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Revue SIDIC XXX - 1997/1
Le Séder pascal (Pag. 02 - 06)

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La signification du Séder Pascal pour un juif vivant actuellement en Israël
Pessah Schindler

 

I. Une pédagogie pascale qui voile l'aspect "rédemption" ?
Parmi les nombreux traits étranges du rituel de Pessah (Pâque), certaines traditions se sont transmises en tant que moyens pédagogiques simples et pratiques. Du fait que le "Séder" (littéralement "l'ordre") de la liturgie pascale est long et implique la jeune génération, tout en devant en même temps lui être transmis en tant que message pascal, (Ex 12,26; 13,8.10; 14), il est nécessaire de la garder éveillée et attentive.

Parmi les "stimoli" pleins de charme, il y a ce poème lyrique bien connu du Dayenu ("cela nous aurait suffi") qui apparaît au milieu de la première partie de la soirée du Seder. Certes, celui qui se laisse prendre par la mélodie et ne s'attache par au poème lui-même, ne soupçonnera pas qu'il existe, cachées dans le texte, bien des bombes à retardement au point de vue théologique. Parmi les nombreux paradoxes de ce chant à 14 strophes nous trouvons cette affirmation étrange: "Si le Seigneur nous avait conduit au pied du Mont Sinaï sans nous donner la Torah, cela nous aurait suffi". Une autre énigme: "S'il nous avait donné la Torah sans nous faire pénétrer dans le pays d'Israël, cela nous aurait suffi". Dans une strophe précédente nous trouvons:
"Si le Seigneur avait fendu la mer pour nous, sans nous la faire traverser à pied sec, cela nous aurait suffi". Parmi les diverses explications - que l’on encourage toujours à donner autour de la table du Séder - notons au moins deux possibilités:
1. Ne par prendre trop au sérieux ces problèmes poétiques. Ils ont, après tout, pour but de maintenir attentives les jeunes générations.

2. Les enfants mis à part, nous avons ici une très sérieuse réflexion théologique. En effet le poème résume que chaque miracle, si petit soit-il, a sa valeur en lui-même car il met l'être humain en relation avec la providence de Dieu; et tout comme chaque battement du cœur est cause d'une "stupeur radicale" (selon le terme de Heschel), chacun même des plus petits miracles décrits dans ce chant du Seder a sa valeur propre.

Mais en ce qui concerne cet article, notre thèse va être contraire à celle de la strophe: "Si le Seigneur nous avait donné la Torah sans nous faire pénétrer dans le pays d'Israël, cela nous aurait suffi". Et cette thèse s'appuie sur les souvenirs, très subjectifs mais très clairs, de Seders vécus dans ma propre enfance à Munich, en Allemagne, dans les années 1930, et ensuite dans mon adolescence à New York. Il est évident que nos parents, consciemment ou inconsciemment, avec l'arrivée de la Pâque et en s'appuyant sur la liturgie de la "Haggadah", ont allumé en nous la flamme d'une philosophie religieuse sioniste au sujet du plan d'installation. Chaque année, au retour du cycle pascal, nous étions de nouveau sensibilisés à un renforcement pédagogique et idéologique de l’idée que, en dépit du "Dayenu", l'Exode n'était pas une fin en soi, mais un moyen d'enfoncer émotionnellement et théologiquement en nos personnalités encore si impressionnables les racines du sionisme.
Dans ce bref exposé, nous tenterons d'analyser comment l'expérience substitutive du Seder prépare à la montée en Eretz Israël et, une fois qu'on y vit, donne toute sa valeur à cette présence en Terre Sainte.

II. L'Exode est lié à l'entrée dans le pays
L'entrée en Terre Promise est anticipée, et le désir qu'on en a est avivé dès l'origine même de l'Exode, dès sa "Genèse". On lit en Ex 2,23-24:
Les enfants d'Israël, gémissant de leur servitude, poussèrent des clameurs, et leur appel à l’aide monta vers Dieu du fond de leur servitude. Dieu prêta l'oreille à leur gémissement et se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob.

L'alliance, qui aurait pu être lointaine même pour Moïse luttant contre les influences païennes en Egypte, est annoncée alors en termes tout à fait clairs: Certes, je connais ses angoisses. Je suis résolu à le délivrer de la main des Egyptiens et à le faire monter de ce pays vers une contrée plantureuse et vaste, une contrée où ruissellent lait et miel (Ex 3,7-8).
Et à la théophanie si importante du Buisson ardent, il est dit: Va et réunis les anciens d'Israël et dis-leur: Le Seigneur, le Dieu de vos pères, le Dieu d Abraham, d'Isaac et de Jacob, s'est manifesté à moi et m'a dit : Je vous ai visités et je me suis rendu compte du traitement que vous infligent les Egyptiens. Aussi ai-je résolu de vous faire monter d'Egypte, où l'on vous afflige, vers le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Pérézzites, des Hivvites et des Jébuséens, vers une contrée où ruissellent lait et miel' (Ex 3,16-17).

