans la Bible, par exemple: 1° Lecture pour les hommes: Nb 20, 23-29; Dt 32. 48-50; 34, 1-12. L'usage de l'Ecriture est assez uniforme dans les 3 traditions syriennes: chaldéenne, maronite et syrienne d'Antioche. La plupart des textes enseignent la résurrection, en particulier l'action de grâces d'Ezéchias après sa guérison d'une maladie mortelle Ils 38, 10-20) et la résurrection des ossements desséchés dans la prophétie d'Ezéchiel (Ez 37, 1-14).
Les funérailles d'un laïc et celles d'un ecclésiastique
La différence essentielle est que l'ecclésiastique est conduit à l'église, tandis que le laïc est porté directement de la maison au cimetière. La raison en est dans la conception du rite funèbre: le laïc, dont la vie s'est passée dans le monde°, lui fait ses adieux en sortant de sa maison ou de son village, tandis que l'ecclésiastique, qui a dédié sa vie au service de l'Eglise, est transporté à l'église à laquelle il était attaché et il s'en va de là. Le départ de ce monde est un voyage en direction de la vraie vie du monde futur.
La procession funèbre
Le centre de la liturgie chaldéenne, qui donne sa signification particulière à l'ensemble, est la procession funèbre. Celle-ci est la représentation du voyage du chrétien de ce monde au Paradis.
A partir du 3° siècle, quand les rites chrétiens commencèrent à évoluer librement, des témoignages conservés font mention de la psalmodie avec laquelle le cortège funèbre accompagnait le défunt au cimetière '°. L'Eglise chaldéenne a substitué à cette tradition psalmique une série de 11 chants de procession. Ces chants, certainement très anciens, se retrouvent dans la collection funèbre jacobite de l'an 823 (Vat. Syr. 92) et on les attribue à saint Ephrem. Leurs thèmes expriment de diverses manières que le défunt ne voyage pas vers la corruption de la nature. mais vers la gloire et la joie de la résurrection, dont celle du Christ est le modèle et le gage. D'où le lien très fort qui unit la résurrection et l'Eucharistie dans les perspectives de ces liturgies11.
Bien qu'elle soit au coeur du rite, la procession funèbre, du fait de la vie moderne, ne peut plus se développer qu'en dehors des villes; les chants se trouvent par là-même très réduits. On chante alors le premier hymne à la maison et le dernier à l'arrivée au cimetière.
La tombe
Les cérémonies qui se déroulent à la tombe sont dominées par l'espérance d'une résurrection glorieuse. Tout d'abord le diacre exhorte l'assemblée à prier pour le défunt, afin que
« Dieu... qui l'a pris dans la foi véritable, le conduise au but de tous les justes; et lorsqu'Il ressuscitera tous ceux qui dorment dans la poussière (...) qu'Il l'appelle et le place à sa droite, qu'Il l'inscrive (au Livre de Vie)", qu'Il veuille l'inclure au nombre des élus et le joindre à la multitude de ceux qui le glorifient... ».
Une seconde prière sacerdotale prépare la descente du défunt dans la tombe.
« Béni soit l'ordre et l'autorité de ta Majesté qui conduit à la mort et ramène à la vie, qui fait descendre au Shéol puis élève, et qui revêt nos corps de gloire dans la résurrection... ».
Après le chant d'une homélie, généralement choisie parmi les homélies métriques dtles à Narsaï '3, le prêtre qui officie prend alors un peu de terre dans sa main droite et, s'adressant au défunt, il récite cette dernière bénédiction:
« Que Dieu, Seigneur de tous, qui a donné le commandement qui te concerne: "Tu es poussière et tu retourneras en poussière", t'appelle et qu'Il te place à sa droite, resplendissant dans la gloire de la résurrection; et puissent les Saints Mystères (l'Eucharistie) que tu as reçus plaider ta cause et gagner ton pardon au trône du Jugement. Amen ».
Pour conclure la prière, le prêtre jette la terre dans la tombe et ceux qui l'entourent font de même. Ainsi le thème de la résurrection pénètre tout le rite funèbre. On considère en premier lieu la résurrection générale au Dernier Jour, vers laquelle le défunt vient de s'acheminer, mais le rapport de la gloire de cette résurrection avec celle du Christ et de sa Croix est, lui aussi, clairement exprimé.
