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Revue SIDIC XXIX - 1996/2-3
Jérusalem, prophétie de paix (Pag. 39 - 49)

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Chrétiens et Juifs dans le projet européen
Remi Hoeckman

 

L'Europe nouvelle : un défi œcuménique

On dit que Victor Hugo aurait affirmé, dans une allocution au "Congrès de la Paix, le 21 août 1849: "Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure et constituerez la fraternité européenne"1.

A cette époque, de telles paroles étaient prophétiques et optimistes.Elles sont encore optimistes mais, en quelque sorte, le rêve d'une Europe nouvelle et unifiée semble en train de devenir une réalité.Il ne s'agit pas du rêve de l'Athénien Isocrate ("un même sang", "une même langue", une même religion"), au contraire; et cependant quelque chose comme une identité commune européenne est en train de se construire, allant bien au-delà de l'Europe des Quinze.Mais que signifie donc une "identité européenne"?S'agit-il d'un sentiment d'appartenance: inclusif ou exclusif?Est-ce un projet, une tâche à accomplir?Ou est-ce quelque chose que nous avons à commencer dès maintenant, le résultat d'une capacité d'assimilation, d'intégration, d'harmonisation des différences?Est-ce (en voie de devenir) une qualité plutôt qu'une quantité, plutôt que la somme totale de tout ce qui est "européen", personnes et choses?Est-ce une "question de fait", une "question de destin" ou une "question de foi"?

Quelle que soit la réponse à ces questions et à bien d'autres, je pense que l'Europe à laquelle nous pensons et dont nous parlons en tant qu'héritage du passé et projet d'avenir, est à la fois une "question de fait" et une "question de destin".Après tout, c'est à la suite de la guerre que Robert Schuman et Jean Monnet ont réalisé le besoin d'unité qu'avait l'Europe.Et ce sera à nous, les croyants, de décider si ce sera aussi une "question de foi"; si l'Europe, qui fut le berceau de tant de divisions dans le passé, sera dans l'avenir un lieu de solidarité et d'unité.

Pour moi, il s'agit clairement d'un défi oecuménique; et je pense à la vision qu'a eue Paul dans la nuit: "Un Macédonien était là, debout, qui lui adressait cette prière: Passe en Macédoine, viens à notre secours! Aussitôt après cette vision, (Paul) chercha à partir pour la Macédoine, persuadé que Dieu (l') appelait à leur annoncer la Bonne nouvelle".2 Prêcher l'Evangile, pensait Paul, c'était cela l'aide que la Macédoine lui demandait.N'est-ce pas aussi l'aide que l'avenir de l'Europe requiert de nous actuellement?Mais nous avons appris entre-temps que témoigner de l'Evangile alors que nous sommes divisés ne sera pas d'un grand secours dans cette marche vers l'unité qui reste bien fragile, et qui est continuellement attaquée par des forces de division, parfois même au nom de la religion et au nom de l'Evangile lui- même.C'est pour cela que la 5e Rencontre oecuménique européenne, qui s'est tenue à St Jacques de Compostelle du 13 au 17 novembre 1991 sur le thème: "Mission et évangélisation en Europe de nos jours", si importante à la fois en tant qu'expérience oecuménique en elle-même, à ce moment particulier, et en tant que forum pour une plus profonde prise de conscience oecuménique des défis lancés aux Eglises par la nouvelle Europe.Citons par exemple: "Dans le contexte actuel, alors que bien des peuples redécouvrent leurs valeurs nationales, culturelles et ethniques, il nous faut faire tout notre possible, en tant que chrétiens, pour éviter que ces valeurs ne mènent au totalitarisme ou à l'injustice envers d'autres groupes, qui nous sont peut-être opposés ou même ennemis".3

Cette Rencontre a été aussi importante à un autre point de vue.Nous lisons dans le compte rendu: "En tant que chrétiens, nous commençons à redécouvrir nos racines vives dans le peuple d'Israël (cf. Rm 9,11); en tant que citoyens, nous sommes aussi les héritiers de la Grèce classique et du Siècle des Lumières.Nous vivons aujourd'hui côte à côte avec l'Islam.Notre projet ne vise pas à un monopole religieux en Europe: il est proclamation de la grâce divine pour toute l'humanité".4

Les autorités religieuses chrétiennes qui participaient à cette rencontre ont dû faire face à des questions du genre de celles posées par l'évêque luthérien de Borg, le Dr Even Fourger qui participait, en tant que délégué fraternel de l'Eglise luthérienne de Norvège, à l'Assemblée spéciale pour l'Europe du Synode des évêques catholiques, qui eut lieu au Vatican quelques jours après la 5e Rencontre oecuménique européenne:5 "Quel genre d'Europe voulons-nous en réalité?Impossible de retourner à une Europe chrétienne homogène.Et a-t-il même existé quelque chose comme une Europe chrétienne? ...Il faut nous poser la question.Le visage de l'Europe a toujours été comme celui de Janus, à deux faces: l'une d'elles est celle de la foi et de l'amour chrétiens, mais qu'en est-il de l'autre?".6