L'idée d'un esclavage conduisant à une rédemption nationale se retrouve au-delà des traditions du Pentateuque. Nous lisons dans Jérémie:
Dis-leur: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: 'Maudit soit celui gui n'écoute pas les paroles de cette alliance, que j'ai prescrites à vos pères quand je les ai tirés de ce creuset, le pays d'Egypte. Je leur ai dit: Ecoutez ma voix et conformez-vous à tout ce que je vous ordonne: alors vous serez mon peuple et moi je semi votre Dieu, pour accomplir le serment que j'ai fait à vos pères, de leur donner une terre où ruissellent le lait et le miel comme c'est le cas aujourd'hui ". Et je répondis: 'Amen, Seigneur" (Jér 11,3-5).

Les affirmations bibliques et prophétiques peuvent cependant ne pas toujours suffire à inculquer un véritable dynamisme, une grande passion de rédemption, si l'on ne fait que s'imprégner des adjurations de l'Ecriture. Les symboles et les images ne peuvent pas non plus rester indéfiniment emprisonnés dans l'exil qu'ils se sont imposés. Les images ne peuvent contenir qu'une potentialité. Des traditions spécifique et concrètes devront se développer à partir de la praxis (c.à.d. des mitzvot) du peuple juif. Ainsi, à la suite de la destruction du Temple, durant les diverses périodes d'exil ou de diaspora, le petit reste des fidèles devra trouver les moyens de sauvegarder l'espérance, qui devrait être fortifiée, et consolidée de nouveau à chaque génération.

III. La rédemption vécue de l'intérieur dans l'assemblée du Séder
La notion d'un ultime retour du peuple sur sa terre, accompagné par la Shekhina (la présence de Dieu) retournant aussi de l'exil où elle se trouvait en compagnie de son peuple lors des heures sombres, se trouve actuellement insérée dans la tradition juive (B.Megillah 29a). Les rites du Temple qu'il n'est plus possible d'accomplir sont transposés dans la liturgie de la prière (B.Berakhot 32a; Jer Berakot 1,1;4,1; J.Sanhedrin 1,2). Jérusalem est devenue une boussole pour les juifs partout dans le monde et le Mont du Temple, l'aimant spirituel - l'Est véritable autour duquel gravitent les espoirs, la foi et la confiance (B.Berakot 30a). Le couple nuptial, à l'apogée de sa joie, se tourne vers Jérusalem quand il est sous le dais; et au moment du deuil, les paroles de consolation comportent celle formule: "... parmi ceux qui portent le deuil de Sion et de Jérusalem".

Sur ce riche arrière-fond le Seder pascal, avec son radieux message de restauration et de rédemption, s'ouvre et se conclut par ces mots: "L'an prochain sur la terre d'Israël" ("Le shana haba'ah be arah de Yisrael - Le Shana ha ba'ah bi Yerushalaïm").

Le récit historique du début du Seder met immédiatement en contraste les origines païennes du clan abrahamique avec la tâche confiée ultérieurement à un peuple guidé par une mission, enraciné dans une terre qui lui appartient, même si cette possession comporte des périodes d'exil temporaire. Le Seder n'épilogue pas sur les périodes d'exil, d'imperfection. En fait, les passages de la Haggadah relatifs à l'esclavage permettent d'enrayer, de refroidir la tendance qu'on aurait sinon à exagérer la description triomphaliste des miracles divine et des fléaux affligeant les ennemis. De là, le nombre étonnamment restreint des Psaumes de Hallel récités pendant six des sept jours de la fête, au cours de la prière du matin: le premier jour de la Pâque seulement le Hallel est récité en entier - Le texte du Midrach rapporte, au nom de Rabbi Yohanan, cette interprétation du verset d'Exode 14,20: "Les anges du service demandèrent à faire éclater un chant de joie (au moment du miracle de la libération d'Égypte); mais le Saint, béni soit-il, répondit: "Mes créatures sont en train de se noyer dans la mer, et vous voulez chanter (en action de grâce) ? (B.Talmud Megillah 10b).

De peur que, songeant par avance au somptueux repas qui a lieu vers la fin de la première partie du Seder, les participants ne soient distraits du message essentiel de la fête, deux passages-clés sont introduits:
"Car le Saint n'a pas libéré seulement nos ancêtres; il nous a libérés avec eux, comme il est dit: 'Il nous a fait sortir de là pour nous conduire dans le pays qu'il avait promis par serment à nos pères"' (Dt 6,23).