Thèmes et images les plus courants dans les rites syriens
Outre la théologie de la mort dont nous avons indiqué précédemment les grandes lignes, il y aurait beaucoup à dire sur la variété de formes des chants et sur les images que l'on retrouve dans les trois traditions. De longs dialogues se poursuivent entre la communauté et le défunt qu'elle encourage dans son voyage vers l'au-delà; cette prière « in persona defuncti » H se continue même dans les lectures, dont l'une au moins met sur les lèvres du mort la plainte que Job adresse à Dieu (Jb 19, 1-29). Le sens du péché y est très vif, et donc la peur du jugement, des ténèbres, et, en contre-partie, le désir de la lumière, l'aspiration à la paix. Les morts sont appelés les « endormis » ou les « dormants » (1 Th 5,5-10) '5. Le rappel de la création de l'homme, façonné par Dieu à son image, est fréquent. L'expression «Dieu des esprits et des corps» ou « de toute chair ro, en référence à Nb 16, 22; 27, 16, se rencontre assez souvent dans les liturgies syrienne d'Antioche et maronite te. Les thèmes du pont de Narsaï. Et Robert Murray: a Symbols of Church à traverser, du navire ou du pilote qui arrive au port, sont fréquents. Dans le rite des funérailles pour les ecclésiastiques, qui se déroule à l'église, se trouvent de longues séries de béatitudes concernant les vertus prêtées à l'âme du défunt. Les Anges de la paix (les veilleurs) vont à sa rencontre, tandis que les « mauvais esprits qui habitent l'atmosphère, menacent de la rendre captive». Ceux-ci habitent non le shéol, qui est la demeure des morts, mais les cieux intermédiaires. C'est là un aspect caractéristique de la conception cosmologique judéo-chrétienne passée dans les liturgies syriaques ".
Ce qui précède montre suffisamment la richesse de ces liturgies, leur rapport avec la liturgie de l'Eglise de Jérusalem, par Fintermédiarie de celle d'Antioche, et la place qu'y tiennent la théologie judéo-chrétienne et l'apocalyptique juive. Pour conclure, citons quelques versets de la liturgie funèbre chaldéenne:
1) Notre Seigneur vient et Il ressuscite les morts; Il apporte l'espérance à tous les défunts.
3) Avant que je ne sois, tu m'as façonné de la terre; maintenant que je me suis endormi. rends-moi la vie afin que je te rende grâces.
4) 0 Fils de Dieu, ressuscite nos défunts et revêts-les de gloire dans ton Royaume.
5) Gue l'âme protégée par ta Croix voie ta clémence au jour de ta Venue.
11) A la voix de ton Fils, les tombeaux s'ouvriront, les morts ressusciteront et chanteront: Gloire! (Ps 29, 9).
18) Louange à Toi, Jésus, Notre Sauveur, car c'est entre tes mains qu'est la mort et de Toi dépend la vie".
Bien que le rite romain (latin) soit le plus important par le nombre de ses adeptes, il ne possède pas, au point de vue liturgique, de supériorité intrinsèque sur les autres rites chrétiens. Selon la déclaration du Concile Vatican 11:
« Les institutions, les rites liturgiques, les traditions ecclésiastiques et la discipline chrétienne des Eglises Orientales sont l'objet d'une grande estime de la part de l'Eglise catholique. Car dans ces Eglises illustres par leur vénérable ancienneté brille la tradition qui vient des Apôtres, à travers les Pères, et qui constitue une part de la révélation divine et du patrimoine indivis de l'Eglise universelle ». (Décret ORIENTALIUM ECCLESIARUM I).
L'office chaldéen, plus encore que les traditions syrienne d'Antioche et maronite, possède des trésors spirituels inconnus. Nombre de manuscrits écrits en syriaque n'ont pas encore été mis en valeur. Une édition catholique de l'office des morts, faite à Mossoul en 1907, est le texte traditionnel le plus facilement accessible. L'Eglise chaldéenne de Paris (catholique) (5 rue Greuze. 75016) propose la traduction complète en français de la liturgie eucharistique et un abrégé de l'histoire de l'Eglise assyro-chaldéenne, en attendant la traduction de la liturgie du baptême et celle des funérailles (en préparation).