Une civilisation plus chrétienne et donc plus humaine

L'Europe est actuellement engagée dans un processus dialectique de dépassement et de changement.Elle essaie de dépasser un vaste champ d'individualismes (nationaux, politiques, ethniques, culturels, sociaux, économiques et religieux) où certains individus s'affirment face à d'autres, au point même de les exterminer (cf. "l'autre face" dont parlait l'évêque Founger) et où, dans le meilleur des cas, la tolérance est considérée comme la plus haute forme de réalisation sociale, et cela pour changer et devenir une communauté de communautés fondée sur le respect mutuel et sur la solidarité, avec un sens d'unité dans la diversité, de réciprocité et de complémentarité, de responsabilité commune et, avant tout, la conscience de l'importance unique de la personne humaine, de la vie humaine, de la dignité humaine et, en relation avec cela, de l'intégrité de la création.

Telles devraient être les caractéristiques de la nouvelle identité européenne, une identité qui n'est cependant pas totalement nouvelle: elle a derrière elle une longue histoire dans laquelle le christianisme a clairement joué un rôle primordial et constitutif. Cependant, à cet égard, le patrimoine chrétien ne prétend aucunement à l'exclusivité.

A l'occasion de "l'Assemblée spéciale pour l'Europe" du Synode des évêques catholiques, le Congrès juif européen a présenté au Président du Conseil des Conférences épiscopales européennes, le Cardinal Carlo Maria Martini, un memorandum dans lequel il attire l'attention sur le fait qu'il existe en Europe une grande variété de traditions religieuses, culturelles et laïques (incluant les traditions de minorités nationales, culturelles et religieuses) qui constituent la richesse et la spécificité de la culture européenne et qui devraient être toutes reconnues comme des expressions légitimes de l'identité européenne. Ce mémorandum souligne le principe du pluralisme religieux et culturel en tant que l'un des principes fondamentaux de l'Europe moderne, ainsi que la nécessité de respecter ce principe dans les décisions que prendrait ce Synode, qui déclare avoir pour but principal l'évangélisation de la nouvelle Europe.

Avant de citer ce texte, je voudrais mentionner une inquiétude similaire qui a été exprimée avec force lors du 2e Congrès de l'Union des communautés juives italiennes, qui s'est tenu à Rome du 1 au 5 juillet 1995.Tullia Zevi, la Présidente de l'Union, répondant à la question: "Qui, combien et comment serons-nous en l'an 2000 ?", affirmait: "Notre réponse est la culture, notre culture !"; et le Président de l'Italie, Oscar Luigi Scalfaro, catholique convaincu, répondait: "Je voudrais, comme chef de l'Etat, dire Merci pour cette présence de votre pensée et de votre culture... Il y a des choses que vous ne devrez jamais être: Vous ne pourrez jamais devenir un musée, jamais devenir une bibliothèque, même abondamment consultée.Vous avez droit, vous, et l'Italie a droit (et je dirais, l'Europe aussi !) à attendre de vous une culture vivante, une culture d'aujourd'hui, une pensée vivante, une tradition vivante...Cette vie qui est vôtre, de peuple juif, doit s'imposer à la méditation de chacun de nous au moins sur un point: la cohérence avec la pensée propre, la tradition propre, la culture propre.De cohérence, nous en avons toujours besoin, encore aujourd'hui.J'en ai besoin moi-même, les peuples parmi lesquels vous vivez en ont besoin, car c'est une misère humaine de devoir s'adapter aux temps en échappant aux valeurs des principes".7

Ces revendications et ces affirmations correspondent à celles exprimées par le Congrès juif européen dans son mémorandum, dont je citerai ici quelques paragraphes:

"Il nous paraît essentiel de ne pas ignorer ni sous-estimer l'importante contribution juive à la civilisation européenne.D'autre part, il est indispensable de veiller à ce que la mémoire du sort des juifs d'Europe au cours des siècles soit maintenue vivante afin de mieux lutter contre toute forme d'intolérance.Ceci s'applique tout particulièrement à cette partie de l'Europe qui a été pendant des siècles le centre religieux, culturel et social du judaïsme et où tous les mouvements modernes de la civilisation juive sont nés.

Les efforts de l'Eglise catholique, pour autant qu'ils visent à réaffirmer la position des religions et de restaurer la liberté religieuse, notamment en Europe centrale et orientale où elle avait été supprimée sous les régimes communistes, représentent une initiative bienvenue et nous appuyons toute action qui tend à restituer à la religion et aux traditions religieuses la place qui leur revient sur la scène européenne.

Nous nous félicitons de la détermination de l'Eglise d'agir en toute circonstance et sans relâche pour la défense des droits de l'homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté religieuse, et cela d'autant plus que l'histoire des dernières décennies a tragiquement illustré les conséquences dramatiques des violations de ces droits et libertés.

Nous partageons chaleureusement cette prise de position et nous pensons même qu'il ylà un domaine dans lequel une action concertée et commune des deux communautés, en vue de l'établissement d'un système de protection efficace, pourrait être particulièrement précieuse pour tous".

