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Revue SIDIC XX - 1987/1
Paraboles rabbiniques et enseignement de Jésus (Pag. )

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Présentation

 

Jésus a employé couramment les paraboles comme méthode d'enseignement, on peut même dire que ce fut sa méthode caractéristique, son mode privilégié de s'adresser aux foules ou aux disciples, pour tenter d'évoquer pour eux les réalités du Royaume. Un tiers environ de l'enseignement des Evangiles est constitué, en fait, de paraboles, et de cela Jésus, à plusieurs reprises, s'eat expliqué lui-même (cf. Mt 13,10-16; Mc 4,10-12; Lc 8,9-10). Pour beaucoup de chrétiens, même, l'enseignement de Jésus (celui dont ils gardent le souvenir depuis le catéchisme de leur enfance) est avant tout celui des paraboles (du Bon Pasteur, du Bon Samaritain etc...) et cela parce que les paraboles font appel à l'imagination et qu'elles se fixent dans la mémoire.
Mais Jésus n'a pas inventé le genre des paraboles. C'était, en fait, un type d'enseignement courant à son époque dans le monde juif ou, selon les « Notes » du Saint~Siège de 1985, une des c méthodes de lecture et d'interprétation de l'Eçriture et d'enseignement aux disciples, communes aux pharisiens» de son temps. Dans les paraboles de Jésus comme dans celles de la tradition juive, ainsi que le montre bien l'article de D. de La Maisonneuve (p. 9), on trouve la même manière de traduire une vérité en images, de considérer que « le naturel et le surnaturel ne constituent qu'un seul ordre et que l'un peut aider à éclairer l'autre» (C.H. Dodd); on trouve des formules-types semblables (ou parfois un peu différentes) d'introduction de la comparaison; l'emploi d'images ou de thèmes communs, qui sont ceux d'une époque et d'un milieu; la même manière aussi de ne présenter qu'un seul point de comparaison (la pointe) et de ne pas chercher à y adapter chacun des détails du récit, même s'il arrive que certaines des paraboles de Jésus aient été, par la suite, allégorisées; on y trouve, enfin, la même manière d'engager les auditeurs, da les amener à se questionner, à porter un jugement.
Ce dernier point est important, pour l'éducation de la foi surtout. Nous pourrions être tentés « d'expliquer» la parabole, de l'enfermer dans nos catégories, alors que de par sa nature même elle se prête à des sens multiples, elle peut parler au coeur de chaque être humain dans sa diversité (cf. l'article de S. Cavalletti F. 20).
Dans son essence, en effet, elle est liée à la méthode juive de lire l'Ecriture, d'en « ouvrir » le sens ou les sens actuels possibles par le midrash, cette c lecture-recherche amoureuse » d'une Parole de Dieu qui a une force illimitée d'expansion, une inépuisable capacité d'actualisation » (cf. l'article de A. Piattelli p. 5).
Pour le juif comme pour le chrétien, la parabole est un moyen privilégié d'exprimer, de manière simple et directe, les réalités de la foi, ou de provoquer la foi, mais elle reste liée à la disposition intérieure de chacun, et elle n'est accueillie que par celui dont le coeur est ouvert, en recherche.

 

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