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SIDIC Periodical XXXIII - 2000/3
Eglise et Synagogue. Un nouvel avenir (Pages 5-8)

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« Etablir un calendrier pour le vingt-et-unième siècle »
Cunningham, Philip A.

 

Les 18 et 19 juin 2000, le Centre d’études chrétiennes et juives du Boston College invitait trente intellectuels et dirigeants religieux à un colloque destiné à faire le point sur les relations entre chrétiens et juifs. Intitulé Etablir un calendrier pour le vingt-et-unième siècle, le colloque a permis aux participants d’examiner les questions devant donner lieu, dans les années à venir, à des analyses conjointes. La théologie, la formation religieuse, les études bibliques, la liturgie, l’éthique et l’histoire ont fait l’objet de débats. Sur la plupart des sujets, un participant de chaque confession religieuse avait diffusé un texte à l’avance. Durant le colloque, un participant de l’autre tradition a réagi à ces réflexions et ouvert un débat général sur les problèmes soulevés. Ces six séances de concertation ont été autant d’instantanés révélant l’état actuel du dialogue interreligieux entre juifs et chrétiens. Mettant en lumière les préoccupations de l’heure, elles ont contribué à baliser le chemin pour l’avenir.


La théologie

Rosann Catalano de l’Institut d’études chrétiennes et juives de Baltimore, Philip A. Cunningham du Boston College, Michael Kogan de l’université d’Etat Montclair et Edith Wyschogrod de l’université Rice ont lancé la discussion sur un grand nombre de questions théologiques. Tout en reconnaissant les changements spectaculaires intervenus dans l’enseignement officiel de bien des entités chrétiennes, plusieurs orateurs ont souligné la nécessité de prendre de nouvelles initiatives en matière d’enseignement, surtout là où les juifs ne sont pas présents. On a particulièrement relevé l’importance de la liturgie dans la formation de l’attitude des chrétiens vis-à-vis des juifs.

Nombre de participants ont constaté la nécessité de mener des recherches scientifiques sur les incidences théologiques qui ressortent des derniers enseignements chrétiens officiels selon lesquels les juifs vivent dans une alliance éternelle avec Dieu. Ces incidences sont les suivantes : 1. Comment les chrétiens doivent-ils parler du salut éternel apporté par Jésus-Christ s’ils soutiennent également que les juifs ont avec Dieu une relation salvifique mais non christocentrique ? 2. Comment l’autodéfinition des chrétiens comme peuple de Dieu est-elle affectée par la reconnaissance du fait que le peuple juif appartient à Dieu depuis toujours et pour toujours ? 3. Comment les chrétiens doivent-ils désormais comprendre la grande injonction matthéenne de diffuser l’évangile ? Un certain nombre de participants ont estimé que les dernières recherches portant sur la théologie de la Trinité pourraient aider à résoudre quelques-unes des questions christologiques et sotériologiques que soulève le récent abandon de la théologie de la substitution par de nombreuses Eglises chrétiennes.

Les participants ont également échangé sur les défis que la théologie juive est appelée à relever. La plupart d’entre eux ont estimé que les juifs doivent réagir à la réforme dont l’enseignement chrétien fait actuellement l’objet. Pour ce faire, il faudrait que les juifs prennent théologiquement en compte la compréhension qu’ont les chrétiens d’eux-mêmes, en adoptant leurs propres critères, et non par le biais d’une rencontre générique avec les chrétiens considérés comme des Gentils et ce, en recourant, par exemple, aux traditions des lois noachiques. Une approche juive pourrait consister à considérer la chrétienté comme la réalisation partielle de l’élargissement de la bénédiction d’Abraham aux nations. Les participants ont cependant élevé des objections à propos du risque de réduire ainsi le christianisme à un « judaïsme à l’usage des Gentils ». De plus, il convient d’examiner sérieusement la place de l’Islam au sein des religions abrahamiques.


