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Revista SIDIC 0 - 1967/1
Réactions suscitéees par la Déclaration du Concile Vatican II (Páginas 37 - 42)

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Recensions de livres
La rédaction

 

L'EGLISE.ET TE PEUPLE JUIF; Augustin Cardinal Bea, Edition Marcelliana, Brescia, 1966, 168 pages.

L'édition italienne de cette oeuvre fondamentale a paru en mars .q966 et elle a été'suivie bientôt après par les autres versions dans les principales langues. Le livre est une oeuvre ardue : l'illustre auteur est, effectivement, Président du Secrétariat pour l'Unité des chrétiens et le Pape'Jean XXIII lui avait confié la tâche de rédiger un texte conciliaire sùr "les'juifs": Les avatars du prOiet sont connus : il a fini par être .inséré dans le schéma sùr les Religions non-chrétiennes : le passage. qui regarde lesluifs y occupe d'ailleurs une part prééminente, non seulement comme intellectus agens de l'ensemble, mais par sa théologie particulière. L'auteur du livre procède selon cette voie. Omettant les questions "historiques" relatives aux vicissitudes du document, (sur lesquelles la chronique ne s'est pas encore tue, mais qui attendent encore le verdict sévère que l'Histoire leur infligera), le. Cardinal Bea approfondit . gèle des textes bibliques impliqués dans le texte sur les juifs et il nous en donné une théologie dense. Le plan en est'; l'élection d'Israël, le déicide, le fait qu'Israël n'est pas réprouvé, le mystère universel du Salut par la Croix, les relations future, (avec des aperçus sur l'antisémitisme, qui est encore loin d'être mort), la fraternité humaine. Le texte de la Déclaration et des quatre interventions du .Cardinal dans la salle du. Concile à l'occasion de 1a présentation des textes successifs, dont le dernier a été approuvé, sont joints à l'ouvrage. Du fait du prestige dont jouit l'auteur et à cause des interprétations erronnées de la Déclaration déjà données pardes:controversisteé-théblogiens -(cathoèàques antisémites), ce livre, qui invite à poursuivre les recherches, est une oeuvre indispensable qui devra toujours être présente à l'esprit.
T. Federici

IL CONCILIO E I NON-CRISTIANI, Déclaratio„ testo e commenta.
Tomaso Federici - A. V. E. Minima Roma 1966, 417 pages.


Cet ouvrage analyse et présente d'une manière accessible à tous mais cependant: très engagée, l'important texte de Vatican II.
Dans les pages consacrées aux religions primitives et à l'Islam, l'auteur expose les problèmes théologiques ; sa sympathie est communica tive : elle reflète bien l'attitude du Concile envers les croyants des autres religions. L'exposé traitant du paragraphe 4 de la Déclaration, dédié aux juifs, se révèle bien informé, exhaustif, compétent.

Après une analyse, objective encore que sévère, de l'évolution du schéma à travers les diverses et si douloureuses vicissitudes par lesquelles il eut à passer, l'auteur en extrait l'essentiel de manière à en grand mérite de son étude est sans doute d'avoir dépassé l'aspect documentaire du rédit (tout en ne négligeant pas celui-ci), en faveur d'un approfondissement théologique. Ici, T. Federici a su déceler les implications de la Déclaration dans un cadre plus largement oecuménique : le schisme entre Israël et l'Eglise étant le protoschisme du Peuple de Dieu, source et point de départ de toutes les ruptures ultérieures qui ont déchiré l'Eglise au cours des siècles et qui continuent encore à le faire. Si l'on ajoute ce livre à deux ouvrages récents -et excellents- de l'auteur (Israël Vivant, 1965 Monologue et Dialogue, 1966), on dispose désormais d'un matériel.adéquat pour des recherches futures sur l'ecclésiologie et sur. l'oecuménisme et dont la destination est d'intégrer toujours mieux la notion de Peuple de Dieu que le Concile a si opportunément mise en évidence. L'ouvrage est complété par l'adjonction de documents indispensables les deux textes de Vatican Ier, les Dix points de Seelisberg et les textes du Conseil mondial des Eglises (Amsterdam 1948 èt Nouvelle Delhi'1961). De plus l'auteur présente en synopse, avec leur traduction, les quatre textes de Vatican II, dont le dernier, qui a été promulgué. Il rapporte 'également le point, de vue de penseurs juifs faisant autorité au sujet des rapports possibles à l'avenir, à divers niveaux, entre juifs et chrétiens.
Koinonia, Roma

DECLARATION SUR L'ATTITUDE DE L'EGLISE A L'EGARD DES RELIGIONS NON-CHRETIENNES, Paris, Notre Dame de Sion, Information judéo-chrétienne., 12 pages.

