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Revue SIDIC XXVII - 1994/1
Judaïsme et Christianisme: influences réciproques (Pag. 01)

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Les articles présentés dans cette revue abordent des questions qui semblent prendre actuellement de l'importance dans le dialogue entre juifs et chrétiens. On dit souvent, de nos jours, que ce dialogue est arrivé à un point crucial. Il est vrai qu'à la suite du génocide perpétré par les nazis bon nombre de chrétiens ont pris conscience de la tragique histoire des relations entre juifs et chrétiens, et que de louables efforts ont été faits ces dernières années pour purifier le christianisme d'une tendance séculaire à l'antijudaïsme. Beaucoup de chrétiens ont appris à reconnaître, dans leur tradition religieuse, les richesses de l'héritage reçu du judaïsme. II reste certes beaucoup à faire pour que le nouvel enseignement de l'Eglise atteigne l'ensemble du peuple chrétien, et pour que la théologie soit en mesure de répondre aux questions que pose à l'Eglise, au niveau de son identité même, la permanence du judaïsme. Cependant un grand pas a été accompli dans la ligne de la reconnaissance de l'Autre, et nous en avons eu ces derniers temps des signes tangibles.
Du côté juif aussi, de remarquables efforts sont faits pour surmonter de douloureux souvenirs historiques et faire confiance, dans le dialogue, aux partenaires chrétiens. Certains penseurs juifs s'intéressent de nos jours à la foi chrétienne et à la personne de Jésus, cela non pas avec l'idée de nier ou d'estomper les différences, mais dans un réel désir d'arriver à une compréhension vraie, empreinte de sympathie.
C'est dans un tel climat d'accueil, d'ouverture à l'Autre, qu'il devient possible de reconnaître les influences mutuelles, de reconnaître aussi les différences fondamentales, et de les apprécier. Et comment n'y aurait-il pas eu d'influences réciproques au cours de deux mille ans vécus côte à côte en tant de pays du monde? Peut-être le moment est-il venu, pour nos deux communautés, de les reconnaître humblement, et de reconnaître en même temps en celles-ci une source réelle d'enrichissement.
Dans cette ligne, nous présentons ici une étude de John McDade sur l'Epître de Jacques, où celui-ci découvre une Eglise tenant en haute estime la Torah, y voyant même le critère de son authenticité. Léon Klenicki, lui, partant de sa propre expérience, signale plusieurs cas d'influence des chrétiens ou de la culture ambiante sur les coutumes juives. Quant à Ursula Schubert, elle montre combien l'art chrétien primitif a été influencée par l'art juif contemporain.
Réjouissons-nous de cette nouvelle possibilité qui s'offre de confronter nos traditions dans leur évolution historique, car celle-ci indique, dans le long chemin que nous avons à parcourir ensemble, une nouvelle étape et une plus grand maturité. « Toute vie véritable est rencontre », disait Martin Buber (dont le dessin sur la couverture de cette revue évoque le souvenir)... et peut-il y avoir rencontre véritable sans influences mutuelles?

 

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