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SIDIC Periodical IX - 1976/3
La femme dans la Tradition juive et chrétienne (Pages 04 - 08)

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Une perspective feministe sur la femme juive
Lucy Y. Steinitz

 

Permettez-moi de citer, en guise d'introduction, quelques lignes d'un discours fait à la première Conférence Nationale des Femmes Juives à New-York, en 1973. Il s'agit, pour celle qui parle, de partager une réflexion personnelle sur un problème qui touche profondément à sa propre identité juive:

Il me semble que l'identité de la femme Juive — ou mieux, de quelques-unes des femmes Juives que je connais, y compris, d'abord et avant tout, moi-même — se trouve quelque part à l'intérieur du conflit qu'il y a entre être une femme et être une Juive, et aussi dans la nécessité de fusionner les deux par des moyens encore inconnus.1

Trois ans ont passé depuis ce discours — à peine le temps d'un clin d'oeil dans le déploiement séculaire de l'histoire Juive. Mais en ces trois années le mouvement des Femmes Juives — autrement dit, la convergence d'une idéologie féministe et d'un engagement juif chez des femmes de tous âges — a encouragé en Amérique du Nord des centaines de conférences au plan locgl ct trois au plan national, a stimulé la publication de livres et d'articles se rapportant à la question et provoqué un changement progressif dans les programmes d'étude et les règlements disciplinaires de bien des institutions américaines non-Orthodoxes. En 1972, Sally Priesand fut la première femme à recevoir l'investiture de rabbi d'un séminaire théologique. Un an plus tard, la Commission sur la Loi Juive et les Normes du mouvement Juif Conservateur en Amérique décida que hommes et femmes devaient être comptés de la même façon pour un minyan (quorum pour la prière), ce qui, jusqu'alors, n'était admis que dans les congrégations réformées moins traditionnelles.

Le mouvement des femmes Juives est une réponse organisée à la situation traditionnelle des femmes dans le Judaïsme religieux et à l'accroissement d'une prise de conscience jaillie de l'étincelle lancée par le mouvement féministe séculier. Laissez-moi prendre un exemple personnel. L'automne dernier, je donnais un cours sur la femme Juive au City College à New-York. Les deux-tiers de mes étudiants étaient des jeunes femmes Orthodoxes qui avaient bénéficié pendant douze ans de l'éducation confessionnelle yeshiva (externat juif). Chaque leçon du cours, disaient-elles, pour abstraites et objectives qu'elles aient pu être, les atteignaient personnelle ment et directement, touchant à leur vie, à leur avenir et à leur relation avec Dieu et avec la communauté d'Israël.

LES FEMMES DANS LA BIBLE

Si nous cherchons des modèles appropriés de rôles à tenir, nous pouvons d'abord nous tourner vers les femmes juives de la Bible. Il est écrit au commencement de la Genèse que Dieu créa l'homme et la femme à sa propre image (Gn. 1, 27). Tous deux ont part à sa bénédiction: « Soyez féconds et multipliez » (Gn. 1, 28). C'est là le premier commandement de Dieu et il a, plus que tout autre, façonné la vie de la femme juive.

« Que Dieu te rende semblable à Sarah, Rebecca, Rachel et Lia ». Telle est la bénédiction qu'un père juif prononce sur ses filles chaque soir de Shabbat (Sabbat) depuis les temps anciens. Nous honorons et louons ces « matriarches », nos aïeules des premiers âges, et nous prions que les filles d'aujourd'hui puissent trouver leur accomplissement dans les rôles mêmes qui furent les leurs. Dieu prononça une sentence contre la première femme, Eve, en l'avertissant du sort auquel aucune femme ne saurait échapper:

A la femme il dit:
« Je multiplierai les peines de tes grossesses, Dans la peine tu enfanteras des fils.
Ta convoitise te poussera vers ton mari Et lui dominera sur toi » (Gn. 3, 16).*

En ces mots se trouve contenue toute la tragédie de la femme, et aussi, selon de larges secteurs du Judaïsme orthodoxe, tout le bonheur qui lui est destiné.