Les Soeurs de Sion ont publié le texte de la Déclaration accompagné de quelques brèves notes explicatives et, en appendice, des extraits d'aUtres documents conciliaires, du Catéchisme du Concile de Trente et de l'homélie du Pape Paul VI, le 28 octobre 1965.
L. Frizzell

LES RELIGIONS NON-CHRETIENNES A VATICAN II, Collana Magistero
Conciliare, n° 15, Zlle di Ci, Torino, Leumann, 1966, 328 pages.


Cette "Collana Magistero Conciliare" si bien organisée a publié le texte latin des documents du Concile avec leur traduction italienne, accompagné d'un large commentaire, oeuvre de plusieurs experts. Le premier chapitre (Genèse de la Déclaration) et le cinquième •(La Religion juive) correspondant au n° 15 de cette collection, sont l'oeuvre du P. Bruno Hussar. o. p. Supérieur de la Maison Saint Isaie, à Jérusalem, Israël. L'auteur est membre de la commission qui a préparé le texte riche d'une longue expérience de contacts judéo-chrétiens, il décrit d'une manière très compétente l'évolution du document conciliaire, reflet de la pensée de Foi de l'Eglise au sujet des mystérieux desseins de Dieu sur son peuple. Les explications détaillées qu'il donne sont particulièrement intéressantes et ont d'autant plus de valeur qu'il utilise l'"expensio modorum" et qu'il fait la somme et évalue les "modi" proposés par de nombreux Pères du Concile.
C. Rijk

LES JUIFS - DIALOGUE ENTRE J. DANIELOU ET A. CHOURAQUI, Coll. "Verse et Controverse", n° 1, Ed, Beauchesne, Paris, 1966, 120 pages.

C'est l'un des premiers essais sur un dialogue entre juifs et chrétiens à un niveau assez élevé.(historique, culturel, humain, théologique) dans lequel s'affrontent deux théologies et deux expérience de vie différentes. Sur le plan doctrinal; aucun des deux interlocuteurs ne fait la moindre concession cependant le catholique. J. Danièlou, S. J., adopte un ton pressant, qui a même une nuance de prosélytisme, envers les juifs. On y trouve la reconnaissance mutuelle de la fonction qu'Israël d'une part et l'Eglise de l'autre accomplissent aujourd'hui dans le dessein de Dieu : fonctions évidemment différentes dans les deux moitiés du Peuple de Dieu. mais indissolublement unies dans le dessein final de Dieu : le Salut du monde.
T. Federici


Dans ce premier numéro de SIDIC, nous portons notre attention principalement, sur les réactions suscitées par la Déclaration sur les Religions non-chrétiennes du Concile Vatican II ;. mais il ne faut pas perdre de vue l'importance de deux autres documents pour les relations judéechrétiennes : il s'agit de la Constitution Dogmatique sur l'Eglise et de la Déclaration sur la Liberté Religieuse.

"Il est oertain que le Concile a eu l'intention de faire de cette Constitution le principal point de référence pour la rénovation et la réforme de l'Eglise catholique et pour le développement futur du dialogue oecuménique. Il est également certain que le jugement de l'Histoire sur- le Concile Vatican II dépendra dans une large mesure de la réalisation de cette intention". (Albert C. Outler dans "."5,os documents de Vatican II")

Le P. Gregory Baum, O. S. A., a écrit une "Note sur les Relations d'Israël et de l'Eglise" dans le second volume de "L'Eglise de Vatican II étude autour de la Constitution conciliaire sur l'Eglise" publié sous la direction de B. Barauna, O. F. M., Paris, Editions du Cerf, 1966, i313. 639-649• Il remarque l'unité de vues qui existe entre la Constitution et la Déclaration, lorsqu'elles développent les thèmes concernant les liens de l'Eglise avec l'Ancien Testament et avec le Peuple juif. Ceci est signifi' catif, car ces documents ont été élaborés par des commissions différentes. "La Constitution sur l'EgliSe apporte une base doctrinale identique à celle de l'application pastorale contenue dans la Déclaration" (p. 643).

