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Revista SIDIC VII - 1974/1
Saint Thomas d'Aquin à l'écoute de Maimonide (Páginas 18 - 19)

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Maïmonide : une vie
La rédaction

 

30 Mars 1135 (14 Nisan): naissance de Moïse ben Maïmon à Cordoue. Sa généalogie remonte, dit-on à Judas le Prince, compilateur de la Mishnah, et donc, par lui, à la maison royale de David. Lui-même, plus modestement, se présente comme Moïse, fils de Maïmon, dajan, c'est-à-dire rabbin en fonction officielle.

1148: Cordoue subit la pression musulmane.

1158: à la demande d'un ami, il rédige le Ma'amar ha-eibbur, bref traité sur le calendrier juif. La même année, il entreprend son Commentaire de la Mishnah: Siraj.

1160: « Lettre de consolation. » écrite aux juifs de Fez (où Maïmonide dut se réfugier pour fuir la persécution) pour les encourager dans leur situation de soumission forcée à la religion musulmane.

1165: fuite de la famille de Maïmonide vers la Terre sainte: « le 3 du mois de Sivan, j'arrivai sain et sauf à Acre et je fus ainsi sauvé de l'apostasie ».
De là, après un pélerinage à Jérusalem et à Hébron, il passe en Egypte où il trouve un milieu cultivé, sous le règne de Saladin dont la vie coïncide pratiquement avec la sienne (1138-1193).

1168: fin de la rédaction du traité: Siraj (« la lumière »; en hébreu Major). « J'ai écrit plus d'une halakhah la nuit, tandis que mon esprit était continuellement troublé par les déportations décrétées par Dieu, d'un bout à l'autre de l'horizon, tandis que je voyageais sur terre ou que j'étais balloté sur mer par la tempête... ». Cette phrase fait sans doute allusion aux voyages qui suivirent sa fuite d'Espagne, puis sa fuite de Fez avant son installation définitive à Fostat près du Caire. C'est là qu'il exerce la médecine après la mort de son père et de son frère cadet, en qui la famille perdait son soutien matériel.

1169: Saladin, vizir en Egypte, champion de l'Islam.

1174: « Lettre au sud », message d'espérance envoyé aux Yéménites, soumis à la domination musulmane.

1177: Maïmonide est le chef reconnu de la communauté juive du Caire.

1180: Mishneh-Torah. Complète codification de la loi et de la religion rabbiniques. Justification de la conception juive du rapport étroit qui lie la lettre à l'esprit. C'est cet ouvrage qui faisait dire à ses contemporains: « De Moïse à Moïse, il n'y a eu personne de comparable à Moïse ».

1185: Maïmonide est médecin privé à la cour de Saladin.

1190: « Le Guide des égarés ». Ecrit en arabe, mais en caractères hébreux, et envoyé chapitre par chapitre à son ami et disciple Joseph Malin comme complément des enseignements que celui-ci avait recueillis de la bouche du maître.

1204: Maïmonide meurt et est enterré, dit-on, à Tibériade, après avoir rempli sa vie comme nous le laisse soupçonner une lettre à l'un de ses admirateurs de Provence, Samuel Ibn Tibbon (qui traduisit le « Guide des égarés » en hébreu):

« Dieu sait que pour t'écrire cette lettre je me suis retiré à l'écart dans un endroit où personne ne penserait à me chercher, tantôt appuyé au mur pour me soutenir, tantôt couché à cause de mon excessive faiblesse, car je suis devenu vieux et fatigué.

Quant à ton désir de venir me voir, je ne puis rien te dire sinon que ta visite me ferait un très grand plaisir car je désire sincèrement m'entretenir avec toi et j'anticiperais le jour de notre rencontre encore plus volontiers que toi. Mais je suis obligé de te conseiller de ne pas t'exposer aux dangers du voyage, car tu ne pourrais retirer de cette visite aucun autre avantage que de me voir et de recevoir de moi toutes les marques d'honneur possibles. N'espère pas pouvoir converser avec moi, même pas une heure ni de jour ni de nuit, sur un quelconque sujet scientifique, car voici mes occupations quotidiennes:

J'habite à Misr (Fostat) et le sultan réside au Caire; ces deux endroits sont distants l'un de l'autre d'environ quatre milles. Les charges de ma fonction auprès du sultan sont très lourdes. Je suis obligé de lui rendre visite tous les jours, le matin de bonne heure; et quand lui-même ou l'un de ses fils ou l'une des dames de son harem sont souffrants, je n'ose pas quitter le Caire, mais je dois, pendant la plus grande partie de la journée, me tenir dans le palais. Il arrive même souvent que l'un ou l'autre des fonctionnaires du roi prenne mal et je dois lui administrer mes soins. Ainsi, d'habitude, je me rends au Caire à la première heure et, même s'il n'arrive rien d'insolite, je ne rentre pas à Misr avant l'après-midi. J'arrive à moitié mort de faim, et je trouve les antichambres pleines de gens, juif3 et gentils, nobles et petites gens, juges et huissiers, amis et ennemis, tous ensemble, un grand méltmélo de gens qui attendent mon retour.

Je descends de ma monture, je me lave les mains ,je vais vers mes clients et je les invite à patienter avec moi pendant que je prends un léger repas, l'unique nourriture de toute ma journée. Puis je m'occupe de mes clients, j'écris ordonnances et prescriptions, à chacun selon sa maladie. Les patients vont et viennent jusqu'à la nuit et au delà. Je parle avec eux et je leur donne mes conseils allongé à cause de ma fatigue extrême, et quand vient la nuit je suis tellement épuisé que je peux à peine parler.

Il s'ensuit que je ne puis recevoir en audience privée aucun israélite sauf le jour du sabbat. Ce jour là la communauté entière, ou au moins la majorité de ses membres, vient me trouver après l'office du matin, et je leur donne des instructions sur ce qu'ils auront à faire au cours de la semaine; nous étudions un peu ensemble jusqu'à midi, puis ils s'en vont. Quelques-uns reviennent et lisent avec moi depuis l'office de l'après-midi jusqu'à la prière du soir. C'est ainsi que je passe cette journée. Et je ne t'ai rapporté qu'une partie de ce que tu verrais si tu venais me voir.

Aussi quand tu auras fini la traduction que tu as entreprise pour nos frères, je te prie de venir me trouver, mais sans aucun espoir de retirer de cette visite un plaisir quelconque pour tes études, car comme je te l'ai montré mon temps est excessivement occupé ».

 

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