La formation religieuse

Steven Copeland du Hebrew College, Aryeh Davidson du Séminaire de théologie juive d’Amérique et Fayette Veverka de l’université Villanova ont lancé le débat sur ce sujet. La nécessité de former au particularisme de sa propre tradition religieuse tout en restant ouvert aux intuitions des autres traditions a été ressentie comme une question clé. Cette exigence exclut aussi bien le relativisme que l’exclusivisme religieux. Elle s’applique tout particulièrement au christianisme et au judaïsme en raison de l’imbrication de leurs histoires respectives et de leurs liens spirituels. La rencontre de l’autre non seulement enrichit la compréhension qu’une tradition a d’elle-même mais elle constitue en un certain sens un élément de son identité, surtout pour le christianisme, étant donné son interaction historique avec le judaïsme. On a également fait observer que la conception juive selon laquelle tous les peuples dépendent du Tout Autre transcendant exige que l’on soit prêt à rencontrer l’autre dans son altérité propre. L’étude des textes sacrés, communs ou non, en présence de l’autre tradition religieuse a été présentée comme un moyen particulièrement profond de promouvoir le respect interreligieux et l’on a évoqué à cet égard les travaux de Mary Boys et de Sara Lee.

On a également signalé certains sujets de préoccupation. Dans les documents catéchétiques chrétiens concernant les juifs, d’immenses progrès ont été accomplis dans certaines confessions, mais non dans d’autres. Diverses questions, comme la manière de décrire les Pharisiens, demeurent en suspens même dans des manuels de catéchèse généralement bons. Quant aux manuels juifs, il est gênant de constater qu’ils tendent à ne présenter le christianisme que comme une culture dominante oppressive et non comme une tradition religieuse avec laquelle les juifs ont des échanges spirituels depuis des siècles. De même, ni l’autocritique, ni la réforme actuelle de l’enseignement chrétien sur les juifs ne sont étudiées en tant que telles.

Enfin, il a paru important aux participants que des éducateurs religieux étudient jusqu’à quel point la technologie et l’infoculture peuvent diffuser des clichés en même temps que des informations exactes. Dans la mesure où c’est une culture informatique bien comprise qui façonne la manière dont le public apprend et enregistre les informations, il convient de mettre en place différentes stratégies pédagogiques. Plusieurs participants ont ajouté que les éducateurs religieux seraient bien inspirés de mettre à profit quelques-unes des occasions offertes par la technologie pour communiquer des données exactes sur les réalités juives et chrétiennes.


Les études bibliques

John Clabeaux du Collège séminaire St John, Amy-Jill Levine de l’université Vanderbilt, Claudia Setzer du Manhattan College et Christer Stendahl des universités Brandeis et Harvard ont ouvert un vaste débat sur les questions bibliques. L’un des principaux sujets abordés a été l’effet de la proclamation de certains textes polémiques du Nouveau Testament sur les fidèles réunis pour la prière. Il faut que les chrétiens sachent comment cette rhétorique sonne à des oreilles juives. Les participants ont également rappelé combien sont gênantes les homélies qui perpétuent une compréhension de Paul érigeant l’Evangile contre la Loi ou qui réduisent à une interprétation chrétienne la richesse spirituelle de l’«Ancien» Testament. Quelques orateurs ont indiqué que les juifs doivent étudier les textes du Nouveau Testament non seulement pour connaître leurs aspects polémiques mais aussi en raison du témoignage important qu’ils portent du judaïsme du premier siècle.

La lecture de certains textes par des groupes composés de juifs et de chrétiens a été présentée comme une opération particulièrement fructueuse. Selon les participants, cette étude commune pourrait contribuer à clarifier certains aspects de chaque tradition. Ainsi pourrait-on mettre en relief la centralité de la lecture christologique du Nouveau Testament. Une telle étude pourrait avoir pour objet d’apprendre à respecter les particularités du judaïsme et du christianisme. Elle inciterait les fidèles à ne pas se contenter d’admirer les aspects de l’autre tradition qui leur rappellent pour une part leur propre patrimoine.

Un débat a également eu lieu sur les rapports entre le Tanakh et l’ « Ancien Testament » chrétien. Pour certains, il convient de considérer ces documents comme des textes radicalement différents, étant donné les interprétations différentes que leur ont donné les traditions juive et chrétienne. Pour d’autres, il convient d’y voir un héritage commun de la tradition biblique hébraïque qui s’est prêtée à différentes adaptations.

