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Revue SIDIC XIV - 1981/3
Le pèlerinage en Terre sainte (Pag. 17)

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La question romaine et celle de Jérusalem
Meir Mendes

 

Le but suprême du Risorgimento, mouvement pour l'unité de l'Italie, était de pouvoir annexer Rome et la proclamer capitale de l'Italie. Une Italie sans Rame aurait perdu sa signification historique, politique et spirituelle.

Bien des nations s'opposèrent à l'annexion de Rome, considérant que le centre du catholicisme devait demeurer sous l'autorité du pape et que, par conséquent, il ne pouvait devenir la capitale d'un Etat. Les plus attachés à cette thèse furent les Français.

En octobre 1867, Garibaldi, au cri de a Rome ou la mort », tenta de s'emparer de Rome, mais son avance fut stoppée par les troupes pontificales commandées par le général suisse Raphaël de Courten. A cette occasion, le ministre d'Etat français, Eugène Rouher, déclarait au Parlement: « Nous l'affirmons au nom du gouvernement français: L'Italie n'occupera pas Rome! La France ne supportera jamais que soit fait un tel affront à son honneur et au catholicisme! Jamais! ».

En septembre 1870, c'étaient les troupes piémontaises qui attaquaient Rome et, le 20 septembre à l'aube, après un intense bombardement, ils faisaient une brèche dans la muraille, la fameuse « brèche de la Porta Pia ». A 9h30, le Pape donnait l'ordre de hisser le drapeau blanc sur la coupole de Saint Pierre. Le Pape déclarait illégale une telle occupation et affirmait se considérer comme prisonnier. Il ne sortit plus désormais du Vatican jusqu'à sa mort (1878).

Au début d'octobre 1870, le Parlement italien votait à une grande majorité l'annexion de Rome. Pie IX refusale fait accompli et rejeta toute tentative de compromis de la part du gouvernement italien. Quand la fameuse « loi des garanties » fut votée par le Parlement italien en mai 1871, le Pape proclama: « Nous ne consentirons à aucune mesure de conciliation qui abolisse ou diminue nos droits qui sont ceux de Dieu et du Saint Siège ». Ses trois successeurs, Léon XIII, Pie X et Benoît XV, ne quitteront pas non plus le Vatican, du jour de leur élection jusqu'à leur mort, se considérant comme des prisonniers.

Ce sera seulement 59 ans après l'annexion de Rome, le 11 février 1929, que la « question romaine » sera résolue pat les Pactes du Latran et par le Concordat. On était arrivé à un compromis et la Saint Siège reconnais. sait Rome comme capitale de l'Italie.

L'histoire se répète actuellement pour Jérusalem. Israël se voit refuser la reconnaissance de Jérusalem comme capitale, du fait qu'elle est un des centres de l'Islam et du Christianisme. On tente ainsi de priver l'Etat d'Israël de ce qui constitue son unique centre historique, religieux et spirituel, sa propre raison d'être.

Jérusalem est et restera la capitale d'Israël, même si l'on doit attendre encore quelques décennies avant que cette réalité soit reconnue.



Le Dr Mendès était, jusqu'à l'an dernier, attaché de l'Ambassade israélienne à Rome et chargé des relations entre son Ambassade et le Vatican. Il vit actuellement en Israël.

 

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