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Présentation
Les éditeurs
II semble que ce soit un trait caractéristique de la tradition judéo-chrétienne qu'il ne puisse y avoir d'action liturgique importante sans que la Parole de Dieu soit proclamée au sein de l'assemblée des croyants, et cela avant tout par la lecture et le commentaire de l'Ecriture Sainte.
L'Eglise naissante n'a fait que reprendre la coutume du judaïsme postexilique et rabbinique, tant pour la première partie de la célébration eucharistique que pour l'office des prières quotidiennes. Toute prière liturgique, tant juive que chrétienne, est tissée des textes mêmes de l'Ecriture, de psaumes surtout, mais elle comporte aussi un moment privilégié, celui où le Livre est présenté avec solennité et la Parole proclamée par le célébrant, comme si Dieu lui-même, à travers les paroles humaines de la Bible, faisait entendre les échos de sa propre Parole et s'adressait aujourd'hui aux fidèles rassemblés qui «écoutent». Moment privilégié, parmi tant d'autres d'ailleurs, où Dieu nous sollicite, nous parle.
On tit la Torah et une lecture tirée des Prophètes qui en est déjà le commentaire, la Haftara, à la synagogue; à l'église, lecture de l'EvangFle accompagnée de textes de l'Ancien ou du Nouveau Testament généralement choisis en fonction d'un thème commun. On ne saurait trop souligner l'importance de ce choix: nous renvoyons ici aux excellentes remarques d'Eugene Fisher en SIDIC vol. XV No 2-1982, pp. 12-13, et à celles de Herman Wegman dans son article: « Effets significatifs de changements insignifiants » paru en Concilíum No 182, p. 91 ss.
La Parole de Dieu lue dans l'assemblée appelle le peuple à c faire et devenir ce qu'il proclame ». Aussi est-il normal qu'elle soit suivie d'un commentaire du célébrant expliquant et actualisant ce qui vient d'être lu en fonction des circonstances concrètes et des besoins. Cette coutume remonte très haut dans le temps, comme en témoignent les homélies juives anciennes ou celles des Pères de l'Eglise, coutume que le Concile Vatican II, (dans la Constitution sur la Liturgie No 35 et 52), a voulu remettre en valeur, de même qu'il rappelle l'importance de la Sainte Ecriture (No 24):
« Dans la célébration de la liturgie, la Sainte Ecriture a une importance extrême. C'est d'elle que sont tirés les textes qu'on lit et que l'homélie explique, ainsi que les psaumes que l'on chante; c'est sous son inspiration et dans son élan que les prières, les oraisons et les hymnes liturgiques ont jailli... ».