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Présentation
Les Editeurs
Ce numéro de SIDIC commémore le cinquantième anniversaire de la conférence internationale de Seelisberg en août 1947 où chrétiens et juifs se sont réunis pour réfléchir ensemble sur le phénomène de l'antisémitisme et pour "élaborer des plans pour une action immédiate, ainsi que de longue haleine, par des institutions éducatives, politiques, religieuses et sociales, de caractère soit international, soit national, afin de supprimer les causes de
l'antisémitisme et de remédier à ses effets".
SIDIC marque cet anniversaire en rendant hommage aux pionniers du dialogue entre chrétiens et juifs. Pour les catholiques le Concile Vatican II a été l'affirmation et la continuation de Seelisberg. Les deux personnages, Jules Isaac et le pape Jean XXIII, symbolisent ce lien. C'est pourquoi ils figurent sur la couverture pour rappeler leur rencontre historique en 1960. Car les 18 points de Jules Isaac ont été le point de départ des 10 points de Seelisberg et en même temps, avec d'autres écrits, l'une des impulsions pour la déclaration conciliaire Nostra Aetate.
Ce numéro tout en rappelant et honorant tous les pionniers - chrétiens et juifs- de cet effort de réconciliation et de compréhen sion, ne peut raconter que brièvement la vie et l'oeuvre de quelques uns qui ne sont plus parmi nous.
Participants à la conférence de Seelisberg.
En nous présentant les premiers efforts pour bâtir des ponts de réconciliation et de compréhension, les articles de ce numéro nous montrent la mise en oeuvre progressive et le développement de la vision de Seelisberg pour un enseignement catéchétique respectueux des juifs. Ce progrès est encore plus visible dans le récent discours du Pape aux membres de la commission pontificale biblique où il dit que "l'identité humaine de Jésus se définit à partir de son lien avec le peuple d'Israël" et que dans son enseignement "il a abondamment puisé dans le trésor des Écritures". Le Pape dit aussi que la foi chrétienne "est indissociable de la relation avec l'Ancien Testament" et puisque le chrétien doit être convaincu de ses racines dans le peuple d'Israël, il "ne pourra plus accepter que les juifs, en tant que juifs, soient méprisés, voir pire, maltraités". En même temps le pape "n'entend pas ignorer que le Nouveau Testament conserve les traces de tensions évidentes qui ont existé entre les communautés chrétiennes primitives et certains groupes de juifs non-chrétiens". Et le pape continue en disant que "ces souvenirs douloureux doivent être effacés dans la charité, selon le précepte du Christ" et que "le travail d'exégèse doit avoir le souci de contribuer à amoindrir les tensions et à dissiper les malentendus". Le programme pour les années à venir nous est donc tracé !