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Un appel des évêques d'Autriche contre l'antisémitisme
Evêques de Autriche
Autriche (1987/07/17)
Les actes antisémites et racistes se sont multipliés ces derniers temps en Autriche (Profanation de tombes, prolifération de graffiti injurieux etc...). Un tel phénomène a éveillé l'inquiétude des évêques autrichiens qui ont publié, le 17 »d'et 1987, par la voix de Mgr Karl Berg, archevêque de Salzburg et président de la Conférence épiscopale d'Autriche, la déclaration suivante:
« C'est avec un profond regret et un très grand souci que les évêques d'Autriche voient les récentes manifestations d'un antisémitisme latent évident en Autriche. Sûrement, ce renouveau de l'antisémitisme est le fait d'une minorité d'Autrichiens, que l'on peut espérer être très peu nombreuse. Mais même une petite minorité peut porter une grande culpabilité. Etant donné la souffrance indescriptible que le National-socialisme a causée à des millions d'êtres humains de religion et d'ascendance juive, personne dans notre pays n'a Fe droit d'ignorer ce signal d'alarme. En tant que président de la Conférence épiscopale d'Autriche, je rejette avec une très grande fermeté, dans la solidarité avec nos compatriotes juifs, l'injustice que leur causent des accusations et des polémiques sommaires, tout comme des attaques personnelles ».
Je le fais avec la même détermination qu'ont montrée tout récemment les évêques autrichiens en s'élevant contre les jugements sommaires, avancéssans preuves, dont le président fédéral de l'Autriche, Kurt Waldheim, a été la cible. L'hostilité ou mème la haine à l'égard du judaïsme sont en contradiction complète avec la vision chrétienne de la dignité personnelle de tout être humain. Aucune forme d'antisémitisme ne peut revendiquer des motivations chrétiennes.
Au cours des dernières décennies, l'Église catholique en notre pays a accompli de nombreux pas (reconnus au plan international comme exemplaires) pour ouvrir la voie à une compréhension chrétienne plus profonde des valeurs du judaïsme et à l'établissement de relations fraternelles entre chrétiens et juifs. Ces efforts s'appuyaient sur les décisions du Concile Vatican II et les déclarations et les gestes des Papes, en particulier de Jean Paul II. Le Concile, les Papes et l'Église en Autriche étaient et sont encore conscients de la culpabilité des chrétiens envers les juifs au cours de l'histoire.
J'invite nos concitoyens juifs à combattre l'antisémitisme aux côtés des chrétiens autrichiens, y compris les évêques. Plus les juifs et les chrétiens seront units pour rejeter un tel esprit funeste et dénoncer toute forme de haine, et moins l'antisémitisme n'aura de chance de s'établir en Autriche.»
(D'après la ce Doc. Cathol.», 6-20 sept. 1987)