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Revue SIDIC - 1967/2
La Catechese (Pag. 24 - 28)

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Le fait que de nombreuses personnes dans plusieurs pays s'intéressent profondément au problème de la catéchèse et pensent sérieusement à la façon de le résoudresappaxatt plus clairement dans les sections suivantes. L'article recengé ci-dessous s'efforce d'analyser la situation dt présente quelques suggestions concrètes pour l'amélioration de l'enseignement chrétien.

CHRISTIAN EDUCATION AND THE JEWISH PEOPLE, L. D. Streiker, The Christian Century, 84, 8 fév. 1967, p. 168-171

Le Dr Lowell D. Streiker, membre de la faculté de théologie de Temple University (Philadelphie) a publié le texte qu'il a lu à la réunion de l'Académie américaine de Religion en 1966.

"Il est indéniable que l'enseignement chrétien a prêté soutien à des siècles d'antisémitisme... Je dirais cependant qu'on a trop blâmé l'enseignement chrétien ; la plus grande faute retombe sur l'ignorance chrétienne !"

"L'enseignement chrétien en ce qui concerne le peuple juif a besoin d'être réformé dans deux directions : d'abord dans le but de vaincre l'ignorance profonde de la chrétienté américaine contemporaine au sujet des juifs, de leur histoire, leur religion et leur culture, ensuite dans le but de déraciner une fois pour toutes les bases théologiques de l'antisémitisme chrétien. Le second but ne peut être atteint indépendamment du premier, condition qui a échappé aux adversaires les plus sincères de l'antisémitisme".

"Le seul recours contre l'antisémitisme chrétien est une réforme de l'enseignement dhrétien qui à la fois corrigerait les infâmes leçons de mépris et présenterait l'ancien peuple de Dieu dans une juste perspective':.

Le Dr Streiker indique ensuite "des lignes de conduite éventuelles pour les écrivains et les professeurs d'études chrétiennes. Premièrement, une connaissance élémentaire de l'Ancien Testament devrait être à la base de tout enseignement chrétien. Deuxièmement, l'éducateur chrétien devrait se familiariser, ainsi que son auditoire, avec la richesse de la littérature juive et le développement spirituel de la période du second temple, non seulement pour corriger la caricature de la religion juive du temps de Jésus, si répandue dans la littérature chrétienne, mais aussi dans le but d'apprécier les deux millénaires d'évolution religieuse ultérieure... Tvdisièmement, l'emploi de l'expression "les juifs" devrait être pesée avec soin dans tout matériel d'instruction... En règle générale, on ne devrait jamais raconter le récit de la crucifixion sans l'accompagner d'un contexte théologique approprié... Le but de la méditation sur les souffrances du Christ est de causer en nous une contrition et un repentir authentiques. L'effet antisémite de l'histoire du Vendredi-Saint serait diminué de beaucoup si le catéchiste, le professeur ou le prédicateur avait présent à l'esprit que ces récits ont leur origine dans la communauté juive..."

Ensuite le Dr Streiker fait deux suggestions pour amener les chrétiens à réévaluer la relation unique entre chrétiens et juifs : "1. L'empldi des symboles qui exprimeraient la judarcité indéniable de l'Eglise chrétienne..." 2_ "Avec quelque crainte" il avance l'idée que "peut-être le temps est-il venu pour les chrétiens consacrés de se demander si l'affiliation à une communauté juive compromettrait en quelque sorte leur intégrité".

A propos de cette seconde suggestion, le recenseur considère qu'une connaissance approfondie de la liturgie et de la culture juives est essentielle pour tout chrétien, mais à la condition de ne pas peser sur la bonne volonté des h8tes juifs.
La dernière page de l'article passe en revue plusieurs aspects de la théologie du judaTsme et de la chrétienté dans l'histoire du Salut, faisant ressortir les erreurs de certaines marches d'approche, et posant des questions qui devraient être examinées à la fois par des théologiens juifs et chrétiens.
L. F.

ANTISEMI7TSM AND THE GOSPEL, Michael D. Zeik, Commonweal, 24 mars 1967, p. 16-18

Dans un court article, le Professeur Zeik de Marymount College, à Tarrytown, N. Y., suggère que l'ibn des premiers projets d'études, dans l'effort pour développer la compréhension mutuelle parmi les chrétiens et les juifs, soit "le problème du langage du Nouveau Testament lui-même en ce qui concerne le peuple juif".