2. Le rite byzantin, issu lui aussi d'Antioche, est passé sous la mouvance de Byzance, en adoptant la langue grecque. Son Ordo des funérailles, différent par le formulaire, a cependant des structures analogues aux rites de langue syriaque. Voir: Funérailles (en français) édit. de la Diaconie apostolique, Rome, 1979.
3. Les merveilleuses hymnes funèbres chaldéennes dont la théologie est d'une grande richesse ne peuvent être traduites aisément dans des langues dont la structure prosodique est différente. Par ailleurs, dans les rites syrien d'Antioche et byzantin. l'hymnodie s'est beaucoup développée aux dépens de la psalmodie.
Dans la liturgie chaldéenne, la «Psalmodie-Continue » trouve place à l'office de nuit, d'origine monastique. En d'autres cérémonies, il arrive que les hymnes remplacent les psaumes, comme c'est le cas pour les 11 chants de la procession funèbre.
La liturgie latine pratique largement la psalmodie, mais certains psaumes processionnels ont disparu. laissant comme vestige l'antienne qui les accompagnait. Il en est ainsi de l'aérienne antienne « In paradisum deducant te angeli» que l'on chante au moment du départ pour le cimetière et qui semble transposer et développer, à partir de l'anç(élologie, une invocation de la Hashkava (prières funèbres juives): «Due l'esprit de Dieu te conduise au Paradis » cf. p. 22. L'office des morts constitue une mine de renseignements sur l'eschatologie des différents rites.
4. Cf. Ktaba-d-Kurrasta 2. Rite funèbre juif: La tahara, toilette ou, plus exactement, « purification » du défunt.
5. Cf. rite funèbre juif: les takhrikhim, vêtement mortuaire de toile blanche.
6. Une autre expression moins théologique donne pour titre à cet office: « Le livre des chants de consolation sur les tombes des défunts». On sait que depuis le Concile Vatican II un grand effort a été fait dans la liturgie latine pour offrir un choix de lectures s'adaptant à la situation du mort et aux dispositions psychologiques de ceux qu'il a quittés.
7. L'office des hommes, selon l'édition catholique de Mossoul 1907, comprend à la première station les Ps 88(87), 2-10; 88(87), 11-19 et divers versets psalmiques (même structure pour les deux sections suivantes).
8. Dans la tradition maronite qui offre d'assez nombreux points communs avec la liturgie chaldéenne, les funérailles des hommes sont intitulées: « Ordo des hommes, fils du monde », les funérailles des femmes: « Ordo de la femme, tille du monde». Cf. édit d'Alep, 1926.
9. Cf. Rite funèbre juif: La levaya — « accompagnement » du défunt au cimetière — est considéré comme une mitsva très importante.cession funèbre. Celle-ci est la représentation du voyage du chrétien de ce monde au Paradis.
10. Les Constitutions apostoliques, ouvrage syrien canonico-liturgique du début du Ve siècle, prescrivent le chant des psaumes et citent, comme devant faire partie de la psalmodie funèbre, les ps. 114 et 115 (Const. Apost. VI, 27).
11. Funérailles maronites (Vat. Syr. 59, P. 80), office des évêques, des p
...« Notre Seigneur Jésus-Christ détruisit par sa mort la couronne de la mort, la fit périr par sa puissance, promit aux hommes la vie pour les morts et donna les arrhes de la vie aux croyants: SON CORPS ».
Cf. également Ordo maronite pour les funérailles des laïcs (édit. d'Alep, 1926, pp. 47-77) et action de grâce du prêtre syrien après la liturgie eucharistique, cité dans l'Orient Syrien IV, 2, 1959, p. 210.
12. L'expression « Livre de vie» ou «des vivants » (sefro-d-hâye ou star Mye) est fréquente dans les liturgies syriaques. On appelle également « Livre de Vie » aujourd'hui encore, dans la liturgie eucharistique du rite chaldéen, le « memento des morts » que le diacre proclame pendant la transmission du baiser de paix (rite d'origine juive): cf. l'Orient Syrien V, 2. 1960, pp. 131 et ss. On trouve aussi «Livres des oeuvres» et « Livre du destin » (Ex 32. 32; Ps 69, 29; Ph 4, 3; Lc 10, 20; Ap 20, 12 et 15 etc...) cf. Liturgie juive du Yom Kippour, passim et J. Daniélou: « Théologie du Judéo-Christianisme », Tournai 1958, pp. 151-164: Les Livres célestes.