Plusieurs membres du Synode ont fait référence à la teneur de ce mémorandum dans leurs interventions, et la Déclaration finale de ce Synode allait dans le même sens lorsqu'il affirmait que "la culture européenne a poussé sur de nombreuses racines", mentionnant spécifiquement l'esprit de la Grèce antique, l'héritage romain, les éléments empruntés aux peuples latins, celtes, germaniques, slaves et hongaro- finlandais ainsi que la culture juive et des influences islamiques.La Déclaration finale contient aussi une section spéciale qui traite spécifiquement des relations particulières entre l'Eglise et le peuple juif:

Dans cet ordre nouveau qui doit s'instaurer en Europe et dans le monde, le dialogue interreligieiux est de très grande importance - spécialement le dialogue avec nos "frères aînés", les juifs, dont la foi et la culture représentent un élément constitutif du développement de la civilisation européenne...

L'Eglise tient en grande estime les racines communes du christianisme et du judaïsme...

Pleinement consciente du patrimoine spirituel qu'elle partage avec le peuple juif - avant tout l'Ecriture Sainte - l'Eglise a l'intention d'oeuvrer dans le contexte des circonstances nouvelles en Europe, de faire fleurir un nouveau printemps en resserrant ces liens.En fait, différents types d'action commune entre chrétiens et juifs - dans la reconnaissance totale des différences et doctrines religieuses propres à chacun - pourraient être très significatifs pour l'avenir civil et religieux de l'Europe, et en ce qui concerne les devoirs de ce continent envers le reste du monde."

Nos partenaires juifs bien informés ne nient pas le fait que la tradition chrétienne est pour une grande part à la base de l'Europe; c'est cela que signifie l'expression: "racines chrétiennes de l'Europe", ce qui n'implique pas une simple équivalence entre Europe et chrétienté.8Comme le dit la Déclaration finale du Synode:

"On peut affirmer que la religion chrétienne a donné à l'Europe sa propre identité, en établissant les principes fondamentaux de l'humanité dans sa conscience commune: d'abord et avant tout le concept d'un Dieu transcendant, totalement - libre et cependant engagé, par amour, dans la vie des personnes humains à travers l'incarnation et le mystère pascal de son Fils; le concept nouveau et essentiel de la personne humaine et da la dignité humaine; la fraternité entre tous comme principe premier unissant toutes sortes de personnes et de peuples.

Cependant, ajoute le Synode, ce culte de tout ce qui est humain - qui fait partie de l'héritage commun de l'Europe - a considérablement souffert et a beaucoup changé au cours du temps."

Après avoir noté un domaine particulier de changement: le fait qu'à la suite du Siècle des Lumières des efforts aient été faits pour tirer les valeurs (qui étaient le fruit de la foi chrétienne) d'un nouveau fonds, immanent, le Synode reconnaît que, de nos jours, ces valeurs chrétiennes ne sont plus acceptées "ni dans la conscience commune à bien des gens ni dans les dispositions prises par les législations civiles"; de plus, me semble-t-il, il fait une référence implicite à la Shoah lorsqu'il affirme que cette faiblesse n'a pas paru évidente jusqu'au siècle actuel.

"Aujourd'hui, disent les évêques, l'Europe ne doit pas simplement se réclamer de son héritage chrétien d'autrefois", elle doit aussi "redécouvrir la capacité qu'elle a de prendre des décisions concernant son avenir qui soient conformes à la personne et au message de Jésus Christ".C'est cela le but de ce que qu'on appelle une "nouvelle évangélisation de l'Europe" ( même s'il serait en fait plus exact de parler d'une évangélisation de la nouvelle Europe), une Europe où, en bien des cas, la foi chrétienne n'est ni pratiquée ni même connue en certaines régions, du fait d'une propagande athée ou, plus généralement, du fait de la sécularisation.Dans l'esprit de l'Eglise, "la nouvelle évangélisation" n'est pas un programme pour une soi-disant "restauration" d'une Europe du passé, mais elle doit "aider l'Europe à redécouvrir ses propres racines chrétiennes et à instaurer une civilisation plus profonde, plus chrétienne et donc aussi plus réellement humaine".


La responsabilité commune des religions dans l'instauration d'une Europe nouvelle

Le fait que l'Eglise ne se contente pas de rêver dans le vide pourrait être illustré par les paroles prononcées devant le Parlement Européen, à Strasbourg, par le Président nouvellement élu, Klaus Haensch, sur l'avenir de l'Union européenne:

"A l'avenir, les peuples d'Europe pourront encore reconnaître sur son visage leurs traits distinctifs: la diversité des cultures, des langues et des traditions ne constitue pas la faiblesse, mais la force de l'Europe.