Il fait la critique de quelques études dans ce domaine, déclarant : "Je suis convaincu avec (et par) le P. Gregory BAIN que le Nouveau Testament, s'il est lu avec discernement et compétence, ne peut être qualifié de document "antisémite". Le problème est de l'empêcher de le devenir, pour des lecteurs d'une bonne volonté et d'une éducation moyennes..."

"Ce n'est pas l'enseignement du Nouveau Testament qui est mis en question : enseignement d'amour pour tous les hommes. Ce sont nos traductions actuelles du Nouveau Testament qui ne font pas valoir cet enseignement d'amour et lui font du tort". A l'objection qu'flil est impossible de changer les termes des Evangiles", il répond que "théoriquement, ce qui ne peut jamais être changé, c'est l'intention de l'auteur inspiré qui a écrit le texte. Le langage que nous employons pour communiquer son intention change à chaque siècle, et doit changer sous peine de masquer cette intention même. En pratique, nous modifions énergiquement les termes de l'Evangile chaque fois qu'il devient nécessaire de parvenir à l'intelligibilité". Ainsi il suggère de dire "les dirigeants" au lieu d'utiliser le collectif sans distinction : "les juifs", dans le récit de la Passion. "Et en fait, qui les Evangélistes avaient-ils l'intention d'incriminer quand ils écrivaient la Passion, puisqu'ils savaient que tous les juifs de la diaspora (six millions sur huit) n'avaient même pas encore entendu parler du Christ ? Nos traduce tions actuelles sont-elles exactement dans l'esprit des Evangélistes ?"
L. F.

GOD, Commonweal Papers.

Réalisant que les hebdomadaires négligent souvent "les publications importantes", Commonweal s'est engagé à traiter dans chaque numéro un thème essentiel. Le numéro du 10 février 1967 s'attaquait avec ambition à des questions variées qur l'homme moderne par rapport à Dieu. L'article de GabrEteIMORAN, F. S. C., sur "Le Dieu de la Révélation" mérite particulièrement l'attention des lecteurs du S. I. D. I. C. Le Frère Moran, bien connu pour ses études antérieures sur la Révélation, écrit : "La chrétienté n'a pas de révélation parce que ceci supposerait que la révélation est quelque hhose que l'homme pourrait avoir ou posséder. Mais la chrétienté doit être une révélation ou au moins une communauté de personnes conscientes d'un Dieu qui révèle, d'un Dieu qui est toujours en face de l'homme et qui l'invite à avancer" (p. 500).

A partir de cette pensée il s'achemine vers la question des relations judéo-chrétiennes, "indice de notre compréhension de toute la question actuelle par rapport à notre passé et à notre futur".

"A mesure que les catholiques donnaient plus d'estime à l'Ancien Testament, ils ont senti un lien plus fort avec le Peuple d'IsraCl... (Mais) l'insistance mise sur l'opposition entre l'Ancien Testament et le Nouveau est une source d'irritation cqnstante. Le juif n'a pas un Ancien Testament : il a une Ecriture hébraTque. Il a aussi une histoire post-biblique assez méconnue de la plupart des catholiques... A la base de l'autre problème (compréhension du judaTsme contemporain) se trouve une insuffisance théologique permanente de la part du catholicisme... L'Ancien Testament devient la partie de la révélation qui a été supplantée ou du moins complétée par le Nouveau... Dans cette conception, le peuple juif était autrefois le porteur de la révélation, mais maintenant c'est un reste incongru. Cette ligne de pensée est très forte parmi les catholiques malgré l'insistance de saint Paul et de Vatican II sur le fait que Dieu n'a pas rétracté les promesses faites à son peuple... Ce qui signifie simplement que les juifs gardent une mission spéciale dans la révélation de Dieu aujourd'hui".

Tt ... Si Dieu continue à travailler dans le monde et à se révéler aux hommes, les chrétiens sont obligés d'être attentifs à la mission du judaïsme. Quand un chrétien et un juif prennent théologiquement,: au sérieux leurs positions respectives, ils peuvent chercher ensemble le Dieu en lequel tous deux croient, le Dieu entrevu sous différents aspects dans la vie des juifs et des chrétiens. Dans une telle entreprise le chrétien;devra se demander où se trouve au XXe siècle le témoin le plus frappant du serviteur souffrant de Yahvé".

