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Revue SIDIC III - 1970/2
Textes et documents (Pag. 14 - 16)

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1968 Bogotà: Conclusions et Recommandations
Rencontre judéo-chrétienne

 

A l'invitation du B'nai B'rith (Organisation juive mondiale de service moral, social, philantropique et éducatif) de New York et du département pour l'oecuménisme du CELAM (Conférence des Evêques latino-américains), une rencontre judéo-chrétienne eut lieu à Bogotà, les 20 et 21 août 1968. Presque tous le pays de l'Amérique latine y étaient représentés. Des rabbins et des laïcs des trois grands courants du judaïsme (conservateur, orthodoxe et réformé) et, du côté chrétien, des prêtres, des religieuses, des laïcs et plusieurs évêques, parmi lesquels le Cardinal Henriquez de Santiago du Chili, y participèrent. A l'issue de cette réunion, les « Conclusions et Recommandations » suivantes furent formulées et, par la suite, largement diffusées dans le grand public. Dû à une collaboration de catholiques et de juifs, le texte n'est pas à proprement parler un document catholique, mais son importance n'échappera à personne.

I. Service à la Communauté

1. Sur le plan personnel. La réunion recommande une collaboration exempte de tout préjugé en recourant aux organisations civiques qui existent.

2. Sur le plan familial. Elle recommande le contact et une action commune des familles juives et chrétiennes dans un objectif de caractère social et familial.

3. Sur le plan: communauté des religions. Elle recommande:

a) une meilleure compréhension de la nécessité de travailler ensemble;

b) que les organisations juives et chrétiennes les plus nombreuses ou les plus représentatives entrent en contact dans chaque localité en vue de:

— constituer des commissions mixtes ou de nommer des délégués permanents pour que la liaison se fasse entre les différentes organisations afin de découvrir les besoins des communautés,

— étudier ces besoins et examiner leurs solutions possibles, y compris celles qui comportent le recours aux organismes civiques, aux services sociaux, à l'assistance individuelle.

4. D'une manière générale, la réunion recommande que tout le travail en commun soit aussi étendu que possible en sorte qu'il puisse témoigner de l'unité des deux confessions religieuses dans les nécessités humaines.

II. Etude et échanges culturels

La réunion recommande:

1. D'établir et d'intégrer en Amérique latine des groupes d'experts en théologie, pour y travailler en privé et publier éventuellement les résultats de leurs travaux. Parmi les thèmes à étudier:
a) Israël — sa place dans la théologie juive.
b) La sécularisation.
c) L'athéisme.
d) Le salut dans le christianisme et dans le judaïsme.

2. De publier des articles d'intérêt commun soit dans des publications qui existent déjà, soit dans de nouvelles.

3. Que le CELAM et les institutions juives parallèles encouragent l'établissement réciproque de cours et de séminaires dans les facultés de théologie du continent latino-américain, sur des thèmes spécifiques. Là où il n'y a pas de faculté juive, les institutions juives veilleront à ce que des experts catholiques soient invités à exposer leur religion.

4. De promouvoir un circuit de conférences à travers le continent par des experts catholiques et juifs, qui exposeront leur propre religion et leur culture.

5. De suggérer aux associations bibliques et aux théologiens du continent d'inviter des théologiens juifs à participer à leurs activités.

6. L'étude de la Bible par des groupes mixtes, étudiants ou familles.

7. De présenter aux deux religions d'autres sources — textes et commentaires — dont ils puissent réciproquement tirer profit.

8. De dresser une liste, pour tout le continent, des noms et adresses des personnes engagées dans des activités judéo-chrétiennes.

III. Ecarter les préjugés
La réunion propose:

1. De rechercher les préjugés réciproques qui survivent encore dans les écoles, les séminaires, les familles.

2. De réviser les livres de textes, catéchismes, manuels de prières, ainsi que les dictionnaires et encyclopédies pour en éliminer toute forme de préjugé réciproque.

3. De demander au département « OEcuménisme » du CELAM:

a) d'en appeler à la collaboration de sa section « Foi » (Comisidn de Catequesis) pour les points 1 et 2 ci-dessus indiqués;

b) d'informer chacune des Conférences épiscopales de l'Amérique latine des conclusions de la réunion de Bogotà;

c) de promouvoir des réunions mixtes pour étudier les problèmes propres au dialogue judéo-chrétien.

La réunion croit utile de signaler les activités et facilités suivantes:

— audio-visuelles: une présentation musicale et visuelle du texte de la Déclaration de Vatican II sur les religions non-chrétiennes; des films sur le thème de la fraternité (traduction espagnole de l'original brésilien);

— lettéraires: information bibliographique fournie par le Centre Elias de San José de Costa Rica; publication par une maison catholique du Dictionary of Jewtsh Thought de Hugo Schlesinger, avec une introduction de l'évêque José de Castro Pinto, auxiliaire de Rio de Janeiro; des articles chrétiens publiés dans Baderei, l'organe de la communauté juive en Amérique centrale.

IV. Participation au culte

La réunion recommande:

1. D'une manière générale:
a) promouvoir dans les deux communautés la connaissance de l'autre liturgie;
b) définir l'emploi des termes du vocabulaire du culte.

2. En particulier:
Le culte juif étant une affirmation de monothéisme, une affirmation communautaire, une expression des plus profondes aspirations des croyants et une action de grâce à Dieu pour ses dons, la réunion considère que:

a) juifs et chrétiens peuvent s'assembler pour prier;

b) pour cette prière on peut se servir du TANAJ (que les catholiques appellent l'Ancient Testament);

c) les textes bibliques ou de prières seront choisis en ayant soin d'en éliminer les passage prêtant à la controverse;

d) ces assemblées de prière devront être préparées conjointement;

e) pour le moment cette idée ne peut devenir effective qu'en de spéciales occasions (par exemple les prières pour la paix ou pour l'unité, les journées nationales ou mondiales de prière, les actions de grâce publiques etc.);

f) pour ces prières en commun il est préférable d'employer des formules autres que celles que comporte habituellement la liturgie.

(D'après le Service d'information n. 6, Janvier 1969/1, du Secrétariat pour l'unité des chrétiens.)

 

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