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Audience de Benoît XVI au membres du corps diplomatique du Saint Siège - Extrait sur Israël et sur la lutte contre le terrorisme
Benoît XVI, Pape (Ratzinger, Jospeh) 1927-
Saint-Siège (2006/01/09)
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Votre expérience de diplomates ne peut pas ne pas confirmer que, même dans les relations internationales, la recherche de la vérité réussit à faire apparaître les diversités jusque dans leurs plus subtiles nuances, et les exigences qui s’ensuivent, et pour cela même aussi les limites à respecter et à ne pas dépasser, pour la protection de tous les intérêts légitimes des parties. Cette même recherche de la vérité vous porte également à affirmer avec force ce que tous ont en commun, qui appartient à la nature même des personnes, de tout peuple et de toute culture, et qui doit être pareillement respecté. Quand ces aspects, distincts et complémentaires – la diversité et l’égalité –, sont connus et reconnus, alors les problèmes peuvent se résoudre et les dissensions s’apaiser selon la justice; des ententes profondes et durables sont possibles. Tandis que, lorsque l’un de ces aspects est méconnu ou que l’on n’en tient pas compte, c’est alors que se font jour l’incompréhension, le conflit, la tentation de la violence et des abus de pouvoir.
Avec une évidence presque exemplaire, ces considérations me semblent applicables en ce point névralgique de la scène mondiale que reste la Terre Sainte. L’État d’Israël doit pouvoir y exister pacifiquement, conformément aux normes du droit international; le Peuple palestinien doit également pouvoir y développer sereinement ses institutions démocratiques pour un avenir libre et prospère.
De telles considérations peuvent s’appliquer de manière plus large dans le contexte mondial actuel, où l’on parle non sans raison du danger d’un choc des civilisations. Ce danger est rendu plus aigu par le terrorisme organisé, qui s’étend désormais au niveau planétaire. Les causes en sont nombreuses et complexes, les causes idéologiques et politiques, mêlées à des conceptions religieuses aberrantes, n’en sont pas les moindres. Le terrorisme n’hésite pas à frapper des personnes innocentes, sans aucune distinction, ou à mettre à exécution des chantages inhumains, suscitant la panique de populations entières, dans le but de contraindre les responsables politiques à satisfaire les desseins des terroristes eux-mêmes. Aucune circonstance ne peut justifier cette activité criminelle, qui couvre d’infamie celui qui l’accomplit et qui est d’autant plus blâmable qu’elle se pare du bouclier d’une religion, rabaissant ainsi au niveau de son aveuglement et de sa perversion morale la pure vérité de Dieu.
L’engagement pour la vérité de la part des diplomaties, tant au niveau bilatéral que multilatéral, peut apporter une contribution essentielle, car les diversités indéniables qui caractérisent des peuples de différentes parties du monde et leurs cultures peuvent se rassembler non seulement dans une coexistence tolérante, mais dans un projet d’humanité plus haut et plus riche. Au cours des siècles passés, les échanges culturels entre judaïsme et hellénisme, entre monde romain, monde germanique et monde slave, de même qu’entre monde arabe et monde européen, ont fécondé la culture et favorisé les sciences et les civilisations. Il devrait en être de nouveau ainsi aujourd’hui – et dans une mesure plus grande encore! –, les possibilités d’échange et de compréhension réciproque étant de fait beaucoup plus favorables. C’est pourquoi il faut avant tout souhaiter aujourd’hui que soit supprimé tout obstacle à l’accès à l’information par la presse et par les moyens informatiques modernes, et que s’intensifient en outre les échanges entre enseignants et étudiants des disciplines humanistes des universités des diverses régions culturelles.
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[Texte intégral: www.vatican.va]