"En:étudiant... les références sur les juifs contenues dans la Constitution sur l'Eglise; nous y trouvons,-sinon une théologie' complète d’Israël du moins un clair exposé de trois thèmes doctrinaux 'qui ont i;e'vgtuune grande importance théologique et pratique dans le:dialogue contemporain peuple juif"

Dans son petit commentaire destiné .'à des cercles' d'études ("De Ecclesia : La Constitution sur l'Eglise du Vatican II"), le P. Baum remarque l'importance du second chapitre de la Constitution "le Peuple del - Dieu", qui situe- l'Eglise- dans le contexte de l'Histoire du Salut : "Les documents ecclésiastiques du passé étant dépourvus de cette vue historique dé l'Eglise et ne tenant pas compte du lien qui relie l'Eglise à Israël ont toujours hésité de mentionner les faiblesses et les échecs de l'Eglise catholique.La Constitution, elle, n'hésite pas sur ce point tout en rendant grâce à bieù pour sa miséricorde dans le pardon de nos péchés,— nous n'hésitons pas à confesser que nous, individuellement' et en tant que communautés nous répondons mal à notre vocation. L'Eglise est sainte, non parce que les hommes sont constants, mais parce que Dieu est fidèle".
L. Frizzell

LA BIBBIA CONCORDATA, en italien

La publication de la Bible avec concordance a été entreprise depuis quelques années : elle est désormais réalisée intégralement grâce à un travail constant mais silencieux. Sa traduction a été faite par des équi pes de spécialistes juifs, protestants, orthodoxes et catholiques italiens. La révision scientifique en a été confiée par un commun accord au "Studium Biblicum Franciscanum" de Jérusalem. L'autorité ecclésiastique lui conféra son "Imprimatur", tandis clue'les autorités religieuses des autres confessions chrétiennes et du judaTsme exprimeront leur approbation par écrit. Au printemps, la "Bibbia Concordats" italienne sortira des presses de la maison d'édition A. Mondadori. Le problème, pas facile, posé par les différences d'interprétation a été résolu au moyen de notes différentes selon les confessions. T. Federici, chargé de l'instruction générale, expose les points de vue communs aux juifs et aux chrétiens, ainsi que les principaux aspects de la lecture théologique de la Bible en tant qu'histoire du Salut à la lumière de l'exégèse la plus actuelle et des progrès accomplis dans les domaines de la Théologie et de la Spiritualité. La "Bibbia Concordats" est la première réalisation de ce genre qui paraisse dans le monde.
T. F.

LA CHIESA E ISRAELE, D. Barsotti. Coll. "Il Chicco di Senape". Ed. Cribaudi, Torino, 1966 84 pages.

L'auteur qui, à cause des circonstances en Italie est moins connu dans sa patrie qu'à l'étranger, trace d'une main sûre une esquisse théologico•biblique des rapports qui ont eté irréversiblement AielIs par. Dieu entre Israël et l'Eglise dans l'économie du Salut telle qu'elle s'est effectivement déroulée dans l'Histoire. Aujourd'hui, tandis que nous assistons à la renaissance d'Israël même sur le plan social, politique et culturel, les chrétiens prennent conscience du fait que l'existence même d'Israël a une dimension véritablement prophétique, du fait qu'elle est à la fois établie par le message des Prophètes et'dépositaire d'un message prophétique propre. En de rapides esquisses, Divo Barsotti nous donne l'é- vidence d'une réalité qui, enracinée au cours des millénaires passés, prend f,:ame'sous nos yeux. Dieu en est le spirituel acteur Israël et l'Eglise sont ses co-protagonistes avec un rôle et une efficacité différentes.
T. Federici

Un certain nombre de colloques et de sessions d'études ont eu lieu au cours des dernières années dans diverses parties du monde. Les résultats, d'une valeur inestimable, en ont, été publiés, au moins en partie (nToralvand'Gospel", "Judaism and the Christian Seminary Curriculum", "Judentum und Christlicher Glaube", Monutenta Judaica"). C'est à de tels dialogues que le chrétien doit recourir pour améliorer ses connaissances, ces dialogues ayant été tenus dans une atmosphère de franchise irénique qui transparaît même à travers le texte écrit.

THE STAR AND THE CROSS - ESSAYS IN JEWISH-CHRISTIAN RELATIONS, publié par Mère Katherine Hargrove, R. S. C. J.

Mère Katherine Hargrove, R. S. C. J., Professeur de théologie au Manhattanville College, New York, a rendu un grand service en réunissant 29 essays, dans un même volume appelé "The Star and The Cross • Essays in Jewish-Christian relations" (Milwaukee, Bruce, 1966, 317 pages).