Les récits bibliques nous décrivent la condition des toutes premières femmes juives. Nombreux sont les règlements légaux qui s'appliquent également aux hommes et aux femmes. Les femmes reçoivent de plus l'assurance spéciale que leurs maris doivent les nourrir, les vêtir et leur être fidèles. L'honneur et la pureté des femmes sont soigneusement protégés par la loi. On lapide un homme qui a enlevé une fiancée; si elle a librement consenti au rapt, tous deux sont lapidés. Quand Dinah, l'unique fille de Jacob, fut séduite, ses frères la vengèrent en tuant tous les concitoyens de l'offenseur. La Bible, certes, autorise la polygamie (qui ne fut formellement proscrite qu'au onzième siècle de l'ère chrétienne), mais des prostituées sacrées étaient impensables dans la communauté israélite. Les Juifs avaient pris l'engagement de devenir une nation sainte — goy kadosh —, un modèle pour tous les autres peuples.

Il y a dans l'histoire des moments importants où les femmes juives ont joué le rôle principal. Miriam, la soeur de Moïse, entraîna les femmes d'Israël dans ce qui fut probablement le premier hymne national, « Célébrez Yahvé » (Ex. 15, 21), afin de chanter la fin de quatre siècles de servitude en Egypte. Nous l'avions déjà vue, en Ex. 2, 4-7, veillant sur son petit frère, demandant avec hardiesse à la fille de Pharaon si elle aimerait qu'une nourrice du peuple hébreu (elle-même) prenne soin du bébé qu'elle avait trouvé, Moïse. Miriam était aussi droite que courageuse; sa critique du mariage de Moïse avec une femme kushite lui valut plus tard d'être punie par la lèpre. Mais « Moïse implora Yahvé: O Dieu, daigne la guérir, je t'en prie! » (Nm. 12, 13). Tandis que Miriam était sequestrée hors du camp pour sept jours, selon les lois israélites (Nm. 12, 15), le peuple attendait son retour pour reprendre ensuite son voyage vers la Terre Promise.

Après Miriam, les prophétesses Hulda et Déborah. Deborah est la seule femme de la Bible que le consentement unanime de son peuple porte au sommet du pouvoir politique. Juge en temps de paix, leader en temps de guerre, elle se dresse pour défendre Israël et crie à Baraq: « Lève-toi, car voici le jour où Yahvé a livré Sisera entre tes mains. Oui! Yahvé marche devant toi! » (Jg. 4, 14). La bataille fut gagnée et la victoire triomphalement célébrée par le « Cantique de Déborah » (Jg. 5, 2-31).

Deux livres de la Bible portent les noms de deux femmes: Ruth et Esther, dont l'histoire est lue respectivement à chaque Shavuot (Fête des Semaines) et à chaque Purim dans le calendrier juif. Le livre de Ruth parle d'une femme Moabite, convertie au Judaïsme, et de son inlassable dévouement à Noémi, sa belle-mère. Le livre d'Esther conte l'histoire d'une Juive devenue reine à la cour de Perse. Grâce à sa modestie et à son fin stratagème, indéfectiblement fidèle à son peuple, elle réussit à influencer le roi, sauvant ainsi les Juifs d'une mort imminente. Modèle très clair de rôle, donc: la femme juive idéale doit être belle, humble, courageuse, loyale, gracieuse et obéissante.

Par-dessus tout, la femme juive doit être épouse et mère. Chaque veille de Sabbat, l'époux bénit sa femme: « Eshet hayil, mi yimzah?... »

Une femme parfaite, qui la trouvera?
Elle a bien plus de prix que les perles!...
De sa maisonnée elle surveille le va-et-vient;
Elle ne mange pas le pain de l'oisiveté.
Ses fils se lèvent pour la proclamer bienheureuse,
Son mari, pour faire son éloge:
Nombre de femmes ont accompli des exploits,
Mais toi, tu les surpasses toutes (Prov. 31, 10-29).

Mais il est, chez la femme, un autre aspect. On nous avertit:

Pour te préserver de la femme mauvaise
De la langue doucereuse d'une étrangère.
Ne convoite pas dans ton coeur sa beauté,
Ne te laisse pas prendre à ses oeillades,
Car à la prostituée suffit un quignon de pain,
Mais l'adultère en veut à une vie précieuse (Prov. 6, 24-26).

Le prototype de la femme mauvaise naît de la divergence entre les deux récits bibliques de la création. Au chapitre deux de la Genèse, Dieu, pour créer Eve, la tire d'une côte d'Adam. Au premier chapitre, l'homme et la femme sont créés égaux. Cette contradiction a conduit au développement midrashique du mythe de Lilith. Lilith, à qui Isaïe seul accorde une attention sommaire (Is. 34, 14), est parfois appelée « le monstre de la nuit ». En voici la légende:

Pour qu'Adam ne reste pas seul, Lilith, la première, lui fut donnée pour femme. Comme lui, elle avait été créée à partir de la poussière du sol. Mais elle ne demeura pas longtemps avec lui, car elle voulait jouir d'une pleine égalité avec son mari.