De nombreux participants ont placé au premier rang des priorités la nécessité de faire connaître la Bible au grand public. Les émissions de télévision et les articles de revue s’inspirant d’études bibliques contemporaines, qui ont été diffusées récemment, ont été saluées comme des démarches positives qu’il importe de poursuivre. De telles initiatives peuvent sensiblement contribuer à améliorer les relations judéo-chrétiennes dans l’ensemble de la société.


La liturgie

Audrey Doetzel, religieuse de NDS et rédactrice en chef de Relation and Encounter, et Ruth Langer du Boston College ont fourni de quoi alimenter le débat sur ce point. Pour la plupart des participants chrétiens, les différentes Eglises chrétiennes ont encore du chemin à parcourir pour traduire en termes liturgiques les réformes de leur enseignement sur les juifs et le judaïsme. Outre les éléments polémiques du Nouveau Testament, les « impropères » du vendredi saint, les antiphonae de l’Avent, les prières qui reflètent une façon simpliste de réduire l’histoire du salut à l’accomplissement de prophéties et les hymnes dont les paroles expriment la théologie de la substitution ont été désignés comme des sujets qui continuent à faire problème. La manière dont le lectionnaire juxtapose des passages de l’ « Ancien » et du « Nouveau Testament » a également été signalée comme méritant un examen. Les participants chrétiens ont fait savoir que, outre ces efforts de rectification, Nostra Aetate les invite à célébrer leur lien intrinsèque avec le peuple et la religion juive. Pour « scruter les profondeurs du mystère » enraciné dans ces « liens spirituels » (Nostra Aetate 4), il faut également créer des expressions liturgiques nouvelles et positives.

Les orateurs juifs ont plutôt insisté sur la nécessité de maintenir la tradition liturgique de la communauté de foi, même lorsque celle-ci est fortement invitée à faire preuve de créativité devant les situations et les interprétations nouvelles. Les participants ont souligné l’importance d’éviter le syncrétisme ou la récupération chrétienne des rites juifs qui transparaît par exemple dans l’oxymoron de seders chrétiens.


L’éthique

David Novak de l’université de Toronto et Ingrid Shafer de l’université des sciences et des lettres de l’Oklahoma ont engagé un débat sur le rôle de la loi dans les communautés juives et chrétiennes. Les participants ont fait observer que pendant trop longtemps chrétiens et juifs se sont trompés sur la place supposée de la Tora ou de la loi dans l’autre tradition. Les chrétiens accusaient les juifs de chercher à faire leur salut en accumulant des mérites, tandis que les juifs reprochaient aux chrétiens d’abandonner par réaction les commandements de Dieu. A présent, les chrétiens doivent dépasser cette fausse accusation de légalisme chez les juifs. Les juifs, quant à eux, doivent s’efforcer de comprendre comment la fidélité chrétienne à la loi peut être compatible avec la rigueur normative juive, sans pour autant lui être subordonnée.

L’échange a fait apparaître des divergences philosophiques qui ne suivent pas de simples lignes de fracture religieuses. Pour certains interlocuteurs, il convient d’aborder l’éthique dans la perpective transcendante de la loi naturelle, tandis que, pour d’autres, l’éthique s’enracine dans des relations d’amour et de réciprocité. Pendant quelque temps, les participants se sont demandés si les revendications respectives du judaïsme et du christianisme quant à la vérité s’excluaient mutuellement. Certains orateurs ont estimé que, de fait, les revendications des deux religions en la matière s’excluaient mutuellement. D’autres ont indiqué qu’à leurs yeux une religion pouvait exprimer ses prétentions dans ce domaine de manière à affirmer ses intuitions et ses convictions spirituelles propres sans pour autant enlever sa légitimité à l’autre religion.


L’histoire

David Efroymson de l’université LaSalle, Stephen Haynes du Rhodes College, Michael Signer de l’université Notre Dame et Michael Wyschogrod de l’université de Houston ont lancé le dernier dialogue. Deux grands sujets ont été abordés : l’historiographie des relations judéo-chrétiennes et la place du conflit israélo-palestinien dans le dialogue entre chrétiens et juifs.

