Catholiques | Joints juif-chrétiens | Juifs | Oecuméniques | Autres Églises chrétiennes
Déclaration à la communauté juive de Mayence
Jean-Paul II, Pape (Wojtyla, Karol) 1920-2005
Allemagne (1980/11/17)
« La profondeur et la richesse de notre héritage commun se découvrent à nous d'une manière particulière dans le dialogue amical et la collaboration confiante. C..)
Il ne s'agit pas seulement de rectifier une fausse vision religieuse du peuple juif, cause, pour une part, de la méconnaissance et de la persécution qui l'ont accablé au cours de l'histoire, mais avant tout d'établir un dialogue entre les deux religions qui, avec l'Islam, veulent porter au monde la foi en un Dieu unique et ineffable qui nous adresse la parole et que nous voulons servir au nom de l'humanité entière.
La première dimension de ce dialogue, c'est-à-dire la rencontre entre le peuple de Dieu de l'ancienne Alliance, une Alliance qui n'a jamais été dénoncée par Dieu (cf. Rm 11,29), et le peuple de Dieu de la nouvelle Alliance, est en même temps un dialogue intérieur à notre Eglise, s'établissant entre la première et la deuxième partie de la Bible. A ce sujet, nous lisons dans les Orientations pour l'application de la déclaration conciliaire Nostra Aetate: « On s'efforcera de mieux comprendre ce qui, dans l'Ancien Testament, conserve une valeur propre et perpétuelle... puisque cette valeur n'a pas été oblitérée par l'interprétation ultérieure du Nouveau Testament qui lui donne son sens plénier, de sorte que, bien plus, le Nouveau Testament reçoit en retour de l'Ancien sa lumière et son explication ». (N° 2).
Une seconde dimension de notre dialogue — véritable et centrale — est la rencontre entre les Eglises chrétiennes d'aujourd'hui et le peuple actuel de l'Alliance conclue avec Moïse. Il importe — disent les directives post-conciliaires — que les chrétiens cherchent à mieux comprendre les composantes fondamentales de la tradition religieuse du judaïsme et apprennent par quels traits essentiels les juifs se définissent eux-mêmes dans leur réalité religieuse vécue (...)
Je voudrais indiquer une troisième dimension de notre dialogue. Les évêques allemands parlent dans le dernier chapitre de leur déclaration des tâches qui noussont communes. Juifs et chrétiens sont, les uns et les autres, en tant que fils d'Abraham, appelés à devenir une bénédiction pour le monde (cf. Gn 12,2) par un engagement commun au service de la paix et de la justice entre tous les hommes et tous les peuples, cela avec la plénitude et la profondeur que Dieu lui-même a pensées pour nous, avec cette disponibilité aux sacrifices que ce but élevé peut exiger. (...)