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Réponse d'Israël a la demande faite par les autorités chrétiennes d'un statut spécial pour Jérusalem
Itzaq Rabin
(1994/12/28)
La rencontre annuelle entre le Gouvernement israélien et les responsables des communautés chrétiennes de Jérusalem a eu lieu le 28 décembre 1994 à la résidence du Président. Le Premier Ministre, Itzaq Rabin (qui tenait aussi le portefeuille des Affaires religieuses) avait profité de cette occasion pour donner la réponse suivante à la prise de position concernant Jérusalem,rédigée par les autorités chrétiennes le 14 novembre 1994.
Monsieur le Président,
Béatitudes,
Mr le Maire de Jérusalem,
chers leaders et amis
C'est avec grand plaisir que je vous salue aujourd'hui, à cette réception présidentielle traditionnelle, et que je viens exprimer à vous et aux membres de vos communautés respectives les voeux les meilleurs pour le temps de Noël et pour le début de la nouvelle année civile.
Garantie de protection des Lieux saints et de libre accès à ceux-ci
Alors que nos pensées se portent, en une telle occasion, sur le rôle vital que jouent dans la vie les enseignements moraux des religions, le cheminement vers la paix en cette région où le Dieu unique s'est révélé à nos Pères reste au centre de notre action politique. Je suis sûr que les progrès déjà accomplis réchauffent le coeur de chacun d'entre vous.
Tandis que nous avançons dans le processus de paix, je veux vous assurer que nos portes resteront grandes ouvertes à tous ceux qui viennent en paix au pays de la Bible, et que tous les Lieux saints resteront libres, accessibles et sûrs pour tous les fidèles et visiteurs conformément à nos lois, je veux dire cette loi spéciale - la première dans l'histoire - qui garantit la protection des Lieux saints et leur libre accès.
Nous sommes fiers de notre capitale historique et du rôle qu'elle a joué dans l'évolution des autres religions monothéistes, et nous maintenons en même temps tous les doits et privilèges traditionnellement reconnus aux communautés chrétiennes, conformément aux engagements formels que nous avons pris et dans un esprit de fraternité.
Réaffirmation de la politique israélienne en ce qui concerne Jérusalem
Nous sommes bien conscients qu'un sentiment d'incertitude sur l'avenir de Jérusalem est cause, chez certains chrétiens, d'anxiété ou de malaise en ce qui concerne leur sort dans cette ville pour le futur. Je désire profiter de cette opportunité pour réaffirmer la politique du Gouvernement, appuyée sur un consensus de l'opinion israélienne, à savoir que Jérusalem est et doit rester une ville unifiée sous souveraineté israélienne, et la capitale éternelle d'Israël. Les Eglises, à Jérusalem, se sont trouvées depuis 1967 dans une situation bien meilleure que sous les régimes pécédents.
Les soucis légitimes des communautés chrétiennes de Jérusalem n'exigent pas un status politique spécial pour la ville, et nous sommes sûrs que ceux-ci pourront être, et qu'ils seront, adéquatement pris en compte par les autorités israéliennes. Je peux vous assurer que nous tiendrons très soigneusement compte des soucis légitimes des chrétiens lorsque la question de Jérusalem se présentera sur l'agenda des négociations avec l'OLP, lors de la dernière étape du processus de paix.
Le nombre des fidèles des communautés chrétiennes en Israël a presque quintuplé depuis 1948. Nous désirons que toutes vos communautés se maintiennent florissantes parmi nous, dans une ambiance générale de bonne volonté et d'harmonie, profitant des bienfaits de la démocratie, tout comme l'ensemble de la population.
Je vous présente mes meilleurs voeux ainsi qu'à vos communautés, au nom du Gouvernement et du peuple d'Israël, pour ce temps des fêtes et pour une Nouvelle année heureuse et paisible.
D'après le Catholic International, vol.6,N.4.