Et, immédiatement avant qu'on boive la deuxième coupe de rédemption, en élevant la coupe de vin, le texte de la Haggadah dit:
"Béni sois-tu, Seigneur notre Dieu, Roi de l'univers, qui nous as libérés et as libéré nos ancêtres de l'Egypte, et qui nous as conduit à cette nuit pour manger la Matza et le Maror. Puisses-tu, ô Seigneur notre Dieu et Dieu de nos pères, nous permettre de célébrer dans la paix d'autres fêtes et récurrences, dans la joie, en reconstruisant ta ville, Jérusalem, heureux de pouvoir te servir... Béni sois-tu, Seigneur, libérateur de ton peuple, Israël."

Et finalement, dans la partie informelle qui conclut le Seder, les poèmes liturgiques populaires (piyutim) et leurs si belles mélodies expriment, dans leur strophe finale, le désir et aussi l'espérance de la restauration de Sion, comme par exemple: "ô conduis-nous bien vite, nous les rejetons de ta plantation, jusqu’ à Sion libérés et pleins de joie!".

IV. La tradition du Séder réconciliée avec la réalité du retour
Avant que nous ayons fait en famille notre Aliyah à Jérusalem, en 1972, l'expérience de la veillée pascale que nous vivions chaque année était considérée du point de vue d'un juif individuel (ou de groupes de personnes suivant individuellement la tradition juive). Nous récitions le texte de la Haggadah; nous étions assis autour de la table standard du Seder, accomplissant les rites prescrits tout comme nos frères et sœurs en Israël; mais notre état d'esprit était celui de l'attente. L'idée de la rédemption exprimée par les rites du Seder n'était jusque là pour nous, en tant que famille vivant dans la diaspora, qu'une espérance non-réalisée, comme si elle était emprisonnée dans les frontières, les limites symboliques et pédagogiques qu’elle avaient créées elle même. Par leur répétition, les traditions d'un peuple encore en exil peuvent parfois se substituer à ce qui en est la norme et court-circuiter les éléments rédempteurs qui étaient originellement destinés à activer le mouvement vers une réelle libération nationale de ce même exil. Pendant des générations, le texte du Séder: "Nous étions jadis esclaves de Pharaon en Egypte", était coincé dans nos gorges depuis que les réalités vécues après 70 de notre ère ne représentaient que l'échange de certaines limites (e.g. la lecture homilétique de Mitsrayim (Egypte) pour d'autres limites).

L'aliyah (littéralement: montée) a signifié pour nous la montée du rôle limité d'une personne dans le domaine individuel au défi de la prise en charge de responsabilités collectives à une époque considérée par bien des gens comme hathala d'geulah (le début de la rédemption). C’est comme si, à Jérusalem, le Seder avait subitement secoué et libéré la poussière des contraintes accumulées silencieusement pendant des siècles sur les systèmes grandissants de pratiques symboliques et pédagogiques du Seder. Ceci avait amené à une tranquille spiritualisation des réalités concrètes d'où ont émergé tragiquement, les Jérusalems de substitution que furent Varsovie en Pologne et Vilna en Lithuanie.

Cependant, si nous n'avions pus eu ces "mnémotechniques" du Séder pendant les deux derniers millénaires, l'étincelle cachée de la rédemption aurait pu s'éteindre pour toujours. Le retour du peuple juif à Jérusalem a libéré ces étincelles. L'attente porte maintenant sur une réalité à trois dimensions. Le légume appelé Karpas (céleri, persil) qui est le troisième des 14 éléments mnémotechniques du Seder, a pris maintenant la dimension concrète du renouveau printanier de l'agriculture en Eretz Israël (Pessah est aussi Hag ha-Aviv, la fête du printemps, qui se fonde sur Ex 13,4; 23,15; 34,18 et Dt 16,1). De tels légumes ont été semés, plantés, récoltés, commercialisés, au printemps d'un Israël renaissant, par des juifs revenus sur leur sol pour le faire fructifier. Neuf autres sections du rituel du Seder concernent l'agriculture et ses fruits: la farine pour les Matzot (pain azyme), le maror (herbes amères, salade romaine ou raifort), les raisins pour les 4 coupes de vin (identifiées avec les 4 expressions de la rédemption divine en Ex 6,6-7). Graduellement au cours de ce dernier siècle de Shivat Tsion (de retour à Sion), d'accroissement de la population et de floraison de la nature en cette époque printanière de Nissan et de Pessah, certaines prescriptions bibliques et talmudiques correspondantes aux mitzvot hatluyot ba'aretz (commandements liés à la terre d'Israël) ont été réinstituées, comme par exemple le ma'asser (la dîme, cf Dt 14,22-29), la shvi'it (le héatus de l'année sabbatique, cf Lv 25,1-7) et la orlah (l'interdiction de manger le fruit des arbres pendant les trois et même quatre premières années de leur croissance, cf Lv 19,2325). Ainsi l'autonomie nationale apporte-t-elle dans son orbite religieuse et morale autant de responsabilités que de privilèges.

