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Liturgie juive - liturgie chrétienne: Importance des relations judéo-chrétiennes pour la liturgie chrétienne
C. A. Rijk
La plupart des chrétiens, c'est bien connu, y compris les experts en la matière ont perdu la notion des origines juives de la liturgie chrétienne. Le dernier numéro de « Concilium » (n. 62 de Février 1971) sur la liturgie est une preuve à l'appui de cette constatation. Ceci est d'autant plus regrettable que ce numéro se propose justement de rendre la liturgie plus accessible aux chrétiens aujourd'hui. D'autre part, ces dernières années, bon nombre de savants et d'experts ont sérieusement étudié le lien essentiel qui existe entre les deux liturgies (1). Mais, à peu d'exceptions près, comme par exemple le renouvellement des prières de l'offertoire dans la messe latine, ces études n'ont pas atteint le niveau des usagers de la liturgie... Pour les chercheurs dans ce domaine, il est clair que la liturgie chrétienne dans son ensemble ne peut être comprise sans une connaissance profonde de la liturgie juive au temps de Jésus et après Lui. On remarque que « ceci est particulièrement clair dans le cas de l'origine des sacrements. Les chrétiens ont adopté les prières juives et leurs fêtes, en les adaptant à la révélation apportée par le Christ. Leur signification fondamentale, cependant, ne peut être saisie qu'en référence constante au milieu originel. Mais la liturgie juive est encore célébrée aujourd'hui avec la même foi, dans le même esprit, et souvent de la même façon que du temps où les chrétiens y participaient. Quoi de plus suggestif que le Seder de Pâques dans une famille juive pour comprendre l'institution de l'eucharistie sur la base de la Pâque juive! » (2).
Le renouveau dans les relations judéo-chrétiennes projettera certainement sa lumière sur la liturgie, mais jusqu'ici ce développement est peu sensible. Quelques savants ont écrit à ce sujet et seront mentionnés plus loin. Les chrétiens et les juifs ont fait des efforts pour organiser des cérémonies religieuses communes, par exemple aux Etats Unis, en Amérique latine et en Espagne; mais, sauf en Espagne, les réactions ont été en général négatives. Les différences entre ces deux liturgies sont trop grandes, leurs traditions trop diverses. En certaines circonstances, comme la prière pour la paix dans le monde, de petites rencontres de dimensions réduites, de simples et modestes prières communes bien choisies semblent être possibles; et pourtant même en de telles occasions, le climat de respect pour l'autre, tel qu'il est, n'est pas toujours bien préparé.
Ces premiers balbutiements du dialogue, cependant, peuvent rendre les gens plus attentifs aux différences entre leurs liturgies respectives et aux possibilités de les comparer. Je suis persuadé que ceci est particulirement intéressant en un temps où les chrétiens font des efforts pour rendre leur liturgie plus accessible au croyant. Il y a eu sans aucun doute des changements dans la liturgie catholique depuis Vatican II: les langues indigènes ont été introduites, de nouvelles formules et des rituels plus souples ont été acceptés, il y a une plus grande participation du peuple, on utilise davantage de lectures de « l'Ancien Testament », etc.. Mais la question de savoir comment faire passer la liturgie dans la vie reste un problème non résolu qui exige une attention constante.
C'est sur ce point précis qu'une confrontation avec la liturgie juive pourrait se révéler extrêmement utile. Dans un article intitulé: « What makes prayer Jewish? » (spécificité de la prière juive). Rabbi Bernard J. Bamberger a écrit ceci: « Il me semble que ce qui distingue la prière juive de la prière chrétienne est principalement la présence d'idées chrétiennes distinctes: la divinité et l'incarnation de Jésus, la Trinité, le pouvoir des prêtres de donner l'absolution, la notion de sacrement etc... Mais en ce qui concerne l'orientation générale et l'intention profonde aussi bien que pour la forme et le style, je n'ai pas trouvé de distinction sensible entre la prière juive et la prière chrétienne » (3 ). Il est certain que la nature, l'esprit de la prière et du culte dépendent de la manière dont vivent les gens, dont ils considèrent leur relation à Dieu, à l'homme et au monde, et tout particulièrement de leur conception de la foi et de la religion. Le culte et la prière seront différents selon les liens entre ces différents éléments: la complexité de la vie, la foi, la théologie, le peuple et la réalité; ils peuvent être plus « théologiques », plus historiques ou plus existentiels. Donc, la nature spécifique du judaïsme et du christianisme, au moins selon leur développement dans l'histoire, a un impact immédiat sur les différences entre leurs liturgies respectives. Voyons ce que cela signifie...
