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Sœur Ionel - une vie à réunir juifs et chrétiens

23/10/2012: France

Sœur Ionel a été décorée, il y a peu, par le roi d'Espagne. Pendant 70 ans, cette pensionnaire d'Osteys a misé sur la connaissance mutuelle pour rapprocher les peuples.

Sa rencontre avec le roi d'Espagne, sœur Ionel Mihalovici la raconte sans s'étendre, le regard plein d'humilité. Pourtant, c'est bien des mains de Juan Carlos que cette pensionnaire de la maison de retraite Osteys a reçu une médaille d'honneur pour son travail accompli pendant de nombreuses années. De 1963 à 2010, elle s'est investie au sein de l'amitié judéo-chrétienne de Madrid, devenue par la suite un centre d'études (1).

Elle y a donné de nombreux cours et mené des recherches. Bibliste, hébraïsante et polyglotte, elle a publié de nombreux articles et plusieurs ouvrages sur les racines juives du christianisme et l'évolution des rapports entre juifs et chrétiens. Pour cette religieuse de 89 ans, « il est important que les gens apprennent à connaître ces deux religions pour que naisse un respect mutuel ». Une pacificatrice, sœur Ionel en est une. Une tête chercheuse, comme tout un chacun peut le devenir pour entretenir sa foi, elle semble l'être aussi. « Les chrétiens ont besoin de connaître les racines de leur foi. Sinon, on ne comprend rien à ''l'Évangile'' », clame-t-elle, convaincue.

L'appel d'une congrégation
Sœur Ionel Mihalovici naît en Roumanie. Un pays dont elle est chassée par les Allemands, lors de la Seconde Guerre mondiale. Ses parents décident de se réfugier en Israël. À 19 ans, c'est la révélation. Les ordres de la congrégation de Notre-Dame-de Sion l'appellent, l'inspirent par son « charisme ». Elle s'y engage, passe son noviciat à Jérusalem et ne s'écartera jamais de ce chemin.
 
Puis elle part à Alexandrie étudier au collège de la congrégation où elle enseignera par la suite. Elle y restera pendant dix-huit ans. De cette époque, elle garde en mémoire la mixité des populations qui était de coutume par le passé. « Il y avait des chrétiens, des juifs et des musulmans. Tout le monde était formé ensemble, et ça se passait bien », assure-t-elle, pétillante.
 
Mais pour retourner au moins une fois par an en Israël depuis qu'elle effectue des recherches pour le centre d'études judéo-chrétiennes de Madrid, elle sait que cette époque est bel et bien révolue. Pour autant, elle demeure convaincue que sa mission d'enseignement prend encore plus de sens. Aujourd'hui, plus qu'hier.
 
Vaincre l'antisémitisme
« L'antisémitisme est encore plus vivant aujourd'hui et je pense que c'est politique. Ça a quelque chose à voir avec le conflit entre Israël et Palestine », analyse-t-elle. Or, à ses yeux, « il faut connaître la vérité de l'État d'Israël ».
 
Cette vérité, retransmise à travers le prisme des médias, apparaît tronquée. « Je ne dis pas que la politique d'Israël est fantastique. Mais je pense qu'un peuple a l'obligation de se défendre. On ne doit pas tout critiquer. Le mur de séparation, par exemple, on le critique. Or, il a empêché quantité d'attentats », défend la sœur.
 
À l'en croire, la connaissance mutuelle, la formation pourraient incarner un point de départ, une voie vers l'apaisement. Ici et là-bas. En tout cas, ils sont nécessaires. « Même s'il reste un gros travail à faire, notamment sur les moyens de communication, qui ne sont vraiment pas neutres sur la situation », renchérit-elle.
 
Jamais, sœur Ionel Mihalovici n'emploiera le mot de combat ou de mission pour définir son action, décrite comme naturelle. En revanche, voir son acharnement à la poursuivre en dit bien plus long que ses propres mots. À 89 ans, elle continue de se rendre en Israël, de délivrer des cours, en France plus qu'en Espagne, et de rédiger des articles pour diverses revues.
 
Il y a peu, elle donnait une conférence sur la religion baha'ie qui prône l'harmonie entre les peuples. « À Haifa, où ces religieux ont leur centre, ils ont planté mille arbres de mille pays différents, raconte-t-elle émerveillée, avant de conclure, d'un sourire : Une preuve qu'à l'image de ce jardin, tous les hommes du monde peuvent vivre ensemble. En paix ».
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(1) Au départ, à Madrid, en 1961, il n'existait qu'une amitié judéo-chrétienne. Elle s'est transformée en centre d'études en 1969. En 1972, il a été reconnu par le centre diocésain.
 

 

 

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