Les participants ont insisté sur le rôle que joue l’historien en tant que témoin de ceux que l’on a transformés en victimes. A cet égard, le débat a clairement fait ressortir la nécessité de poursuivre les recherches sur la nature « officielle » de « l’enseignement du mépris » chrétien envers les juifs. On a néanmoins souligné l’égale nécessité d’écrire l’histoire de l’enrichissement et des échanges positifs réciproques entre juifs et chrétiens au long des siècles. L’un des principaux enjeux de cette démarche est d’éviter le simplisme consistant à enfermer les juifs dans le rôle d’éternelles victimes et les chrétiens dans celui d’oppresseurs invétérés. Non seulement ces généralisations sont historiquement contestables, mais elles sont aussi à l’origine d’attitudes malsaines chez les chrétiens et les juifs d’aujourd’hui. Il faut également faire un travail d’historien qui revête un caractère moins occidental et analyser l’interaction entre juifs et musulmans et entre juifs et chrétiens orientaux.

En ce qui concerne le conflit qui oppose actuellement Palestiniens et Israéliens, tous les participants ont reconnu qu’il constituait un problème extrêmement important qu’il n’était pas question d’exclure du dialogue judéo-chrétien. Il faut néanmoins tenir compte des multiples complexités devant lesquelles se trouvent toutes les parties en cause. La question des rapports entre la manière religieuse et la manière séculière d’aborder le différend a semblé particulièrement épineuse aux participants. Certains orateurs ont cependant posé la question suivante : Où peut-on le mieux tenir des débats qui intègrent les dimensions religieuse, politique et ethnique si ce n’est dans le cadre d’un dialogue interreligieux ?


Pour conclure

Etablir un calendrier pour le vingt-et-unième siècle a marqué un premier pas important pour le Centre d’études chrétiennes et juives. Les orateurs désignés ci-dessus, ainsi que Judith Banki du Centre Tanenbaum pour la compréhension interreligieuse, James Bernauer, sj, du Boston College, David Gordis, président du Hebrew College, Mark Heim et Robin Jensen de l’Institut théologique Andover-Newton, David Sandmel de l’Institut d’études juives et chrétiennes, et plusieurs représentants des milieux intellectuels et des Eglises de la région de Boston ont généreusement donné de leur temps et de leur science.

De nombreux participants ont indiqué que, selon eux, le dialogue interreligieux entre juifs et chrétiens abordait une nouvelle phase de son existence. Non que tous les juifs et les chrétiens dans le monde, ni même que tous les échanges entre chrétiens et juifs connaissent tous en même temps la même évolution. Mais, parmi les personnes engagées dans le dialogue judéo-chrétien, nombreuses sont celles qui ont récemment fait savoir qu’elles avaient l’impression subjective qu’une page était actuellement en train de se tourner.

Certains éléments paraissent de plus en plus répandus. Si les communautés s’interrogent intensément sur des questions théologiques fondamentales, c’est non seulement pour cerner leurs points communs avec les autres, mais plus encore pour définir les différences dans leur propre cadre de référence. Cette valeur reconnue à la différence permet à chacun de s’enrichir du patrimoine religieux de l’autre et ce, non par des moyens syncrétistes mais de manière proprement chrétienne ou juive. Tandis que certains débats sur des événements passés continuent de susciter la controverse, d’autres partenaires du dialogue posent des questions axées sur l’avenir. Jusqu’où doit aller la repentance ? Comment dépasser les rôles de victime et de bourreau ? Quelle est l’étape suivante à franchir pour faire avancer nos relations ? Comment pouvons-nous vivre nos traditions religieuses avec Dieu dans le monde du vingt-et-unième siècle ?