La croyance optimiste, selon laquelle le progrès scientifique et technologique pourrait conduire l'homme à davantage d'humanité, a fait place à une profonde méfiance à l'égard de la forme européenne de civilisation scientifique et technique.9

Dans la pensée du Synode des évêques l'Eglise, considérée comme une "experte en humanité"10 (selon les paroles de Paul VI) est appelée à répondre au désir d'un "surplus d'humanité" d'une société qui, tout en étant à la recherche d'une unité, est en même temps pressée par les forces contraires d'intérêts, de concurrences, de loyautés, de systèmes et de dynamiques qui semblent tous avoir leur vie propre, indépendamment de "l'ensemble", et du sens vrai de la personne humaine qui, pensons-nous, devrait être au centre de tout.11

Dans son encyclique "Redemptoris Missio", le Pape Jean Paul II fait une évaluation qui est certainement applicable à la réalité européenne:

"Notre époque est tout à la fois dramatique et fascinante.Tandis que, d'un côté, les hommes semblent rechercher ardemment la prospérité matérielle et se plonger toujours davantage dans le matérialisme de la consommation, d'un autre côté, on voit surgir une angoissante quête du sens, un besoin d'intériorité, un désir d'apprendre des formes et des méthodes nouvelles de concentration et de prière.Dans les cultures imprégnées de religiosité, mais aussi dans les sociétés sécularisées, on recherche la dimension spirituelle de la vie comme antidote à la déshumanisation.12

Les juifs religieux partagent avec les chrétiens le souci de ce que le Rabbin Ronald Sobel appelle "les forces de l'irréligion qui visent non à la dignité de l'esprit, mais à la dégradation de l'âme".13 Rabbi Leon Klenicki traite de cela dans le domaine de la rencontre interreligieuse:

"Chrétiens et juifs se rencontrent face à Dieu dans des conditions historiques nouvelles.Il s'agit d'une réponse à un appel de Dieu par-delà l'aliénation volontaire ou forcée entre juifs et chrétiens, d'un temps de réponse commune au mal qui est dans le monde."14

"Le nouveau défi auquel il nous faut répondre actuellement, c'est d'arriver à nous reconnaître comme communautés de foi, ayant des croyances et des pratiques distinctes, mais pouvant maintenant se rencontrer face à face en reconnaissant ce qui est la base commune de leur existence: Dieu.C'est aussi le défi de pouvoir témoigner ensemble de Dieu dans le monde.C'est une conjoncture spirituelle et historique nouvelle pour les chrétiens et les juifs, un stade de développement de notre témoignage historique et spirituel qui est encore à découvrir et à réaliser dans notre existence.15

Juifs et chrétiens peuvent, et c'est le cas, percevoir différemment la voix de Dieu.Nous pouvons comprendre différemment les paroles de Dieu ("Où es-tu?"; "Où est ton frère?", Gn 3,9); nous sommes cependant mis au défi, par ces paroles, de nous rencontrer dans la concrétisation de nos réponses respectives, face aux défis de l'histoire.

Dans une section sur "La responsabilité commune de tous ceux qui croient en Dieu", la Déclaration finale du Synode des évêques porte aussi une attention spéciale à la présence musulmane en Europe, "non seulement à cause des événements historiques du passé, mais en vue du présent, et du futur, avec la perspective de vastes migrations de gens venant de pays arabes... Le fait de ces migrations exige que, jour après jour, nous comprenions mieux les autres religions, de manière à établir un dialogue fraternel avec les adeptes de ces religions qui vivent parmi nous.C'est ensemble, avec eux, dit le Synode, que nous désirons garantir et promouvoir la justice sociale, l'élévation du niveau moral, ainsi que la paix et la liberté pour tous.C'est aussi en travaillant ensemble qu'il nous faut préserver la création, confiée par Dieu à l'humanité d'aujourd'hui et de demain".Les évêques ajoutent immédiatement: "Le respect légitime de la liberté et la prise de conscience des valeurs qui se trouvent dans d'autres religions ne doivent pas conduire au relativisme, ni obscurcir notre conscience de l'urgence d'accomplir le précepte d'annoncer le Christ", car c'est du Christ et de son Evangile que l'Eglise reçoit la mission de "servir l'humanité"16 et d'apporter sa contribution à la nouvelle Europe "en promouvant la dignité humaine, le respect du droit inaliénable à la vie, le droit à la liberté de conscience et à la liberté religieuse, le mariage et la famille en tant que lieu principal d'engagement social et d'humanisation, les oeuvres de charité, le souci du bien commun, l'engagement politique, la préservation de la création, l'évangélisation du monde de la culture et de l'éducation, et l'engagement dans les moyens de communication sociale".17

En fait, la majorité des questions que l'Eglise a mises à son ordre du jour peuvent être traitées en collaboration avec les juifs, comme je le montrerai bientôt. Cependant, cette coopération judéo-chrétienne est aussi une question de foi, de conviction religieuse. L'Eglise catholique en concile, "scrutant son propre mystère", rappelait "le lien qui relie spirituellement le peuple de la Nouvelle Alliance avec la lignée d'Abraham";18 elle rappelait aussi "qu'elle a reçu la révélation de l'Ancien Testament par ce peuple avec lequel Dieu... a daigné conclure l'antique Alliance" - une alliance qui n'a jamais été révoquée (cf. Rm 11,29)19 -et que, donc, "consciente d'un si grand patrimoine spirituel commun" avec les juifs, elle condamne "les haines, les persécutions et toutes les manifestations d'antisémitisme qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, sont dirigées contre les juifs", recommandant au contraire la compréhension et le respect mutuels. Depuis lors, depuis la Déclaration conciliaire Nostra Aetate, "les deux mille ans de relations (entre juifs et chrétiens) qui ont précédé ont pris un courant contraire"20 a affirmé le Rabbin Ronald Sobel en 1985, et l'on pourrait multiplier indéfiniment les exemples d'évaluations du même genre.

