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Présentation
La rédaction

Dans la crise actuelle des valeurs, le mariage et la famille sont sérieusement mis en question et menacés. Juifs et chrétiens éprouvent la même anxiété devant une société qui perd de plus en plus le sens de la famille et où le nombre des divorces ne fait que se multiplier: articles, conférences, sessions, sont consacrés souvent à cette question,
et nous avons vu, récemment, le Synode des évêques catholiques se pencher sur le problème pour tâcher d'y porter remède.
C'est dans ce contexte que nous avons choisi pour ce numéro de SIDIC, comme pour le prochain d'ailleurs, un thème qui met en lumière les valeurs permanentes de nos deux traditions, juive et chrétienne. Les pages qui suivent traitent de la liturgie du Mariage et nous offrent l'occasion d'une écoute mutuelle pour découvrir ce que nous avons en commun, non seulement dans la célébration nuptiale, mais aussi dans la doctrine qu'elle reflète.
Nos deux traditions voient dans l'alliance de deux époux comme un signe visible de l'Alliance de Dieu avec son peuple, Alliance en laquelle, selon la vision symbolique des prophètes, Dieu est l'Epoux et son peuple, l'épousée. L'article du rabbin Finitel souligne bien cet « archétype » divin, en même temps que l'aspect communautaire de la célé
bration juive du mariage, tandis que le Père Nocent montre comment l'Eglise reprend ce même archétype, mais en y superposant l'image de l'amour du Christ pour l'Eglise-Epouse.
La liturgie juive du mariage, dans ses rites, ses formules, ses symboles, s'enracine dans la Bible et ne peut se comprendre qu'à sa lumière. Il en est de même pour la cérémonie chrétienne qui, sur bien des points, est restée en lien étroit avec la tradition biblique originelle, mais, comme le montre bien A. Nocent, davantage en Orient qu'en Occident.
La liturgie juive, comme celle de l'Eglise, souligne le rôle important d'un nouveau couple, cellule d'humanité, pour la perpétuation du genre humain et de la communauté des croyants. Le prochain numéro de notre revue abordera le sujet de la famille comme lieu privilégié de la transmission d'une tradition, dans un monde qui perd de plus en plus ses racines.