Les experts de l'histoire de la liturgie chrétienne ont montré à l'évidence que dans les développements liturgiques depuis le quatrième siècle et plus particulièrement depuis le huitième siècle un fossé toujours plus large s'est formé entre la liturgie et la vie quotidienne, entre le clergé et le peuple. « Il est absolument certain que c'était précisément à cette période (le neuvième siècle) que la cléricalisation de la liturgie était accomplie et le peuple aliéné dans une certaine mesure », écrit J.D. Crichton (4) et il continue: « D'autres changements mineurs survenus dans la ligne de ces idées ont accentué la séparation de la vie ordinaire d'une façon croissante » (5).
Finalement, « La période qui a suivi la confusion médiévale et l'événement de la Réforme a été appelée par Théodore Klauser 'l'époque d'immobilisme ou de rubricisme'. Nous en subissons encore les conséquences ». J'estime inutile de citer de nombreux autres auteurs, car nous subissons, c'est bien vrai, les effets de cette situation (6). Mais écoutons un expert.
Le Père Bonnet a déclaré dans un article récent intitulé « Ethique et vie liturgique »: « La liturgie en occident — et dans les pays d'influence occidentale — s'était figée dans une formulation latine et, tout en gardant quelques bribes de son éclat passé, risquait de se présenter comme une fin en soi, le lien essentiel, quasi unique de la relation religieuse à Dieu, tout en perdant au même moment, tout impact sur la vie réelle des hommes de notre temps » (7). Il voit le remède à cette situation dans la redécouverte de l'ancien testament, de sa théologie et de son sens du mystère de la création. Nous reviendrons à cela plus tard.
Je pense qu'il est exact de dire que le développement de la liturgie chrétienne était largement déterminé par l'évolution de la pensée théologique dans l'église. Au moment où la théologie devenait plus dogmatique — elle consistait parfois exclusivement en réflexion sur les dogmes de l'église — et, plus tard plus abstraite, la liturgie était nécessairement atteinte. Il y avait, évidemment, d'autres influences. Il n'est pas nécessaire d'étudier ici les nombreux aspects de l'histoire de la liturgie, nous observerons seulement que la séparation entre la vie et la liturgie est en connexion avec bien d'autres éléments du développement du christianisme, tels que: une théologie toujours plus abstraite et intellectuelle, la négligence du caractère sacerdotal du peuple, une vue statique de la révélation et de la foi, (8) la séparation entre nature et grâce, une vue dualiste de l'homme, etc. Le résultat est que la liturgie et la vie sont devenues deux mondes séparés, de la même manière que foi, doctrine et vie, clergé et laïcat.
Il faudrait nuancer ces affirmations, mais, semble-t-il, cette vue d'ensemble est exacte. Le concile Vatican II a clairement exprimé la volonté de renouveau liturgique de l'église. Or, un aspect essentiel de ce renouveau est de combler le fossé entre liturgie et vie, entre foi et réalité quotidienne. La liturgie est la célébration de la présence active de Dieu parmi nous. Il agit et se révèle lui-même dans l'histoire; son action de salut rejoint l'ensemble de la vie et de l'histoire et trouve son point culminant dans la passion et la résurrection de Jésus. La célébration de la présence active de Dieu, spécialement dans les mystères de la vie de Jésus et dans les sacrements, ne devraient d'ailleurs pas être séparés de l'ensemble de la réalité dans laquelle Dieu continue à agir et à se révéler.
A cet égard, la comparaison avec la liturgie juive pourrait être utile; il ne s'agit pas d'abord d'une comparaison entre les textes de la liturgie juive et chrétienne, mais bien davantage d'une confrontation entre deux réalités asymétriques. Nous pourrions les présenter ainsi: parce que le christianisme est avant tout une religion, une religion universelle, il court toujours le risque de devenir une doctrine séparée de la vie. Le judaïsme, par contre, dont la réalité est un complexe — peuple, religion et lien avec la terre promise — restera toujours plus concret, historique et existentiel. Cette différence entre christianisme et judaïsme sera sensible sous bien des aspects de la pensée et de la vie; et la liturgie entre autres.