Rabbi James Rudin a excellemment résumé cela en écrivant: "Nous sommes tous enfants de Vatican II";21 et cela me rappelle la visite historique du Pape à la synagogue de Rome, le 13 avril 1986, lorsque celui-ci disait en se référant à Vatican II et à Nostra Aetate: "La religion juive ne nous est pas extrinsèque mais en un certain sens, elle est intrinsèque à notre religion.Nous avons donc à son égard des rapports que nous n'avons avec aucune autre religion.Vous êtes nos frères préférés et, dans un certain sens, on pourrait dire nos frères aînés".

Il est clair que, dans la pensée de l'Eglise catholique, nos relations avec le peuple juif ne sont pas seulement une"question de fait" ou une "question de destin" (soit le résultat d'une histoire, avec une mentalité accusatrice ou un sentiment de culpabilité, soit le résultat de l'aventure européenne à laquelle nous avons été livrés ensemble); elles sont aussi un "question de foi", parce que nos relations "font partie de la structure même de notre engagement religieux et de nos vocations respectives en tant que chrétiens et juifs", a affirmé le Pape Jean Paul II.22 "Vraiment, c'est là l'action de Dieu", commentait le rabbin Ronald Sobel en parlant de l'évolution des relations judéo-chrétiennes depuis Vatican II; "dans ces dernières années nous avons réalisé, nous les enfants de Dieu à la fois juifs et catholiques,... que dans un monde où se multiplient courants et contre-courants, le judaïsme et le christianisme ne sont pas tant de côtés opposés, que nous sommes plutôt du même côté; que même si nous ne partagerons jamais certaines de nos convictions théologiques, nous avons en commun bien des rêves humains; que s'il nous faut sonder le mystère de Dieu chacun à notre manière propre,... nous considérons notre monde actuel avec la même angoisse, et les événements de notre temps avec la même appréhension".23 Bref, ce qui est "question de foi" doit devenir aussi "question de fait"."Les relations juifs/chrétiens ne sont jamais un exercice abstrait", affirmait le Pape devant les juifs, nous devons "les traduire dans la pratique quotidienne en tous lieux"24 et, dans le cas qui nous intéresse, dans une contribution à l'édification d'une Europe nouvelle.

La Déclaration de Prague (6 sept. 1990) faite par le Comité de Liaison international juifs-catholiques (ILC) est un écho de cela: "Après deux millénaires de séparation et d'hostilité, nous avons le devoir sacré, en tant que catholiques et juifs, de lutter pour promouvoir une véritable culture faite d'estime et de sollicitude mutuelles.Le dialogue entre catholiques et juifs peut devenir un signe d'espérance et inspirer à d'autres religions, races et groupes ethniques le désir de se détourner du mépris afin d'établir une authentique fraternité humaine.Ce nouvel esprit d'amitié et de sollicitude mutuelle est peut-être le signe le plus important que nous puissions offrir à notre monde si troublé".25 Sans doute le Pape Jean Paul II avait-il cette déclaration en tête lorsqu'il envoyait au peuple de Pologne son message à l'occasion du 50e anniversaire de la Révolte du Ghetto de Varsovie où il affirmait: "En tant que chrétiens et que juifs, suivant l'exemple de la foi d'Abraham, nous sommes appelés à être une bénédiction pour le monde (cf. Gn 12,2 et suiv.).C'est la tâche commune qui nous attend.Il est donc nécessaire que nous soyons d'abord, chrétiens et juifs, une bénédiction les uns pour les autres".

Nous avons enfin réalisé qu'il nous faut aller au-delà d'une simple coexistence pacifique, toujours terriblement fragile, surtout dans les périodes de crise. "Prague nous a incités à regarder en avant et à travailler ensemble, non seulement pour améliorer nos propres relations, mais aussi pour contribuer à l'amélioration du monde où nous vivons et envers lequel nous avons une responsabilité particulière".26 Pour concrétiser un peu ce "travail ensemble" et ce "partage de responsabilité", je voudrais citer les paroles prononcées par Rabbi Irving Greenberg en février 1995 à Jérusalem, lors de la Conférence internationale juifs/chrétiens sur "le rôle des autorités religieuses dans une société séculaire".Il disait: "Même si la Halakha est un peu plus flexible en ce qui concerne l'abortion, je dors plus tranquille la nuit en sachant que l'opposition de l'Eglise catholique tient en échec la dévalorisation possible de la vie".


