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SIDIC Periodical - 1967/3
La liturgie (Pages 17 - 19)

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Prières
C. A. Rijk

 

La grande variété de priéres fait ressortir la mentalité de ceux qui prient.E1- le révèle des faiblesses et des manques mais également de nouvelles possibilités.

La prière est un élément essentiel de la vie religieuse. Quand les fidèles se rassemblent pour exprimer leur foi, ils prient ensemble, la religion étant individuelle et communautaire. La prière tant individuelle que communautaire connaît beaucoup de formes et beaucoup de formules différentes. Comme la foi elle recouvre tous les domaines de la vie. Un aspect de la prière est son universalisme. Selon les textes de plusieurs psaumes, tous les pays, toutes les nations et toutes les créatures sont appelés à louer et à glorifier Dieu. Les prières du peuple de Dieu demandent que cette louange universelle se réalise et donc que le royaume de Dieu vienne.

Dans cette perspective, il est normal que l'un prie pour 1' autre et que l'un prie avec l'autre.

1 - la Semaine de prière pour l'unité

Cette semaine de prière du 18 au 25 janvier connaît une large audience. Elle est l'occasion de prières en commun entre les membres des différentes églises et communautés chrétiennes. Au début, l'intention de prière était surtout la conversion dune communauté à 17autre.Très vite on a commencé,d'une manière plus désintéressée, à prier pour le bonheur de l7autre,pour que le royaume de Dieu se réalise pleinement dans l'autre alinalement, conscient de ses propres fautes et unilatéralités, on prie en commun avec l' autre et on forme une communauté priante dans la perspective de l'unité tant désirée par le Christ.La coutume s'est établie d'assigner une intention à chacun des jours de cette octave, afin d'orienter 'la prière de tous.C'est ainsi que dans plusieurs payq, après avoir prié pour les différentes confessions chrétiennes, une journée est réservée "pour les juifs".Cette intention cause pourtant plusieurs difficultés.Quand on parle de "semaine pour l'unité des chrétiens", alors on ne voit pas la raison de la prière "pour les juifs", quoique la relation entre les chrétiens et les juifs ait certainement une signification spéciale pour l'unité des chrétiens. Quelquefois on ne mentionne plus cette intention. Certains pays comme l'Allemagne et les Etats-Unis ont une "semaine de fraternité", semaine promue par le conseil pour les chrétiens et les juifs, semaine dans laquelle est venue s'insérer la prière pour et avec les juifs.

Il est clair que la question de la semaine de l'unité reste vague et délicate de ce point de vue. On a suggéré de choisir une autre journée,par exemple à la fin de l'année liturgique chrétienne, centrée sur l'eschatologie.A cette journée on pourrait proposer une certaine prière composée par quelques juifs et chrétiens, par exemple pour la venue du royaume de Dieu. Cette prière serait dite par des participants, chrétiens et juifs, séparément ou en commun. Il y a pourtant d'autres possibilités, comme nous le verrons.

2 - le livre des prières universelles

Que la formulation d'une prière pour-Israël soit chose complexe et délicatesse est encore une fois devenu, bien clair en France à propos des "prières universelles'!, prières à insérer dans la liturgie de l’Eucharistie. Bien qu7 au cours des années 1965-68 des démarches aient été faites auprès du C.-.N.P.L. (Centre National de Pastorale Liturgique) pour obtenir une formulation adéquate de ces prières, lorsque le "Livre des prières universelles" parut en janvier 1967, il devint évident qufil n7avait été tenu aucun compte des suggestions proposées. Les textes concernants les juifs révèlent une mentalité résolument anticonciliaire, comme en témoignent 141es exemples suivants:
- Pour le peuple juif, afin qu7i1 reconnaisse en Jésus-Christ notre Seigneur le Messie annoncé par les Prophètes,

- Pour le peuple juif, afin que le sang du Christ retombe sur lui comme une bienfaisante bénédiction,

- Pour les fils d7-Isra01, afin qurils reconnaissent Jésus de Nazareth pour le Sauveur du monde comme Jean-Baptiste 17a désigné.