Quels facteurs donnent l’impression que l’on aborde une phase nouvelle ? Si quarante ou cinquante ans sont peu de chose dans une histoire longue de deux millénaires, peut-être est-ce néanmoins un laps de temps assez long pour que le rejet chrétien de ses préjugés antijuifs commence à avoir des conséquences observables ? Les catéchismes des grandes confessions chrétiennes ont été systématiquement révisés. Dans les églises chrétiennes, il est de plus en plus courant de dire des prières de bénédiction pour le peuple juif lorsque celui-ci célèbre ses fêtes religieuses. Des dirigeants religieux se sont publiquement repentis des actes commis au cours des siècles par des chrétiens contre des juifs et ont publiquement condamné les actes d’antisémitisme. Ce qui est peut-être plus important encore c’est que, au cours des dernières décennies, juifs et chrétiens ont pu, lors de manifestations dénuées de tout prosélytisme, se parler comme jamais auparavant, et constater chez leurs interlocuteurs respectifs une profonde relation à Dieu. Ceux qui ont pris part à de telles rencontres ont hâte de voir leurs coreligionnaires faire la même expérience.

L’évolution des milieux intellectuels a également joué son rôle. Des universitaires juifs et chrétiens collaborent régulièrement à la recherche et à l’enseignement. Il n’est pas aussi rare que par le passé de trouver des spécialistes juifs du Nouveau Testament et des spécialistes chrétiens du Talmud. Les études historiques réalisées par des juifs et des chrétiens ont jeté beaucoup de lumière sur les origines du christianisme et du judaïsme rabbinique ; il s’ensuit que des affirmations qui semblaient autrefois créer des dissensions inconciliables sont aujourd’hui perçues comme des réactions diverses aux mêmes crises historiques.

L’effet psychologique du commencement du nouveau millénaire de l’ère occidentale constitue également un facteur décisif. Cet effet s’est trouvé renforcé par les initiatives du pape Jean Paul II pendant la grande année jubilaire 2000, en particulier pendant son voyage en Israël. Selon l’avis unanime des participants au colloque Etablir un calendrier pour le vingt-et-unième siècle, le geste du pape glissant dans le Mur occidental une prière signée et engageant ainsi solennellement l’Eglise catholique romaine à « une véritable fraternité avec le peuple de l’Alliance » a été un acte religieux chargé de sens. Nul n’a pu se méprendre sur le sérieux de la démarche ni sur la forte sollicitation du pape à entrer dans un avenir de coopération.

L’intensité inhabituelle de ces rencontres entre juifs et chrétiens suscite naturellement des réactions opposées. Certains juifs craignent de perdre leur identité dans un monde chrétien trop bienveillant. Certains chrétiens redoutent qu’un tel intérêt pour la vie juive ne tiédisse leur foi. Il se peut que, devant de tels sentiments, même ceux qui participent personnellement depuis des années au dialogue interreligieux se sentent obligés de consolider les frontières entre les deux traditions. Le fait de pénétrer dans un territoire nouveau et inexploré ne fait qu’ajouter à ces préoccupations.

Telle est l’une des raisons pour lesquelles un travail éducatif et théologique soutenu et de haut niveau est nécessaire à cette étape cruciale des relations entre chrétiens et juifs. C’est par la poursuite d’un dialogue qui tienne le plus grand compte possible des forces pédagogiques, théologiques, historiques, sociales et psychologiques en jeu que l’on pourra le mieux relever les défis de ce moment historique unique. Voilà pourquoi les centres intellectuels qui se consacrent à l’étude des relations judéo-chrétiennes et travaillent en collaboration les uns avec les autres ont une inestimable contribution à apporter en cet important moment.


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* Philip Cunningham, Ph.D., dirige le Centre d’études chrétiennes et juives du Boston College. Parmi ses publications, signalons : Education for Shalom : Religion Textbooks and the Enhancement of the Catholic and Jewish Relationship (Liturgical Press, 1995) ; A Story of Shalom : the Calling of Christians and Jews by a Covenanting God (Paulist Press, à paraître à la Stimulus Foundation, 2001) ; The Hebrew Scriptures in the Lectionary : Interpreting the « Old Testament » as a « Shared Testament » (à paraître dans la collection de la Stimulus Foundation Setting the World free : Preaching and Teaching the Lectionary without Anti-Judaism, Paulist Press, 2001). (Voir la rubrique Informations sur la récente ouverture du Centre d’études chrétiennes et juives du Boston College, p. 24). [Traduit de l’anglais par C. Le Paire].

 

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