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Action sociale et relations judéo-chrétiennes
La rédaction
Lors de l'audience accordée par le Pape au président et à quelques membres du World Jewish Congress le 6 janvier 1969, Paul VI exprimait le désir de voir se développer la collaboration entre l'Eglise et le peuple juif. Cette même idée se trouve aussi dans son allocution aux représentants de la communauté juive de Bogotà, au mois d'août 1968, quand il disait: « Dieu a créé l'homme à son image et nous partageons la foi d'être appelés... à faire la volonté divine et à nous mettre au service les uns des autres ».
Sril est vrai que les relations entre juifs et chrétiens sont profondément et fondamentalement déterminées par les conceptions théologiques qui doivent être sérieusement étudiées et réétudiées, on ne devrait cependant pas sous-estimer l'importance de leurs relations dans l'action sociale. C'est dans la réalité quotidienne de la vie sociale que se recontrent les hommes, que se rencontrent les juifs et les chrétiens. Là se manifestent les convictions et les conséquences pratiques de l'attitude intérieure, là aussi peuvent se corriger de fausses idées et là, dans la pratique, peut se créer un autre climat. En faisant quelque chose ensemble, en oeuvrant ensemble, on peut se découvrir et se connaître d'une nouvelle manière. En un temps où s'établissent beaucoup de nouveaux contacts de travail et de collaborations, une approche réaliste et existentielle découvre de nouvelles possibilités de
créer un climat de compréhension, de respect et d'entente. Cette vue est bien conforme à la vision biblique qui nous montre l'homme, image de Dieu, non pas comme un individu en soi, mais comme une personne, un être social, avec une tâche, une responsabilité, une mission de l'un vis-à-vis de l'autre. Avec et en Abraham, le peuple doit être une bénédiction pour toutes les nations. Et l'accomplissement des temps messianiques sera caractérisé par une entente et une paix universelles. Les rapports de l'homme, du peuple choisi avec Dieu ne peuvent se séparer des rapports entre les hommes ou plutôt, c'est dans les relations humaines, dans la société que se réalisent les convictions religieuses. Ainsi, le souci de l'homme, de sa liberté, de sa rédemption, de son bien-être général doit être la caractéristique de l'activité du peuple biblique.
Nous savons pourtant trop bien que l'histoire nous fait voir une tout autre attitude dans les relations sociales, surtout entre juifs et chrétiens. Notre temps, plus ouvert au pluralisme et au respect de la personne et de son libre choix, semble offrir de nouvelles possibilités de sincère collaboration.
Le présent numéro de Sidic donne un aperçu de ce qu'on pense et de ce qu'on fait dans ce domaine.