Quelle coopération concrète entre juifs et chrétiens?

Le programme de notre rencontre de Comité de liaison à Jérusalem prévoyait de faire avancer le travail commencé lors de la rencontre de Prague: nous avions alors décidé de devenir des instruments plus efficaces permettant de répondre, en les prévoyant même d'avance, aux défis du monde actuel auxquels nos deux communautés sont appelées à faire face.Nos discussions ont été centrées sur la Famille et sur l'Ecologie,les deux défis les plus importants auxquels nous sommes affrontés.Nous désirions savoir dans quelle mesure juifs et chrétiens peuvent répondre ensemble, en s'appuyant sur leurs traditions religieuses propres, à de tels défis; mais, en fait, nous avons été en quelque sorte surpris, juifs comme catholiques, de découvrir combien importants étaient les domaines de convergence sur les thèmes discutés (cf. notre Déclaration commune sur la Famille).

Comme le faisait remarquer Rabbi Norman Solomon dans sa conférence sur l'Ecologie:

"Outre un intérêt commun, juifs et catholiques partagent une tradition biblique et peuvent soutenir ensemble un large éventail de valeurs liées à la création.Nos méthodologies diffèrent, du moins superficiellement.Les catholiques sont portés à résoudre les problèmes sur la base des principes d'une théologie morale, tandis que les juifs sont portés à utiliser plutôt les dispositions spécifiques de la Halakha; mais la différence est plus apparente que réelle".

En fait, même si le Comité de Liaison n'est pas un lieu de dialogue théologique, et si la théologie en tant que telle n'est pas dans notre programme, nous nous rencontrons en tant que représentants de deux communautés de foi partageant un patrimoine spirituel commun qui peut être à la base d'une action commune dans certains secteurs de la vie.Selon les paroles du penseur juif Geoffrey Wigoder, " notre manière de vivre est toute entière imprégnée de la pensée de Dieu".Wigoder a prononcé ces mots lors de l'ouverture de la rencontre du Comité de Liaison à Jérusalem, et même s'il faisait référence au judaïsme, ces paroles sont également valables en ce qui concerne les chrétiens.

Pour ce qui est d'une coopération concrète des juifs et des chrétiens, je voudrais mentionner les domaines suivants: Tout d'abord la lutte contre l'antisémitisme, le racisme, la xénophobie , qui se trouve constamment au programme du Comité de Liaison.Nous nous sommes engagés ensemble à faire des pas concrets. La rencontre de Prague a permis d'adopter une série de recommandations pratiques concernant les méthodes à suivre pour combattre l'antisémitisme.De plus, en février 1992, une délégation mixte a visité la Pologne, la Hongrie et la Tchécoslovaquie dans le but d'aider à la mise en oeuvre des résolutions prises à Prague.On a eu l'impression que cette expérience était très utile et que des visites mixtes du même genre devaient être entreprises en d'autres lieux.

Un autre domaine de la coopération entre chrétiens et juifs est celui de l'éducation.Comme le faisait remarquer Geoffrey Wigoder, "nous connaissons bien l'abîme d'ignorance existant à l'égard des autres dans nos deux communautés, avec ses mythes dangereux, ses stéréotypes et ses préjugés".Lors de notre rencontre de Baltimore, en 1992, j'étais en mesure d'affirmer, du point de vue des catholiques:

"L'intuition, la découverte et la vision sont considérées de manière positive dans nos deux communautés.Celles-ciont dévoilé certaines approches, mentalités ou attitudes fausses, et certains principes qui ont été oubliés ou affaiblis.Elles ont donné des orientations pour le changement et des suggestions pour sa mise en oeuvre. L'objectif, maintenant, est de faire que ces principes et ces orientations touchent réellement, par le moyen de l'éducation, un public plus large et donc, en premier lieu, les éducateurs de ce public plus large, c'est-à-dire les théologiens et les prêtres, les enseignants et les catéchistes".27

Mais j'avais ajouté que, s'il est clair que tout progrès dans la ligne de l'amélioration des relations entre nous dépendra en grande partie de nos programmes éducatifs, il est également clair - et j'insiste toujours sur ce point - que le processus doit se développer de part et d'autre.A ce niveau, la réciprocité est absolument nécessaire.

Un troisième domaine de coopération est celui du progrès et de la protection des droits humains.Lors d'une rencontre qui a eu lieu au Vatican le 18 février 1993, nous avons exploré ensemble les possibilités (de cette coopération) à la lumière de la conférence mondiale des Nations Unies à Vienne, sur les Droits humains, qui devait avoir lieu peu après.Nos discussions ont manifesté une nette convergence des points de vue et ont montré que les soucis des organisations juives étaient très semblables à ceux exprimés par le Saint Siège lors de la première session du Comité préparatoire de la Conférence mondiale.28 Il y eut, en particulier, une impressionnante convergence de vues sur des sujets tels que: l'universalité des droits humains, la reconnaissance des collectivités (ou groupes) comme sujets de droits, l'importance de la liberté religieuse, le besoin de procédures efficaces pour ce qui a trait à la violation des droits de l'homme.

