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Revista SIDIC XXXII - 1999/1
Vers un nouveau millénaire. Un Jubilé d'espérance (Páginas 2-5)

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Le millénaire chrétien dans la perspective historique juive: implications pour le dialogue et l'action sociale commune
Signer, Michael

 


Une nouvelle phase dans les relations entre juifs et chrétiens

Bien des juifs ont accueilli avec scepticisme l’invitation du pape Jean Paul II à se joindre aux communautés catholiques pour parler du prochain millénaire. Ils se demandent: “Pourquoi des juifs devraient-ils s’engager dans un débat chrétien?” L’an 2000 évoque la naissance de Jésus Christ et, après notre longue et bien triste histoire avec les chrétiens, il ne nous paraît pas indiqué de nous joindre à une quelconque célébration. De plus, la communauté juive se demande toujours, avec un reste de suspicion, si cette invitation n’est pas une nouvelle stratégie des chrétiens pour faire du prosélytisme auprès des juifs et les attirer dans l’Eglise avant le nouveau millénaire. Enfin, nombreux sont les membres des communautés juives qui se préoccupent du problème de l’indifférence des juifs au judaïsme. Les principaux efforts de la communauté juive devraient porter sur les moyens de susciter un plus grand engagement envers le judaïsme.

Il est tout à fait normal que les juifs nourrissent quelques soupçons à propos de l’invitation du pape. Au cours des trente années qui se sont écoulées depuis Vatican II, d’énormes pas ont été franchis dans les relations entre nos communautés. Presque toutes les grandes questions qui étaient en litige en 1965 ont été résolues: le problème de la responsabilité des juifs dans la mort de Jésus; le fait de ne pas prendre les juifs pour cibles du prosélytisme; la reconnaissance par les catholiques du fait qu’il existe une alliance entre le judaïsme et Dieu et que cette alliance n’a jamais été révoquée; la dénonciation de l’antisémitisme. Le Vatican a récemment établi des relations diplomatiques avec l’Etat d’Israël et sa Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme a fait paraître un texte de réflexion sur la Shoa. Sur tous ces points, l’Eglise a consulté des représentants de la communauté juive dans le monde entier et pris leurs avis très au sérieux.

Il est vrai qu’il faudra encore des années aux Eglises de par le monde pour intégrer ces idées dans leur prédication et leur enseignement.
Etant donné ces merveilleux résultats des échanges tenus au plus haut niveau, et l’Eglise et la communauté juive pourraient estimer qu’elles ont accompli là leur tâche essentielle. Les pierres de soutènement d’une saine relation entre catholiques et juifs sont en place. Notre devoir commun est désormais de veiller à ne pas laisser réapparaître des attitudes négatives.

Toutefois, pour nombre de catholiques et de juifs, notre tâche ne se limite pas à éliminer les éléments négatifs de la tradition chrétienne à l’égard des juifs. Selon eux, les deux communautés ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre en réfléchissant à leur expérience historique unique et à ses incidences théologiques. Le pape Jean Paul II a affirmé que l’élément central de tout dialogue interreligieux sérieux est qu’aucune partie “n’abandonne ses principes” et que l’on se garde de tout “faux irénisme” consistant à moduler sa propre tradition théologique uniquement pour faire plaisir à l’autre communauté.

C’est dans l’esprit d’un dialogue respectueux entre deux partenaires que nous pouvons éventuellement chercher à approfondir ce qu’a été l’expérience juive du millénaire chrétien. Il se peut qu’en étudiant la manière dont les juifs ont vécu avec les chrétiens nous parvenions à trouver un vocabulaire ou une terminologie qui nous aide à nous comprendre nous-mêmes et à comprendre l’autre communauté.

Lorsque nous parlons de millénaire, nous avons souvent en tête l’idée de millénarisme. Le millénaire est une période ou un anniversaire de mille ans. Le terme millénarisme, lui, renvoie à ceux qui croient que Jésus doit régner mille ans sur terre avant l’avènement du royaume de Dieu. C’est l’idée de millénarisme que les juifs associent à la célébration chrétienne du prochain millénaire. Or, il suffit de se pencher plus attentivement sur cette question pour constater que la tradition catholique a rejeté la notion de millénarisme dès le quatrième siècle, date à laquelle St Augustin l’a déclarée hérétique. Dans sa Summa theologica (ST 3, 77), le grand philosophe catholique St Thomas d’Aquin a également rejeté le millénarisme. En 1944 encore, le pape Pie XII condamnait toute notion de millénarisme (Acta Apostolica Sedis 1944). Ainsi, nous autres juifs pouvons nous engager dans un dialogue avec les catholiques en sachant qu’ils n’attendent pas le règne de Jésus sur terre à partir de l’an 2000. Si le pape Jean Paul II a écrit son encyclique Tertio Millennio Adveniente c’est, nous le verrons, pour dégager son interprétation du millénaire de toute idée d’un bouleversement de l’ordre mondial qui pourrait avoir une cause surnaturelle.