13. Narsaï de Nisibe (+ 507). le docteur le plus éminent de l'Eglise chaldéenne et l'un des principaux hymnographes.
14. Dans la liturgie latine qui comporte une psalmodie-continue, aussi bien pour la veillée funèbre que pour la procession à l'église, la procession au cimetière et la déposition dans la tombe, la plupart des hymnes et des antiennes choisies sont dites « in persona defuncti ». à la 1ère personne du singulier. Il en allait de même, avant le remaniement opéré par la réforme liturgique de Vatican II, pour deux éléments à caractère fortement pénitentiel: La Séquence « Dies irae » introduite dans la Messe d'enterrement, à la suite du Trait, au XIIè ou Xlllè siècle, et pour le répons de l'absoute « Libers me Domine » (Délivre-moi Seigneur de la mort éternelle en ce jour redoutable où les cieux et la terre seront ébranlés »). On y retrouvait le sens du péché et la peur du jugement dernier qui sont une des caractéristiques des liturgies syriaques.
Le chef d'oeuvre de l'expression musicale de la prière du rite latin se trouve réalisé dans le chant grégorien où musique et paroles s'épousent littéralement. Or, à la Messe de Requiem, l'Introït, le Graduel, le Verset alleluiatique et la Communion comportent deux versets du IV Esdras (2, 34.35). livre apocalyptique juif. L'antienne de l'Offertoire reprend par ailleurs des thèmes judéo-chrétiens: le rôle de l'archange Michel, les ténèbres du shéol, la gueule du lion — qui n'est autre que le démon (cf. I P 5, 8).
Dans la liturgie eucharistique (canon romain d'avant Vatican II), on trouvait au Memento des morts le souhait, formulé exactement dans les mêmes termes que la prière du rite byzantin pour les funérailles d'un laïc (après la première stance du ps 118): « Accorde, Seigneur, à ton serviteur, le lieu de la lumière, du rafraîchissement et de la paix »; de même au Triode, le Samedi des défunts, à l'Orthros (office du matin).
15. Cf. L'Orient Syrien vol. IV, 2, 1959, pp. 193-210. Dr. Paul Krtiger, le sommeil des âmes dans l'oeuvre de Narsaï. Et Robert Murray: « Sympols of Church and Kingdom », Cambridge U.P. 1975, p. 279.
16. Cf He 72, 9; Il M 3, 24; oraison qui suit la première stance du Ps 118 aux funérailles d'un laïc dans le rite byzantin; prières du Yom Kippour, en particulier, office du matin et passim.
17. Cf. J. Daniélou, op. cit., pp. 739-146, les anges en particulier, p. 145, a L'Ange de la Paix » — et pp. 146-151, les démons.
18. 11ème chant de la procession funèbre aux funérailles d'un laïc.
Sr Jeanne-Ghislaine van Overstraeten, ND.S., après des études supérieures de Lettres et de Langues à la Sorbonne, a préparé à l'Institut Supérieur de Liturgie de l'Université Saint-Esprit à Kaslik (Liban), les diplômes de licence et de maîtrise en liturgie, Travaux: Articles sur les liturgies nuptiales copte (onction des époux) et syriaque (mystère de l'Eglise-Epouse), dans Parole de l'Orient vol. V, 1, 1974 et VIII, 1977-78; traduction d'articles concernant les traditions syriaques.
Cet article doit beaucoup — les notes exceptées — au cours sur l'Office des morts du R.P. Jean Tabet, recteur de l'Université Saint-Esprit, à Kaslik (Liban). Voir aussi: William Macomber, « La liturgie funèbre de l'Eglise chaldéenne », Concilium 32 (1968) - G.P. Badger, « Les Nestoriens et leiirs rituels » (en Anglais) vol. Il, pp. 283-321, Londres 1852 - W. de Vries, « Sacramental Theologie beiden Nestorianern », Orientalia Christiane Periodica 133, Rome, 1947, Kap. V-VI, pp. 250-252.