J'ai déjà fait mention, en outre, de notre intention de coopérer dans le domaine de l'écologie tandis que, en ce qui regarde la famille, nous avons pu à la fin de la rencontre de Jérusalem publier une Déclaration commune sur la Famille: Celle-ci met en relief certaines valeurs convergentes, face aux menaces qui pèsent sur l'institution de la famille dans le monde moderne.


La crédibilité des religions est liée à leur capacité de se respecter mutuellement

Pour conclure cette réflexion et cette vue d'ensemble, je voudrais souligner le fait que nous n'avons en aucune manière épuisé toutes les possibilités de coopération concrète entre juifs et chrétiens en bien des secteurs, mais nous sommes en chemin, et ce n'est pas un petit chemin du fait que "en scrutant notre propre mystère" et en faisant l'expérience de la rencontre interreligieuse et du dialogue entre croyants, nous avons commencé à nous donner un espace théologique les uns aux autres.L'histoire de l'Europe nous a appris que là où il n'y a pas d'espace théologique pour les autres, cela peut avoir de bien amères conséquences.De cela, les terribles événements de la Shoa sont, en notre siècle, une illustration tragique.Comme le dit Rabbi Norman Solomon:

"Le refus d'un "espace théologique" conduit au refus d'un espace dans la société.L'exclusion des juifs de la société et des activités "normales" au Moyen Age, la mise en vigueur d'une législation discriminatoire, les fausses accusations, les expulsions et persécutions, tout est venu du refus d'un espace théologique".29

De nos jours, l'Eglise se rend compte de nouveau que "l'histoire d'Israël ne finit pas en 70", mais qu'"elle se poursuit, en particulier dans une nombreuse Diaspora qui permet à Israël de porter dans le monde entier le témoignage - souvent héroïque - de sa fidélité au Dieu unique... tout en conservant le souvenir de la terre de ses ancêtres au coeur de ses espérances (Seder Pascal) ...La permanence d'Israël... est un fait historique et un signe à interpréter dans le plan de Dieu... Il reste le peuple choisi"30 (cf. Rm 9,4-5), car Dieu ne se repent pas des dons qu'il fait ni des appels qu'il lance (cf. Rm 11,28-29).31 Le peuple juif a son espace dans la théologie chrétienne, et son histoire de souffrance, même dans les moments où cet espace lui était dénié, lui donne encore plus de droit à être notre partenaire dans le projet européen, c'est-à-dire dans la tâche consistant à faire un espace à Dieu, à nous le faire les uns aux autres et, concrètement, à tout autre dans l'Europe nouvelle.

Je crois que juifs et chrétiens peuvent, et doivent agir ensemble pour répondre à cette tâche.Nous sommes en train de reconnaître que nous avons, de nos jours, non seulement la possibilité de nous parler les uns aux autres d'une manière nouvelle, mais aussi la responsabilité de parler ensemble au monde d'une manière nouvelle.Cette nouveauté consiste dans la reconnaissance d'un patrimoine commun qui nous appelle à oeuvrer ensemble afin de montrer concrètement qu'il existe au moins une possibilité de fraternité humaine, et cela alors que le racisme, l'exclusion, la division, l'antisémitisme, la xénophobie envahissent notre société et minent les fondations du rêve européen.Comme l'écrit Irving Greenberg dans le texte que j'ai cité plus haut: "Comment le judaïsme et le christianisme peuvent-ils réaffirmer leur leadership religieux à une époque séculière?La première réponse c'est que, quoi qu'ils tentent de faire, ils devront le faire ensemble d'abord.Leur crédibilité morale et culturelle dépend de leur aptitude à surmonter l'image traditionnelle de leur haine mutuelle; elle dépend de leur aptitude à atteindre un niveau de respect mutuel qui soit au moins l'égal des modèles les meilleurs que la culture moderne considère comme dignes d'admiration...Quels que soient les différences et les antagonismes entre eux, ils sont situés en bloc dans le même passé culturel du point de vue du monde séculier occidental dans sa majorité.Aussi, en ce qui concerne leur autorité, sont-ils désespérément liés les uns aux autres par ce qu'ils ont en commun, et par l'abîme qui existe entre cela et le point de vue de ceux qui méprisent la religion".En d'autres termes, nous sommes bien liés pour toujours et, espérons-le, pour le bien de la nouvelle Europe.