Expérience juive et millénaire chrétien

Juifs et chrétiens empruntent leur idée maîtresse de la fin de l’histoire à la Bible hébraïque. C’est précisément parce que nos deux communautés ont lu les mêmes livres, même s’ils en donnent des interprétations fort différentes, que nous pouvons avoir de fructueuses discussions. Profondément, notre conception de la fin de l’histoire naît d’un récit commun conté dans la Bible hébraïque, le TaNaKh.

En décrivant le “jour de Dieu”, les prophètes du TaNaKh désignent un temps où Israël aura assez souffert et où Dieu le fera revenir d’exil. Les derniers chapitres des livres d’Isaïe, de Michée ou de Malachie décrivent à l’envi la fécondité de la terre et l’harmonie entre le monde humain et le monde animal. Ces auteurs ont apporté espoir et consolation à nos ancêtres des temps bibliques et continuent d’apporter aux fidèles des synagogues et des églises une espérance pour l’avenir. A l’époque post-biblique, les images de cette espérance prennent des couleurs encore plus vives. L’invasion des Grecs d’abord, puis des Romains soumet les communautés juives vivant en terre d’Israël à de dures persécutions. Le livre de Daniel, dont la plupart des biblistes font remonter la rédaction au deuxième siècle avant l’ère chrétienne, décrit les souffrances qu’Israël est appelé à subir sous l’oppression de nombreux royaumes. A la fin toutefois, Dieu fera en sorte qu’il triomphe de ses ennemis. De nombreux livres, composés à cette époque, développent les mêmes thèmes et les mêmes images. Ils appartiennent au genre littéraire que l’on appelle “apocalyptique”, en ce sens qu’ils révèlent les secrets de la fin des temps. L’une des caractéristiques de ces livres est qu’ils n’indiquent explicitement ni quand ni comment interviendra la fin. Dans les communautés juives et chrétiennes, bien des groupes ont cherché à lire “les signes des temps” correspondant à la description biblique.

Dans les années qui ont suivi la fondation du christianisme, les rabbins se sont efforcés de reléguer au second plan toute spéculation sur le Messie ou la “fin des jours”. Ils ont surtout insisté sur la manière dont les juifs doivent vivre dans leur exil. Ils doivent étudier la Torah, obéir aux commandements et aux directives des rabbins. Il semble néanmoins que les efforts des rabbins n’aient pas toujours été couronnés de succès et qu’ils aient exprimé leur désapprobation à l’égard des juifs qui calculaient le moment où surviendrait la fin des temps.

Lorsque la conquête musulmane détrôna le souverain chrétien de l’empire romain d’Orient, nombreux furent les juifs qui crurent arrivée la fin des temps. Les musulmans allaient mettre fin aux persécutions des derniers empereurs byzantins et le messie juif ne tarderait pas à ramener le peuple juif sur sa terre. Ces espoirs se transformèrent en une relation stable avec les califes de l’islam et la vie juive connut de longues années de prospérité dans la Méditerranée orientale.

A l’aube du premier millénaire chrétien, on relève un esprit millénariste dans le nord de l’Europe. Le pape ayant appelé les chrétiens à repartir à la conquête de la ville de Jérusalem, nombreux furent ceux qui, en s’embarquant pour la première croisade en 1096, croyaient préparer la voie au second avènement de Jésus. Dans leur empressement à “purifier” le monde en vue du règne de Dieu, ils persécutèrent les juifs qui appartenaient aux communautés de la région rhénane en Allemagne. Les souvenirs cauchemardesques de ces persécutions ont donné lieu à la rédaction de chroniques relatant l’héroïsme et le martyre des juifs. La lecture de ces chroniques juives de la première croisade, cependant, montre que les juifs eux-mêmes voyaient dans la tentative chrétienne de reconquérir Jérusalem le début de leur rédemption.
La réforme protestante du milieu du XVIe siècle offre un autre exemple de la concomitance du millénarisme chrétien et des espoirs juifs de rédemption. Dans la confession d’Augsbourg de 1530, les chrétiens confirmaient leur foi en l’avenir en soulignant que, selon la foi juive, avant la venue du Messie, “les saints et les hommes de Dieu posséderaient un royaume terrestre et annihileraient les sans-Dieu”. On trouve pareillement dans la chronique qu’Abraham ben Eliezer écrivit à cette époque cette mention : “Un homme se lèvera qui sera grand. Il poursuivra la justice et haïra la barbarie. Il commandera de vastes armées, fondera une religion et détruira les lieux de culte et le clergé”. Le manuscrit porte une annotation plus tardive: “Au début, nous pensions que cet homme serait le messie, fils de Joseph, mais il n’est autre que Luther qui est excessivement noble dans toutes ses entreprises; c’est en lui que se réalisent ces prophéties”. Il est clair que telle n’est pas la manière dont les juifs considèrent généralement Luther, mais ce texte montre bien comment les juifs en sont venus à voir dans les changements intervenus dans le christianisme et, notamment, dans les luttes chrétiennes internes, les présages de leur propre rédemption.