Nature de la liturgie juive
Ce n'est pas mon intention de parler de toutes les prières juives, ou même de toutes les fêtes liturgiques juives. J'aimerais seulement indiquer quelques traits caractéristiques de la liturgie juive, en connexion, semble-t-il, avec la nature même du judaïsme: peuple, religion, terre, étroitement liés ensemble.
I
Tout le monde sait que le dualisme n'existe pas dans la vie et dans la pensée bibliques. L'homme est considéré dans sa totalité; il vit dans le concret de son existence comme « Ganzheitliches Denken » — « ensemble pensant » (9). Cela veut dire que le peuple de la Bible vivait un lien intime fondamental avec l'une et l'autre, la création et l'histoire, sans les séparer. Appelé à une foi explicite au Dieu unique, ce peuple croyait en lui comme créateur de toutes choses et maître de l'histoire. Il n'y a qu'un Dieu, une création, une histoire et un peuple de Dieu (lequel nécessairement, est lié à l'humanité entière; il n'y a qu'une humanité créée à l'image de Dieu, cf Gen. I, 26-28; XII, 3-4). Ce Dieu unique agit dans la création et l'histoire, il se révèle lui-même, et sauve son peuple dans et par les événements de la création et de l'histoire. La pensée biblique, par conséquent, ne sépare pas révélation et création, grâce et nature, naturel et surnaturel, parce que la révélation, la rédemption et l'action salvifique de Dieu interviennent dans la nature, la création et l'histoire; la création elle-même est grâce et révélation de Dieu.
Le peuple juif, si profondément et concrètement intégré à l'histoire et à la vie réelle, a toujours gardé très vivant ce sens de la création et de la réalité.
II
Toutes les fêtes liturgiques sont avant tout des fêtes agricoles. Dans la tradition de la Bible et du judaïsme, les fêtes de la moisson sont liées, toujours davantage, à l'action rédemptrice de Dieu dans l'histoire, parce que la création, la nature et la vie, le labeur quotidien sont dans les mains de Dieu et font partie de son action de salut. La liturgie et la prière juive ont toujours maintenu ce lien fondamental entre la foi et la réalité quotidienne. La liturgie « rappelle » à Dieu (et au peuple) ses merveilles dans la création et dans l'histoire, et ceci non comme un « souvenir » statique, mais comme l'expression et la célébration de la conviction que Dieu continue à agir de la même manière que dans le passé, et qu'il conduira finalement son peuple et toutes les nations à la complète rédemption des nouveaux cieux et de la nouvelle terre.
III
Examinons maintenant quelques exemples concrets où s'exprime ce caractère de la liturgie.
a) le lieu de la célébration liturgique.
Les chrétiens comparent facilement l'église avec la synagogue, « l'église juive ». Pour eux l'église est essentiellement le lieu de la liturgie. Mais dans la vie juive la synagogue ne joue pas le même rôle que l'église dans la vie chrétienne. Comme le montre W. W. Simpson: « Le judaïsme est essentiellement la religion du foyer et de la famille ». C'est donc à la maison, par conséquent, presque autant qu'à la synagogue que nous avons à chercher la structure de la prière juive (10).
Le sabbat et la Pâque sont, en particulier des fêtes de famille. L'idée de base est que la vie de famille est le lieu où Dieu est présent, et, donc, l'endroit où l'on doit le louer, l'adorer et le célébrer. Cette importante liturgie domestique garde vivant le lien fondamental entre religion et réalité. Mais même la synagogue où se déroule une part de la vie liturgique a une fonction différente par rapport à l'église chrétienne. Dans un article intitulé « Le culte juif et l'année juive », Ruth Seldin déclare: « Au temps de Jésus et de Paul, la synagogue avait plusieurs usages. C'était la maison d'étude de la loi et des prophètes; c'était un centre communautaire pour les rencontres publiques; c'est là que se faisaient les distributions charitables pour les pauvres, et l'on y donnait asile aux étrangers ». Et plus loin elle déclare encore: « Il y a souvent plusieurs pièces différentes dans le bâtiment de la synagogue: des salles de classe pour les enfants et les adultes, et des salles de séjour pour les loisirs. Maintenant comme autrefois, la synagogue est une salle de réunion pour les juifs du voisinage ou de la communauté » (11). Ces quelques indications montrent bien que la distinction entre foi et vie, entre liturgie et réalité quotidienne n'existe pas dans le judaïsme. Au contraire, l'accent est mis sur le lien essentiel entre ces deux réalités.