V. Rédemption et responsabilité
Inutile de le dire, la riche expérience de participer à un Seder pascal à Jérusalem est la réponse à cette accumulation d'espoirs, de déceptions, d'infortunes et de désirs qui furent le lot d'un peuple réfugié. On se permet de goûter la simple joie de participer enfin à la phase initiale de la rédemption.

Ce petit peuple qui a été témoin, mais aussi acteur dans une si grande part du drame permanent sur la scène de l'histoire humaine, a appris à tempérer les excès de sa joie comme de son désespoir. Pendant ces premières années d'aliyah, la célébration du Séder à Jérusalem a donné tout son sens à la mitsva consistant à manger des herbes amères. Je me rappelle avoir eu en mains le facsimile de passages de la Haggadah écrite de la main d'enfants juifs vivant en France pendant la Shoa; ceux-ci, emmenés de force de leurs maisons ou de leurs écoles, étaient sur le point de partir pour leur destination ultime. Le passage qui m'a frappé plus que tout autre est le Kidduch, écrit méticuleusement d'une main d'enfant, prière récitée pour la sanctification de la première des 4 coupes de vin, qui rappelle expressément l'exode d'Egypte. Qui sait combien de ces enfants se sont identifiés alors avec leurs ancêtres condamnés à l'esclavage. La plupart d'entre eux n'ont pas connu la rédemption. Le maror du Seder vécu à Jérusalem est une expérience d'unification à travers les âges qu'on ne peut découvrir que dans la joie de Jérusalem.

Cette vision des choses nous a permis d'examiner les responsabilités, anciennes et nouvelles, qui sont une fois de plus les nôtres en tant que peuple souverain réinstallé sur son sol. Ces responsabilités se trouvent déjà exprimées dans l'alliance d'Israël avec Dieu, alliance qui est enracinée dans la dialectique exil/rédemption, qui est celle de l'Egypte:
1. La responsabilité - envers autrui - l'étranger, l'esclave, l'orphelin, la veuve et le pauvre parce que nous avons été autrefois les opprimés en Egypte (cf Ex 22,20; 23,9; Lv 19,33-34; Dt 10,19; 15,15).

2. La responsabilité de respecter le shabbat - découverte à la suite d'un esclavage prolongé qui détruisait la qualité de la vie, privant les individus et les groupes de leur vie privée dans le temps aussi bien que dans l'espace, comme cela est annoncé en Dt 5,15. Le Chabbat est en effet né précisément dans les limites de l'Egypte, et c'est ainsi qu'il est commémoré dans le Kidduch du chabbat et des fêtes.

3. La responsabilité que nous avons envers Dieu, de ne pas nous laisser gonfler d'orgueil ou d'esprit triomphaliste en lui exprimant notre gratitude humaine alors que nous savourons la rédemption (cf Dt 6,1012; 8,11-18).

4. La responsabilité d'adjoindre au sentiment de liberté ressenti lors de la Pâque à Jérusalem ce qui en est le contrepoint (et en fait l’harmonique!): le rappel de l'humble origine de notre peuple en Egypte.

A ce stade de l'histoire d'Israël tout juste renaissante, chacun de ces impératifs mériterait le "Dayenu" du piyut (poème) de la Pâque.

VI. Conclusion
Après deux mille ans de solitude d'un peuple qui luttait avec son individualisme, le Seder pascal vécu en Israël nous offre enfin le défi d'accepter la responsabilité collective du retour. C'est le prophète Jérémie qui exprime le mieux cela lorsqu'il annonce par anticipation la liberté d'un peuple qui rentre dans l'histoire...

Aussi voici venir des jours - oracle du Seigneur - où l'on ne dira plus: "Le Seigneur est vivant qui a fait monter les enfants d'Israël du pays d'Egypte", mais: "Le Seigneur est vivant qui a fait monter les enfants d'Israël du pays du Nord et de tous les pays où il les avait dispersés"; car je les ramènerai sur la terre que j'avais donnée à leurs pères (Jr 16,14-15).


Rabbi Dr. Pesach Schindler est chargé des cours d'études rabbiniques au Rothberg School fon Overseas Students, Hebrew University, Jerusalem, et au St. Michael's College of Theology, University of Toronto, au Centre Ratisbonne à Jerusalem. Il est le directeur de la United Synagogue of Conservative Judaism in Israel, et auteur de Hassidic Responses During the Holocaust in the Light of Hassidic Thought (New Jersey) 1990. Ce texte est traduit de l'anglais.

 

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