Dans l’évolution survenue à la fin du vingtième siècle, on peut discerner cette même réciprocité des espoirs millénaristes. De nombreux chrétiens non catholiques interprètent le retour des juifs sur la terre d’Israël comme le début de la fin des temps. Ils soutiennent avec ardeur l’Etat d’Israël et l’idéologie politique de ceux qui pensent, en Israël, que Dieu a donné aux juifs le moindre cm² de terre. Par ailleurs, certains membres de la communauté juive ont vu dans la victoire d’Israël lors de la guerre des six jours l’intervention rédemptrice de Dieu. Quelques-uns d’entre eux veulent même se mettre à rebâtir le Temple, afin que Dieu puisse enfin apporter le salut final.
Si l’on se situe dans la vaste perspective de l’expérience juive du millénaire chrétien, on voit émerger deux tendances. Tout d’abord, la tendance de certains chrétiens à évangéliser les juifs, afin de donner corps à la seconde venue du Christ. Le deuxième phénomène - un peu plus surprenant - tient au fait que des tendances millénaires juives se laissent éveiller par la culture ambiante. Cet échange de fièvre entre juifs et chrétiens à l’approche d’un nouveau millénaire s’applique aussi bien à la période pré-moderne qu’à la période moderne.



Implications pour le dialogue


Puisque chrétiens et juifs partagent une conception de l’histoire qui place Dieu au début et à la fin du temps tel que nous le connaissons, il se peut qu’en examinant nos espoirs et nos rêves d’avenir nous parvenions à nous situer plus clairement les uns par rapport aux autres dans le présent. Certes, les chrétiens ne manqueront pas d’être sensibles à l’optique christocentrique de la lettre papale Tertio Millennio Adveniente (A l’approche du troisième millénaire). Ils se rendront compte que le calendrier juif considère l’année en cours comme l’année 5759 et comporte un cycle de fêtes et de célébrations fort différent.

De leur côté, les juifs seront amenés à comprendre que la demande du pape en faveur d’un dialogue avec le monde juif n’a rien de millénariste. On voit bien, en la lisant, que l’encyclique Tertio Millennio Adveniente veut offrir l’occasion de réfléchir sur les deux derniers millénaires du christianisme. Les premiers chapitres de la lettre analysent attentivement la signification de l’année jubilaire. En plaçant l’accent non pas sur le futur lointain mais sur une série de méditations thématiques concernant le sens du jubilé, le pape ne peut être soupçonné d’inciter les chrétiens à se retirer du monde afin de recevoir leur salut des cieux.

Il reste que les juifs auront quelque peine à admettre le vocabulaire de la lettre du pape qui emploie constamment le terme évangélisation. Pour mieux comprendre l’utilisation qu’il fait de ce terme, il est bon de reprendre sa lettre Redemptoris Missio (du 7 décembre 1990). Dans cette lettre, le pape explique clairement que l’évangélisation est essentiellement une tâche interne au monde chrétien, permettant à chacun d’approfondir le sens de son identité religieuse. Si le dialogue interreligieux fait partie de la mission évangélique de l’Eglise, ce n’est pas parce qu’il cherche à faire des prosélytes parmi les membres des autres religions, mais parce qu’il aide l’Eglise à grandir. Le pape appelle les chrétiens à mener une vie exemplaire afin que d’autres - pas forcément des juifs - aient envie de mener ce genre de vie.

Quelle que soit la sympathie avec laquelle nous accueillons le devoir chrétien d’évangélisation, encore faudra-t-il rassurer les juifs au sujet de certaines affirmations de l’encyclique papale Tertio Millennio Adveniente, où il est dit entre autres: “Jésus offre le salut aussi bien aux juifs qu’aux gentils”. Dans quelle mesure cette phrase respecte-t-elle la nature unique de l’Alliance avec les juifs ? Pour le moment, le seul élément rassurant que nous ayons est le texte de Frederici intitulé Study Outline on the Mission and Witness of the Church (Essai sur la mission et le témoignage de l’Eglise) qui rejette tout “prosélytisme non autorisé”.(1) Peut-être obtiendrons-nous quelques éclaircissements en étudiant avec la communauté catholique son document sur le troisième millénaire.