Ses droits dérivaient, selon elle, de leur identique origine à tous deux. Grâce à l'aide du Nom Ineffable, qu'elle osa prononcer, Lilith s'envola loin d'Adam et s'évanouit dans l'air. Adam se plaignit à Dieu de ce que la femme qu'il lui avait donnée l'avait abondonné. Alors Dieu dépêcha trois anges pour la capturer. Ils la trouvèrent dans la Mer Rouge et ils cherchèrent à la ramener par des menaces: si elle ne revenait pas, elle verrait mourir chaque jour une centaine de ses enfants-démons. Mais Lilith préféra ce châtiment à la vie avec Adam. Elle se venge en s'attaquant aux bébés, durant la première nuit de leur existence pour les petits garçons, tandis que les petites filles sont exposées à ses noirs desseins tant qu'elles n'ont pas atteint l'âge de vingt jours. Le seul moyen de prévenir le mal est d'attacher au cou des enfants une amulette portant les noms des trois anges, car tel avait été l'accord entre Lilith et ceux qui l'avaient capturée.

La femme destinée à devenir la vraie compagne de l'homme fut tirée du corps d'Adam « car l'union est indissoluble seulement lorsque le semblable est joint à son semblable ». La création de la femme à partir de l'homme fut possible parce qu'Adam avait à l'origine deux visages qui furent séparés à la naissance d'Eve.2

Le mythe de Lilith comporte une moralité. Lilith fut punie, et plus tard redoutée, à cause de son indépendance. Durant des centaines d'années, on a dit aux femmes juives qu'il était dangereux de lui ressembler. Agressivité, affirmation de soi, force; ce ne sont point là des qualités admirables chez une femme. Mieux vaut être docile comme Eve.3

LES FEMMES ET LES COMMANDEMENTS

Plus encore que par des modèles spécifiquement caractérisés, la vie de la femme juive est définie par son attitude vis-à-vis des commandements, (mitzvot), auxquels tout juif pratiquant doit se soumettre. Un intérêt particulier s'attache à certains préceptes qui ont été positivement énoncés et consacrés par le temps (mitzvot aseh shehazman g'rama) et dont les femmes sont exemptées selon la Mishnah (Kiddushin 1:7). Les femmes, par exemple, ne sont pas obligées d'écouter le Shofar au jour de l'an juif (Rosh Ha-Shanah), de prier trois fois par jour, de porter les phylactères (tefillin) et le châle de prière (tallit) ou de manger dans une hutte (sukkah) pendant la Fête des Tabernacles. Les trois exceptions à cette règle sont la préparation de la pâte pour les pains du Sabbat (hallah), l'allumage des lampes du Sabbat et le maintien des lois concernant la pureté de la famille (taharat hamishpahah).

La raison le plus souvent invoquée pour cette exemption générale est que les femmes sont constamment chargées du soin de leur mari et de leurs enfants et ne disposent pas toujours du temps voulu pour accomplir les mitzvot à un moment spécifique. Les intérêts premiers de la femme sont domestiques; à l'intérieur de la famille, elle a des tâches nécessaires et souvent nobles à remplir. Dans son foyer, la femme juive traditionnelle est souvent mise sur un piédestal. Son rôle, pour différent qu'il soit de celui d'un homme, n'en est pas moins essentiel à la continuité de la vie juive.

Mais cette interprétation a été critiquée par beaucoup, qui pensent que le coeur et l'âme du Judaïsme résident en deux choses: communauté et prière. La maison d'études orthodoxe (bet midrash) et la synagogue sont presque exclusivement dominées par des hommes. Les femmes ont pu se contenter de leur situation tout au long de presque toute l'histoire juive, mais elles se sont trouvées en conséquence reléguées au second plan et pourvues d'un statut inférieur dans presque tous les domaines de l'activité communautaire. C'est ce que notre perception moderne des choses nous oblige à conclure.