"Cette discussion voudrait montrer que les catholiques peuvent difficilement commencer à chercher Dieu dans la vie de tous les hommes s'ils n'ont même pas une théologie sensée du judaTsme. Evidemment, aucune théologie catholique ne sera entièrement acceptable pour les juifs. On n'exige pas cela. On demande une position théologique qui aide à la propre compréhension catholique et en même temps révèle le besoin urgent du dialogue... Tant que le catholique croira qu'une révélation parfaite a été mise en sa possession, il ne recherchera pas le juif contemporain pour un échange théologique chargé de sens" (p. 501).

Pour compléter cet article dont nous n'avons pris que quelques idées pertinentes, mentionnons ceux de BrucevAwur7ER, C. M., sur "Le Dieu de la Bible" et de Louis DUPRE sur "Le Dieu de l'Histoire" qui touchent d'aures sujets concernant l'Histoire du Salut.
L. F.

VERITE, Feuillets trimestriels publiés à Paris par une équipe de rédaction.

Cette collection est destinée aux éducateurs chrétiens : catéchistes, professeurs de lettres, d'histoire, de philosophie, ainsi qu'à tous les responsables de jeunes, désireux de les aider à regarder dans la "Vérité" ceux qui furent, et demeurent les témoins des prémices de l'Alliance de Dieu avec les hommes : le peuple juif d'hier et d'aujourd'hui, duquel est né Jésus;

A "l'Enseignement du mépris" dénoncé, nous sans raison, par Jules Isaac, elle voudrait substituer l'éducation du respect, sans lequel il n'y a pas d'amour.

Quatre numéros : n° 7 (juillet 1965), n' 8 (Octobre 1965, quelques feuilles réunies), n° 10 (avril 1966), n° 11-12 (juillet-octobre 1966), sont consacrés respectivement à la Pédagogie de l'attitude oecuménique (7 et 8), aux Jeunes après le Concile (10), à la Catéchèse chrétienne et les juifs (il et 12).

Le premier numéro fait réfléchir les éducateufs chrétiens sur les fondements de cette attitude et sur le climat éducatif que requiert cette attitude. Il propose les lignes de catéchèse qui permet-tria/lit aux jeunes de vivre cette attitude, catéchèse qui doit partir du réel, amener un approfondissement de l'expérience humaine par le dialogue, et voir les prolongements dans la vie actuelle.

Les documents du n° 8 qui nous présentent les idées de quelques grands oecuménistes, ainsi qu'une bibliographie adéquate, complètent le n° 7.

Le deuxième numéro se propose d'éclairer jeunes chrétiens et jeunes juifs dans leur désir de rencontre : ce qu'il est nécessaire qu'un jeune chrétien ait présent à l'esprit et au coeur lorsqu'il rencontre un jeune juif.

Le troisième numéro, très important, a pour but de faire le bilan des principales déficiences qui se présentent souvenf dans l'enseignement religieux quand on parle du judaTsme et des juifs et de donner à leur propos quelques orientations utiles. Dans une première partie sont étudiées les insuffisances dans l'expression des perspectives du Salut, insuffisances qui sont de deux sortes : la continuité des deux Alliances n'est plus saisie , et la réalité eschatologique est affadie. La liturgie est un excellent moyen d'éducation de dette réalité. Pour remédier à ces insuffisances, l'éducateur chrétien devra donc insister suc toutes les dimensions de l'Histoire du salut. Il devra âtre sensible à trois aspects : la consistance du fait biblique, le lien dynamique qui sous-tend le déploiement de l'Alliance, et l'espérance eschatologique de l'unité des "deux peuples". Ceci est au niveau des personnes, des institutions et des événements.

Une deuxième partie montre les erreurs historiques qui découlent de ces insuffisances dans l'expérience des perspectives du Salut, qu'il s'agisse de faits comme la dispersion des juifs vue comme châtiment, la situation du juliffsme au temps du Christ, ou qu'il s'agilse de personnages comme les Pharisiens que l'on a caricaturés, de paroles que l'on e. dramatisées comme celle-ci : "Que son Sang retombe sur nous et sur nos enfants", ou de paraboles mal comprises comme celle des vignerons homicides.
M. T. G.

 

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