Dans l'introduction,~ elle annonce son intention "Mon premier objectif est de provoquer en vous une réaction en même temps qu'une conscience plus claire de, ce que cela signifie_ d'étre spirituellement un Sémite".

L'un des principes sur lesquels elle fonde son choix est de se limiter à l'Amérique, à part l'article d'Henri Cazelles, P. P. S. : "Notre double fidélité". De plus, sauf une table ronde du N. B. C. sur les mariages mixtes, son choix se limite à des auteurs juifs et catholiques. L'on comprend sans peine ces limitations, mais on souhaite voir d'autres recueils ou articles présentant une moisson des richesses offertes par d'autres chrétiens.

La Mère Hargrave divise le titre en trois parties : "Unité dans la diversité"', "Tensions", et "Vers une unité plus profonde. D'ordinaire, elle associe pour chaque thème un auteur juif et un chrétien. Le fait que le plus grand nombre d'articles (19) se trouve dans la seconde section est significatif des besoins de notre temps. Parmi les causes des tensions, l'on trouve évidemment l'antisémitisme, les prises de position de l'Eglise au cours de la seconde guerre mondiale, les discussions de Vatican II, mais aussi les problèmes au sujet de la foi et de la laïcité que les deux communautés envisagent à la lumière du monde actuel.

Dans une grande mesure, l'ensemble des articles présente une unité qu'on rencontre rarement dans les recueils de ce genre : on le doit au choix judicieux de Mère Hargrave. Cependant l'on ne peut pas ne pas remarquer que les figures de Jean XXIII et de Jules Isaac dominent toutes les parties de l'ouvrage, juste hommage à leur travail de pionniers du rapprochement judéo-chrétien dans la compréhension et l'estime réciproques.

TORAH AND GOSPEL - JEWISH AND CATHOLIC THEOLOGY DIALOGUE, Sheed and Ward, New York, 1966, 305 pages.

Nous avons ici, rassemblés en un même ouvrage le texte intégral des conférences données lors du symposium qui a réuni des théologiens luifs `et caeloliques à l'Abbaye de St Vincent (Latrobe Pennsylvanie) en janvier 1965. Cette rencontre a marqué une date importante dans le développement des rapports judéo-chrétiens à la suite du Concile Vatican TT : on y sent déjà les effets favorables du premier vote de la Déclaration sur les Religions non-chrétiennes par l'assemblée conciliaire. Ce qui caractérise ces exposés, c'est, d'une part, l'atmosphère de compréhension ,mutuelle qui en émane, et; d'autre part, la qualité des conférenciers et celle de leurs conférences.

Pour le lecteur chrétien, les exposés faits par les participants juifs sont d'un intérêt certain, en particulier ceux de Rabbi Solomon Grayzel sur les relations judéo-chrétiennes dans le passé, celle de Rabbi R. Gordis expliquant l'attitude de beaucoup de juifs américains au sujet de la complète séparation entre l'Etat et les Eglises et surtout la remarquable étude de Rabbi J. B. Agus : "Le concept d'Israël", sur les principes fondamentaux et les tendances modernes du judaïsme.

Les participants juifs du symposium sont tous des représentants du judaïsme libéral ou de l'aile moins noneervattlee" du judaïsme conservateur d'Amérique.

Les conférenciers chrétiens, dont l'Evêque du lieu, Mgr W. Connarz, qui a ouvert la session, celui de Pittsburg, Mgr John Wright, et des théologiens spécialisés dans les questions de dialogue judéo-chrétien (G. S. Sloyan), d'histoire de la Liturgie (Dom Aidan Kavanagh), d'études scrip tuaires (R. E. Murphy, O. C. D.) ou d'études sociales (J. F. Cronin, S. J.) présentent le point de vue actuel de l'Eglise en ce qui concerne les rapports judéo-chrétiens, le rôle des études bibliques et liturgiques dans une meilleure connaissance et appréciation mutuelles, enfin le regard que l'Eglise jette sur le peuple de l'Ancienne Alliance, son rôle providentiel, son mystère et son culte.

L'impression qui se dégage de ce livre est très positive : il nous fait désirer de voir se multiplier de tels échanges, si possible avec une participation élargie, permettant de rencontrer des juifs orthodoxes et d'avoir aussi leur avis.
S. Despina

 

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