b) A propos des fêtes juives, il faut dire d'abord un mot du sabbat. C'est le sabbat qui est, en fait, la base de la fête liturgique juive. « Le sabbat fait de l'année une réalité — une réalité qui doit être recréée semaine par semaine... C'est le sabbat qui crée l'année, et ainsi la signification principale du sabbat réside-t-elle dans le sens symbolique de sa liturgie: c'est une fête qui commémore la création » (12). Le même auteur continue: « De même que la création est en soi un tout complet, car la révélation n'ajoute rien qui n'y soit déjà latent à l'état de présage, de même la fête de la création doit aussi embrasser le contenu de toutes les fêtes de la révélation » (13). Nous avons déjà indiqué le lien entre la liturgie du sabbat et le foyer familial. Icinous voyons la grande richesse de cette liturgie et particulièrement son lien fondamental avec la réalité, la création, la révélation et la rédemption. Dans l'article déjà cité, Rosenzweig réfléchit sur ce thème.
Les autre grandes fêtes liturgiques, Rosh Hashannah, appelé « le jour de naissance du monde», Sukkot, Yom Kippur, Pesah et Shavuot célébrent les différents aspects de cette complexe et riche réalité, toujours dans le même esprit de l'alliance qui relie le peuple, profondément enraciné dans la réalité, la création et l'histoire, au Dieu de la création, de la révélation et de la rédemption (14).
IV
Ces quelques remarques auront montré, je pense, le caractère historique et existentiel de la liturgie juive. La première communauté chrétienne, sans aucun doute vivait de la même manière et célébrait sa liturgie dans le même esprit. Ils voyaient dans la venue et la mission de Jésus l'acte sauveur définitif de Dieu dans l'histoire et l'inauguration de l'ère messianique. Mais ensuite, tout se passe comme si les chrétiens, en se retournant pour regarder en arrière cet événement messianique, pour le célébrer et en faire la théologie, s'étaient arrêtés en route. Ils risquaient ainsi de séparer leur vie religieuse de la continuité de la création et de la révélation et d'oublier la recommandation de Pierre (2 Pet. 3,12) « d'attendre et de hâter la venue du jour du Seigneur».
V
Il faut encore faire quelques observations finales.
a) Quand on compare christianisme et judaïsme, en particulier la liturgie chrétienne et la liturgie juive, on a l'impression que le judaïsme est beaucoup plus incarné dans l'histoire et la réalité que le christianisme, lui qui professe sa foi en l'incarnation du Fils de Dieu. Il semblerait que l'approche de l'incarnation de la foi chrétienne soit restée beaucoup trop une doctrine sans réalisation dans l'histoire de la vie quotidienne, et sans claire expression dans la liturgie.
b) Une confrontation entre la liturgie juive et la liturgie chrétienne pourrait faire réaliser aux chrétiens l'importance d'une « liturgie incarnée ». Les implications de ceci devraient être étudiées par les liturgistes. Il est évident que nous touchons ici la question de l'adaptation de la liturgie aux différentes cultures, peuples et nations. Chaque pays et chaque peuple a sa propre culture. S'il est vrai que Dieu est le créateur de tout ce qui existe et que les peuples sont co-créateurs avec Dieu, alors la variété des cultures appelle une variété dans l'unité.
Une sérieuse prise en considération de ce problème conduirait probablement à des conclusions du plus haut intérêt et à des suggestions pratiques. La visée constante devrait être de rendre la liturgie plus adaptée aux personnes telles qu'elles sont, c'est-à-dire dans leur situation quotidienne selon un lien spécifique avec la création et l'histoire. Des efforts ont été faits pour adapter la liturgie à la diversité des cultures, mais ceci a eu très peu d'extension et c'est sans doute pour des raisons variées. La question des liturgies domestiques devrait être considérée dans la même perspective.