1. Cf. Grigorios D. Papathomas: Le Patriarcat oecuménique de Constantinople, les Eglises autocéphales orthodoxes de Chypre et de Grèce, et la Politeia monastique du Mont Athos dans l'Europe unie, vol.II, Paris 1994, p. 826.
2. Actes 16,9-10.
3. Cf. le compte rendu de cette rencontre dans le Catholic International, vol. 3, N2, 15-31 janv. 1992, pp.88-93.La 5e rencontre oecuménique était organisée conjointement par la Conférence des Eglises européennes (le CEC qui est l'organisme oecuménique régional des Eglises orthodoxes, anglicanes et protestantes de toute l'Europe) et le Conseil des conférences épiscopales d'Europe (CCEE).
4. Ibid.
5. Fin novembre et début décembre 1991, au Vatican.
6. "Building What Kind Of Europe, And How?" dans Catholic International vol. 3, N.4, 15-29 févr. 1992, p.195.
Il explique: "C'est le visage de l'Europe des croisades et de l'Inquisition.C'est l'Europe des conquistadors et de la persécution du peuple juif.Et les pogroms contre les juifs ont commencé des siècles avant Hitler.C'est l'Europe des guerres de religion des 16e et 17e siècles, et de la mort sur le bûcher de milliers de femmes innocentes en tant que sorcières.Les chrétiens d'à peu près toutes les dénominations ont partagé cette schizophrénie collective.C'est l'Europe du colonialisme et de l'impérialisme, l'histoire de l'Empire britannique et celle de Bismarck et du Kaiser Guillaume, celle d'Hitler et de Staline, de Mussolini et du général Franco.
7. Dans Shalom - Mensile Ebraico d'informazione, 31 juillet 1994, p.10.
8. Déclaration finale de l'Assemblée spéciale pour l'Europe du Synode des évêques, publiée dans la Doc. Cath. du 2.2.1992 N. 2043, pp.123-132.
9. Publié dans l'Europe au fil des jours, Service d'information pastorale européenne catholique, Sipeca N.101-102, août-sept. 94, p.11.
10. Cf. l'allocution de Paul VI aux représentants des nations, à l'O.N.U., le 4 octobre 1965 dans la Doc. Cath. du 17.10.1955, N. 1457, col. 1732, citée dans la Constitution apostolique sur les Universités catholiques, Ex corde Ecclesiae N.3 (cf. Doc. Cath- du 4.11.1990, .20151 p.934).
11. "La véritable vocation de la personne humaine est centrale dans l'auto-compréhension de l'Eglise en termes d'action et de mission", Remi Hoeckman:" The Role of the Catholic University in the Evangelization of Culture", dans Seminarium, A.XXX, 1990, N.4, pp.687-698.
12. N.38
13. Le Rabbin Ronald B.Sobel, dans son allocution à Jean Paul II, le 19 avril 1985, à l'occasion d'un colloque théologique qui se tenait à l'université Pontificale St Thomas d'Aquin (l'Angelicum) à Rome, colloque au cours duquel des juifs et des chrétiens ont commémoré le 20e anniversaire de la déclaration Nostra Aetate.
14. "The Once and Future Dialogue: Christian-Jewish Relations at the Turning Point", dans PACE (revue), mai 1993, p.15.
15. "A propos du christianisme: vers un processus de guérison spirituelle et historique.Comprendre l'Autre en tant que personne créée par Dieu" dans In Dialogue (ADL, New York), N. 1,1992, p.21 et dans SIDIC vol. XXIV, N:2-3, 1991, pp.27-44.
16. La Déclaration finale fait référence à la Constitution pastorale du Concile Vatican II Gaudium et Spes,N.40,42.
17. La Déclaration finale fait référence à l'Exhortation apostolique de Jean Paul II Christi fideles laici,N.37-44.
18. Déclaration conciliaire Nostra Aetate, N.4.
19. Cf. le discours de Jean Paul II aux représentants du judaïsme à Mayence le 17 nov. 1980.
20. Op.cit.
21. "Catholics, Jews: 20 Good Years", dans The New York Times du 23 février 1985.
22. Déclaration de Jean Paul II aux participants juifs et chrétiens du Colloque de l'Angelicum, op.cit.
23. Op.cit.
24. Déclaration de Jean Paul II, op.cit.
25. Ce Comité est le lien officiel entre la Commission du St Siège pour les relations religieuses avec les juifs et le Comité juif international pour les consultations interreligieuses (IJCIC).Le Comité de Liaison se réunit tous les deux ans.Son Comité directeur se réunit au moins une fois par an.Cette Déclaration, ainsi que d'autres, sont publiées dans le bulletin Information Service du Conseil pontifical pour l'Unité des chrétiens.
26. Le Cardinal Edward I.Cassidy dans son discours d'ouverture, à la rencontre du Comité de Liaison à Jérusalem en mai 1994.
27. Remi Hoeckman: "The Teaching on Jews and Judaism in Catholic Education", dans Seminarium, A.XXXII, 1992, N.2, pp.346-359.
28. Cf. Document des Nations Unies A/conf. 157/PC/6 du 22 août 1991.
29. "Making Spaces for Other", dans Interchange, vol 2,N 3 - 31 juillet 94, pp.13-14.
30. "Notes pour une correcte présentation des juifs et du judaïsme dans les homélies et dans la catéchèse de l'Eglise catholique romaine", publiées par la Commission vaticane pour les relations religieuses avec les juifs, le 24 juin 1985. Cf. Doc. Cath. du 21.7.1985, n.1900, pp.733-738ou SIDIC vol. XIX, N.2-1986 pp.12-19.
31. Cf. Nostra Aetate, N.4.

 

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