Il est vrai, cependant, que si les femmes ne sont pas tenues à pratiquer certains commandements (et généralement elles ne l'ont pas fait), elles peuvent, selon de nombreux rabbis, choisir de les observer si elles le désirent. Quelques Juives féministes s'engagent dans cette voie aujourd'hui. De tous les grands rabbis post-talmudiques, seul Rashi interdit positivement aux femmes de pratiquer ces mitzvot.

MARIAGE ET DIVORCE

La plupart des lois juives concernant les femmes traitent du rituel et de la réglementation du mariage. En plusieurs occasions, les rabbis ont dit que dans la demeure d'un homme sans femme il n'y a ni bénédiction, ni vie, ni joie, ni soutien, ni bien, ni paix.4 Le but du mariage est de remplir le devoir de la procréation, de servir de digue à l'immoralité (c'est-à-dire de canaliser de façon légitime les impulsions sexuelles) et de fournir une compagnie aux deux parties intéressées, au plan économique comme au plan social. La cérémonie, de fait, comporte les deux actes distincts des fiançailles et du mariage; elle inclut la signature du contrat de mariage (ketubbah), document légal qui incorpore tous les points capitaux sur lesquels mari et femme se sont mis d'accord. A l'origine, la ketubbah fut instituée pour protéger la femme contre un divorce ou un manque d'égards arbitraires. Elle contient traditionnellement des mesures au sujet de la dot, de l'héritage, des droits de la femme à être nourrie, vêtue, soignée, rachetée, enterrée, comblée par son mari (sexuellement) et dédommagée par une somme d'argent minimum en cas de mort ou de divorce.

Dans les cas normaux, le divorce ne peut être accordé que si les deux époux y consentent librement, mari et (par décret du rabbi Gershom au 11e siècle) femme. Toutefois, seul l'homme a le droit de demander directement le divorce d'avec son épouse; la femme doit d'abord plaider publiquement son cas devant une cour rabbinique (bet din) avant que la procédure du divorce puisse commencer.

La loi biblique (Dt. 25, 5-10) exigeait qu'une veuve sans enfant se remariât avec le frère de son époux pour assurer une descendance au défunt. C'est la coutume dite du lévirat. L'enfant de ce second mariage était considéré comme issu du premier. La veuve pouvait se libérer de cette obligation du lévirat seulement si les frères du défunt le voulaient bien et moyennant la célébration d'une cérémonie spéciale connue sous le nom de halizah. Mais en raison d'un autre décret du rabbi Gershom, il est souvent presque impossible de se marier selon la coutume du lévirat; les deux parties doivent alors nécessairement accomplir les rites de l'halizah.

Une fois mariée, la Juive pratiquante est fidèle aux lois de pureté familiale (taharat ha-mishpahah). Les rapports sexuels lui sont interdits pendant et aussitôt après ses périodes mensuelles. L'espace de temps durant lequel elle est considérée comme séparée, ou impure (teme'ah) comprend la durée du flux menstruel (on doit compter un minimum de cinq jours) et les sept jours de « dormance » qui suivent (il n'y faut absolument aucun écoulement sanguin, autrement on doit recommencer au premier jour). Après la naissance d'un enfant, la femme est également teme'ah pendant deux ou trois semaines, les sept de « dormance » inclus, selon que l'enfant est mâle ou femelle (voir Lev. 12, 1-8). Une interprétation moderne voit un symbole de mort dans la matrice d'une nouvelle accouchée tout comme dans l'écoulement du sang menstruel qui était, à l'intérieur du corps, nourriture d'une vie en puissance.5 La femme teme'ah retrouve sa pureté et peut reprendre des relations sexuelles normales après s'être plongée dans un bain rituel (mikveh).

Si elles ne sont convenablement comprises, les lois de pureté familiale peuvent avoir des effets psychologiques dévastateurs sur la femme juive contemporaine. Si une femme rituellement impure est considérée comme physiquement malpropre ou répugnante, cela peut fausser ses propres attitudes et la conduire à se mésestimer. En réponse à ce problème, un groupe féministe de New-York a composé une bénédiction (berakhah) que l'on récite au début de chaque flux menstruel; elle aide à neutraliser tout ce que la menstruation pourrait suggérer de négatif ou de nuisible:

Béni sois-tu, O Seigneur. Tu es notre Dieu, le Dieu de nos aïeules et de nos aïeux, qui a lancé la lune dans sa course et établi les cycles de la vie. Béni sois-tu, O Seigneur, toi qui m'as créée femme.8