c) Une étude sérieuse, également, de la liturgie juive pourrait aider les chrétiens à résoudre quelques-uns des problèmes de théologie liturgique qui ont leur origine dans une approche passablement intellectuelle de la liturgie; ces problèmes étaient inconnus des premiers chrétiens qui vivaient dans une conception plus réaliste qui leur venait de la tradition juive. L'auteur bien connu, Louis Bouyer, donne l'exemple de trois problèmes concernant l'eucharistie qui ont été « une pomme de discorde depuis que les théologiens qui les posaient avaient perdu devue les idées fondamentales de la pensée juive sur la berakah. D'abord la question de savoir si la consécration eucharistique résulte de la récitation par le célébrant des mots de l'institution ou d'une eépiclèse', invocation spéciale à l'Esprit (question débattue entre l'Orient et l'Occident); puis, en second lieu, la question de savoir si la célébration de l'eucharistie doit être considérée comme sacrifice en soi, ou comme étant seulement le mémorial du sacrifice de la croix (question débattue entre catholiques et protestants); et enfin, en troisième lieu, la question de la relation entre les symboles eucharistiques, la fraction du pain et la coupe, et la présence du corps et du sang du Christ au moyen de ces symboles, ou bien de la présence de son action (de son 'mystère') sous-jacente à l'action liturgique (question débattue aujourd'hui entre les théologiens catholiques eux-mêmes) ». (15) Selon l'auteur, ces oppositions disparaissent quand l'eucharistie est placée dans le contexte de la liturgie juive, d'où elle tire sa source. Les oppositions apparentes ne sont que les aspects d'une réalité indivisible.
VI
Dans cet article, nous n'avons vu que quelques-uns des aspects qui soulignent l'importance d'un parallèle entre les liturgies juive et chrétienne. Et ceci n'est qu'un aspect des relations judéo-chrétiennes. Nous n'avons pas étudié la signification de cette rencontre des liturgies pour la vie et la mission du peuple de Dieu dans le monde. Nous n'avons pas étudié non plus sa signification pour la re-création du monde et de l'histoire (cf. Gen 1, 26-28) dans l'esprit de l'alliance avec Dieu. L'étude du sens et de la substance de la prière pourrait aussi être entreprise. Mais, espérons-le, ces quelques observations sur les rapports des relations judéo-chrétiennes et de la liturgie auront apporté quelque lumière sur les possibilités et la fécondité de cette découverte de la réalité, que Paul a appelée un mystère, de l'histoire du salut. C'est le mystère de la présence et de l'action salvifiques de Dieu à travers l'identité d'Israël et de l'Eglise pour le bonheur de l'humanité afin qu'un jour toutes les nations invoquent le nom du Seigneur et le servent d'un seul coeur » (Zeph 3,9) et « que Dieu soit tout en tous » (1 Cor 15, 28).
N.D.L.R. Nous remercions vivement l'abbaye du Mont César - Louvain qui nous a autorisés à traduire et à reproduire ici cet extrait d'un article du P. C. A. Rijk dans « Les questions liturgiques et paroissiales ».
(1) R. LE DÉAUT, Liturgie juive et Nouveau Testament (Rome, 1965).
R. LE DÉAUT, La Nuit pascale (Rome, 1963).
SOFIA CAVALETTI, Ebraismo e spiritualità Cristiana (Rome, 1966).
L. BOUYER, La Bible et l'Evangile.
L. BOUYER, L'Eucharistie (Tournai-Paris, 1966) et plusieurs articles de revues.
(2) Voir Secrétariat pour l'Unité des Chrétiens, Information Service, n. 9, 1970/1, p. 19.
(3) Cf. The theological foundations of prayer. A Reform Jewish Perspective {New York, 1967, p. 62).
(4) Cf. An Historical Sketch of the roman liturgy, p. 63. Lancelot Sheppard, True Worship (London, Baltimore, 1963).
(5) Ibidem, p. 64.
(6) Ibidem, p. 72.
(7) Cf. « Amitié », février, 1971, p. 7.
(8) Sur la révélation comme action permanente de Dieu dans l'histoire, voir Gabriel Moran, Theology of Revelation (London, 1966).
(9) Voir THORLIEF BORMAN, Das Hebrdische Denken im Vergleich mit dem Griechischen (Geettingen, 5, 1968) _ et CLAUDE TRESMONTANT, Essai sur la pensée hébraïque (Paris, 1953).
(10) W.W. SIMPSON, Prayer and Woship (London, 1965), p. 18.
(11) Cf. Image of the Jews (New York, 1970), p. 110-111.
(12) FRANZ ROSENZWEIG, dans l'Année juive, et son article dans la Table Ronde, n. 123, Mars 1958, p. 49.
(13) Ibidem, p. 50.
(14) Voir R. Le Déaut, La nuit pascale (Rome, 1963).
(15) Cf. True Worship (London, 1963): Jewish and Christian Liturgies, p. 42.