De nouvelles démarches ont été faites auprès du C.N.P.L. Il semble bien que la 2eme édition du Livre verra une nette amélioration des textes.

3 - la prière 46pour les juifs" du Vendredi Saint

Au moment des prières solennelles du Vendredi Saint, lrEglise prononce une oraison pour les juifs, dont 17introduction se présente ainsi:

Prions aussi pour les juifs
Que le Seigneur notre Dieu fasse resplendir sur eux son visage, afin qu7ils reconnaissent aussi le Rédempteur de tous les hommes, Jésus-Christ, notre Seigneur.

On souhaiterait que cette introduction soit légèrement modifiée afin de mieux correspondre h resprit de la Déclaration conciliaire, qui a délibérement évité de parler de conversion. En attendant, des démarches ont été fait aupres des autorités compétentes.

4 - les prières en commun

Pour pouvoir prier ensemble, comme juifs et comme chrétiens:, une condition doit être réalisée: quvil existe une compréhension et une estime mutuelles, réelles.Par-ci, par-là, on voit des tentatives hésitantes et quelquefois des initiatives prophétiques d7une prière en commun.

a) Aux Etats-Unis plusieurs fois des chrétiens et des juifs se sont rassemblés à 17occasion du "Thanksgiving Season" et à d7autres occasions (action pour finir la guerre au Vietnam, action contre le racisme) pour prier ensemble pour les grands besoins du monde et de l7humanité. On a vu la même pratique à Buenos-Aires, en Argentine.

b) Un service religieux "de silence" a eu lieu à Londres lors d' une réunion de fidèles de différentes religions dans Westminster Abbey, le10 décembre 1966, jour des droits de l' homme.

c) Un peu partout on voit se réunir des fidèles de différentes confessions à des occasions spéciales, par exemple deuils ou fêtes nationales.

d) Les prières en commun entre juifs et chrétiens se sont révélées dru-ne profondeur et rune densité spéciales à la,réunion de lah, le 29. février 1967, ainsi qu,7à Florence, le 30 janvier 1967, réunion qui eut lieu dans la'maison du Professeur Neppi-Modona.

e) le cas qui a attiré la plus grande. attention dans la presse est celui du 28 février 1967, à Madrid où dans l'église de Sainte Rita, catholiques et juifs s'unissaient pour la première fois en une prière paraliturgique préparée spécialement pour cette circonstance.(Voir "Paraliturgia Judeo-Cristiana" ed. de 1"Amistad judeo-cristiana, Hilarion Eslava, 50, Madrid - 15, dans lequel ontrouve en plusieurs langues tous les textes de ce service). L'événement était très impressionnant et l'émotion était générale. Des critiques et des protestations se sont élevées, surtout du côté juif, reprochant à cette réunion de n'être pas représentative des relations judéo-chrétiennes réelles, et d'avoir eu lieu dans une.église catholique. 'Il est pourtant difficile de juger du dehors, la situation dans les pays et les différents groupes étant profondément différente.

5 -Apostolat de la prière

L'intention générale de l'apostolat de la prière du mois de ,novembre 1967 est: l'Eglise et les juifs. Peu satisfait du matériel de documentation qui lui fut envoyé par le direction générale de l'apostolat à Rome, le comité national de l'apostolat de la prière en Hollande a distribué une documentation qui donne des renseignements en général très utiles et très positifs: une introduction à la relation religieuse entre juifs et chrétiens; un bref aperçu de l'histoire de cette relation (la part la plus faible du document), par exemple, la population juive dans le monde, les 10 points de Seelisberg, le problème du dialogue, de ses réalisations et de ses difficultés, etc, etc. Il reste pourtant des remarques à faire, surtout quand il s'agit de la transition de l'Ancien au Nouveau Testament.

L'intention y est conçue en ces termes: "Seigneur, fais que progressent la connaissance et l'estime mutuelles entre chrétiens et juifs par des moyens appropriés.

 

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