LES FEMMES DANS L'HISTOIRE JUIVE

La place des femmes dans l'histoire juive doit être vue en relation avec celle qu'elles occupent dans la vie générale de la communauté. Comme on le voit dans la littérature des Réponses 7 au Moyen-Age (900-1500) par exemple, les femmes juives avaient un rôle très actif dans les affaires de leur mari et dans les opérations commerciales. Elles se lançaient souvent d'elles-mêmes dans des transactions et, comme elles étaient des femmes d'affaires efficaces et avisées, elles étaient universellement respectées. Leur importance au plan économique accrut leur prestige et leur influence à l'intérieur de la communauté juive. Un commentaire des « Responsa » dit que « de nos jours nous n'avons plus peur de marcher derrière une femme (par crainte du mal) » en dépit d'un vieil avertissement contraire du Talmud.8 Les femmes commencèrent aussi à réclamer instamment certains privilèges religieux jusqu'alors réservés aux hommes. Quelques-unes prenaient part au repas (seder) durant la Pâque, portaient les franges rituelles (zitzit) ou demandaient d'être appelées à lire la Torah dans la synagogue.' La littérature des réponses montre à l'évidence que le statut des femmes juives s'est élevé simultanément dans les domaines religieux et civil — corrélation que les sociologues appellent mise en équilibre des statuts.

Cela est significatif, car le même rapport, me semble-t-il, est visible aujourd'hui. Nous assistons à une modification formidable du rôle des femmes dans notre société. Elles ne cessent de progresser en ce qui regarde les domaines de l'instruction, de la culture et de la recherche; elles se trouvent de plus en plus en position d'exercer une influence sur l'administration et la politique. Beaucoup de femmes juives cherchent à susciter le même type de changement à l'intérieur de leurs communautés sectaires. Poussées peut-être par le mouvement féministe séculier, mais très attachées pourtant à leur propre tradition, ces femmes étudient leur héritage; elles s'attaquent à des problèmes spécifiques et réclament les changements qu'elles jugent nécessaires dans les sphères éducative, politique et religieuse de la vie juive. Bref, les féministes juives demandent d'être traitées comme des personnes juives à part entière, comme des êtres humains participant au même titre que les hommes au développement d'une communauté juive internationale et vivante.


Lucy Y. Steinitz est coordinateur pour le Développement Académique au Département des Etudes Juives au City College de New-York; elle édite le « Response Magazine: A contemporary Jewish Review ».

1. Judith Plaskow Goldenberg, « The Jewish Feminist: Conflict in Identities », Liz Kolton et al, eds., Response: A contemporary Jewish Review (The Jewish Woman: An Anthology). N. 18, été 1973, p. 11.
* Les citations bibliques sont tirées de la Bible de Jérusalem. Cerf, Paris 1961, à une exception près.
2. Louis Ginzberg, Legends of the Jews, Vol. 1 (Philadelphia: Jewish Publication Society of America, 1956), pp. 65-66. Cette légende est basée sur l'Alphabet of Ben Sira 23 a/b et 33 a/b; Zobar I, 19b, 34b, III, 19a; Midrash Ha-Gadol 1,83; Genesis Rabbah 8.1 et 17.6; etc.
3. Sally Priesand, Judaism and the New Woman (New York: Behrman House, 1975), p. 5.
4. Voir C.G. Montefiore et H. Loewe, A Rabbinic Anthology (Philadalphia: Jewish Publication Society of America, 1960), pp. 507-510.
5. Rachel Adler, « Tum'ah and Tohorah: Ends and Beginnings », dans Kolton, op. cit., pp. 117-127. Rachel Adler suggère que la durée de « teme'ah » (séparation, impureté) est plus grande à la naissance d'une fille parce que la mère donne naissance à una autre donneuse de naissance potentielle.
6. Nita Polay, « Bracha on Menstruation », Kesher: A Havurah and New Halacha Newsletter, vol. 1, n. 3 (Washington D.C., Août 1974). [Texte légèrement modifié Ed.].
7. Les « Responsa » sont des réponses écrites par des autorités rabbiniques compétentes à des questions traitant de la loi juive. Une abondante littérature de réponses s'étend sur toute la période qui va du neuvième siècle à nos jours.
8. Isidore Epstein, « The Jewish Women in the Responsa », Leo Jung, ed., The Jewish library, Vol. 3, Woman (London: Soncino Press, 1970), p. 44. Voir aussi Talmud Berakhot 61a.
6 Epstein, op. cit., p. 44.

 

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