Les parties les plus rassurantes du document sont sans doute les paragraphes 33 et 35 qui engagent à un esprit de repentance. Le pape écrit: “L’Eglise ne peut passer le seuil du nouveau millénaire sans inciter ses fils à se purifier, dans la repentance, des erreurs passées. Reconnaître les fléchissements d’hier est un acte de loyauté et de courage qui nous aide à renforcer notre foi, à percevoir les tentations et les difficultés d’aujourd’hui et nous prépare à les affronter” (paragraphe 33). Pour renforcer son affirmation sur l’importance de regarder les erreurs du passé, le pape engage vivement les chrétiens à se repentir d’avoir consenti à “l’intolérance”. Même la considération des circonstances atténuantes “ne dispense pas l’Eglise du devoir de regretter profondément les faiblesses de tant de ses fils et de ses filles”. Au cours des deux dernières années, le pape s’est engagé dans cette direction en publiant le document Nous nous souvenons: une réflexion sur la Shoa et en faisant ouvrir les archives relatives à l’Inquisition. Il sera très utile aux chrétiens et aux juifs d’aborder ouvertement ces moments douloureux de nos relations au long des siècles.
L’échange concret d’idées dans le cadre d’un dialogue direct est le meilleur moyen de saisir les idées exprimées dans les documents romains.


Des occasions communes d’action sociale

La meilleure manière pour les catholiques et les juifs de faire avancer leurs espoirs et leurs rêves est de confronter tout ce qui obstrue le chemin menant à leur réalisation. En vertu du mandat que nos deux traditions nous confèrent avec force, nous partageons avec Dieu la responsabilité de faire advenir une ère de paix et d’harmonie. Nos différentes traditions ont trouvé des moyens complémentaires pour mettre en place des formes d’organisation sociale qui tendent à “réparer” le monde (Tikkoun ‘Olam).

Nous pourrions commencer par mener une réflexion commune sur le monde créé par une force divine. En lisant ensemble le récit de la Création dans la Genèse, nous pourrions élaborer des projets de nature à nous permettre de mieux travailler à l’amélioration de notre environnement. Il y a déjà eu des échanges entre la Commission juive internationale de coordination et le Secrétariat du Vatican pour les rapports avec le judaïsme qui ont souligné la nécessité de poursuivre nos efforts communs en matière d’écologie et d’environnement.

Catholiques et juifs, nous sommes tenus les uns comme les autres par l’impératif prophétique de rechercher la justice pour ceux dont la voix ne peut se faire entendre dans les instances internationales. De nombreux efforts de collaboration sont d’ores et déjà accomplis pour venir en aide à des familles abandonnées, à des personnes incapables ne serait-ce que de lire et écrire et à des victimes de persécution politique. Quelles que soient nos supputations sur ce que signifie pour nous l’an 2000, nous savons combien nous sommes tous profondément touchés par les peuples qui manquent de pain ou sont exploités par des régimes totalitaires. Juifs et catholiques placent sous un éclairage différent ceux qui peuvent avoir besoin de notre aide; or, par le dialogue, nous pouvons tous élargir notre horizon commun.

Enfin, nous pouvons nous aider mutuellement à définir une théologie de l’espérance et de la célébration. Le fait d’apprécier les droits et devoirs que nous partageons à l’égard du monde nous dévoile peu à peu les moyens d’oeuvrer en faveur d’un monde plus harmonieux. En prenant conscience des blessures et de l’insensibilité du passé, nos communautés peuvent affiner leur vision des chemins d’espérance à ouvrir à ceux qui désespèrent. La tâche consistant à travailler à la restauration du monde n’est pas nécessairement une obligation austère et rébarbative: elle peut être une célébration des progrès de la connaissance scientifique et nous rendre attentifs à la manière dont ces derniers peuvent être mis au service du bien ou du mal.

Dans le livre du Deutéronome, Moïse invite les Israélites à comprendre que Dieu a placé devant eux la vie et la mort. Il les engage à choisir la vie afin qu’eux-mêmes et leurs enfants puissent vivre. L’expérience historique de l’ère chrétienne a souvent amené la communauté juive à choisir la vie en abandonnant la foi de ses ancêtres. L’angoisse, la colère et la frustration nées de cette expérience ont rendu bien des juifs fort suspicieux quant aux possibilités d’avenir avec des chrétiens prenant leur religion au sérieux.


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* Le Rabbin Michael Signer est Professeur de pensée et de culture juives au Département de théologie de l’Université Notre-Dame aux Etats-Unis. Il est co-directeur du Projet “Holocauste” de l’Université Notre-Dame et co-président de la Commission pour les Affaires religieuses de l’Union of American Hebrew Congregations (Judaïsme réformé, USA).
[Traduit de l’anglais par C. Le Paire]
1. Cf. Croner, Helga, More Stepping Stones to Jewish-Christian Relations (NY, Paulist Press, 1985)

 

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