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SIDIC Periodical XXXVI - 2003/1-3
Poursuivre la culture du dialogue (Pages 15-19)

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Poursuivre la culture du dialogue en Afrique: mémoires et l'expérience de la violence
Karamaga, André

 


Conférence prononcée lors de la Consultation judéo-chrétienne en Afrique francophone organisée par le Bureau des relations interreligieuses du COE, et le Comité juif international pour les consultations interreligieuses (IJCIC) à Yaoundé, du 8-13 novembre 2001.


1. Introduction

Je voudrais d’abord exprimer ma reconnaissance aux organisateurs de cette consultation qui m’ont donné, à travers ce thème « mémoires et l’expérience de la violence », la motivation de réfléchir sur les situations que je vis depuis bientôt plus de quarante ans. Comme certains d’entre vous le savent déjà, je viens du Rwanda, ce petit pays au centre de l’Afrique dont les horreurs et les images de morts ont profondément choqué le monde, notamment pendant le génocide de 1994 qui été l’aboutissement de plus de quarante ans de violence à répétition.
J’ai eu le malheur ou la chance en tant que témoin oculaire, de faire partie d’une génération qui a vu naître et se développer l’idéologie de la haine qui a culminé en l’élimination physique de plus d’un million de personnes dans une période record de trois mois. Ceux qui croient que les Africains sont incapables de réussir à organiser minutieusement et efficacement quelque chose se trompent. Si le génie, la créativité et la ténacité démontrés par mes compatriotes au service de la mort pouvaient être orientés au service de la vie, notre pays, notre continent et même notre monde changeraient de face très rapidement. Mon intention ici n’est pas d’analyser les causes et les conséquences du génocide rwandais . (1)
Il reste cependant inévitable que je devrais de temps en temps y faire allusion, d’autant plus que j’ai choisi de partir de mes expériences personnelles comme base d’une réflexion plus globale.

2. Tensions entre mémoire et oubli

a) L’ébranlement des certitudes et des convictions

On nous demande souvent en tant que Rwandais d’expliquer comment ce qui est arrivé a pu se produire. Cette question nous embarrasse terriblement parce que nous avons été surpris comme tout le monde, même si nous avons été témoins de la croissance rapide des tensions et du processus d’intoxication. Jamais nous ne pouvions imaginer que la barbarie humaine pouvait atteindre les proportions qu’elle a atteintes chez nous.
Au moment du génocide de 1994, je me trouvais à Nairobi, au Kenya où je travaillais pour la Conférence des Eglises de toute l’Afrique, en charge du département de théologie et du dialogue interreligieux. C’est ce département dont j’étais responsable qui a proposé le passage du paradigme de la libération à celui de la reconstruction dans la théologie africaine : c’est à dire qui a initié ce que l’on appelle aujourd’hui « la théologie de la reconstruction ». Je croyais fermement, et je crois toujours, que la reconstruction de l’Afrique est possible, à partir de toutes les potentialités humaines et matérielles que Dieu nous a données. La surprise et le désarroi vinrent lorsque l’intelligence et le génie sur lesquels nous comptions furent mis au service du mal et de la mort jusqu’à conduire à la tragédie du génocide dans mon propre pays.
Au cours de mes études et pendant mon travail au Rwanda, en Europe ou au Kenya, j’avais tellement vanté la culture et les valeurs africaines centrées sur l’Ubuntu, c’est à dire sur la sacralité de la vie. Toute cette construction intellectuelle qui avait accouché des certitudes et des convictions qui gouvernaient ma vie et mes engagements a été profondément ébranlée et cet ébranlement m’a mis dans un état de remise en question, état duquel je ne suis d’ailleurs pas tout à fait sorti. Voilà l’état d’esprit dans lequel je suis retourné au Rwanda en 1995 avec pour tâche précise la reconstruction de l’Eglise et de notre société profondément désagrégées.
Au cours du Synode qui m’a élu en février 1995, comme président de l’Eglise presbytérienne au Rwanda, ma crainte a été aggravée par la remarque d’un de mes collègues pasteurs qui a souligné que mon élection à la tête d’une Eglise déchirée dans un pays démoli me donnait une excellente occasion de mettre en pratique la théologie de la reconstruction que je savais si bien raconter en théorie.

b) des ossements desséchés

Devant ce défi d’une immensité incommensurable, un passage biblique dominait mon esprit et se trouva être la source profonde de mon inspiration et de mon engagement.

« La main du Seigneur fut sur moi ; il me fit sortir par l’esprit du Seigneur et me déposa au milieu de la vallée : elle était pleine d’ossements. Il me fit circuler parmi eux en tout sens ; ils étaient tout à fait desséchés. Il me dit : Fils de l’homme, ces ossements peuvent-ils revivre ? Je dis : Seigneur Dieu, c’est toi qui le sais ! Il me dit : Prononce un oracle contre ces ossements ; dis-leur : Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur. Ainsi parle le Seigneur Dieu à ces ossements : Je vais faire venir en vous un souffle pour que vous viviez. Je mettrai sur vous des nerfs, je ferai croître sur vous de la chair, j’étendrai sur vous de la peau, je mettrai en vous un souffle et vous vivrez. Alors vous connaîtrez que je suis le Seigneur » (Ezéchiel, 37, 1-6).

Le défi du déchirement de la société rwandaise ne réside pas seulement dans l’ampleur des crimes contre l’humanité commis par des Rwandais contre d’autres Rwandais. Il est amplifié par le fait que les survivants de l’hécatombe, les bourreaux et les victimes, doivent réapprendre à vivre ensemble et à tout partager. C’est devant cette réalité impérative que la fameuse reconstruction s’est tout de suite heurtée contre d’une part des gens qui souhaitaient de tout cœur oublier pour pouvoir continuer à vivre, et d’autre part ceux qui étaient convaincus que l’oubli serait un autre crime qui ne leur serait jamais pardonné.
En effet, les gens qui avaient vu les membres de leur propre famille tuer les voisins avec lesquels ils vivaient depuis longtemps souffraient terriblement du poids d’une culpabilité implicite et des images des scènes auxquelles ils ont assisté. Ils ont été témoins des tueries et savent où les gens ont été enterrés en hâte. Leur demander d’en parler signifiait leur dire d’accepter de porter le poids de la honte et des conséquences des crimes commis. Ce sentiment traumatisant pouvait aussi être aggravé par l’attitude, voire la volonté de quelques gens sans scrupules, prêts à en profiter pour humilier ou pour acquérir des biens.
De l’autre côté se trouvaient, et se trouvent toujours, des rescapés du génocide ou des membres des familles exterminées qui venaient de rentrer d’exil et qui voulaient connaître les circonstances de la mort des leurs, là où ils ont été enfouis en hâte, en vue de les enterrer dans la dignité. Pour dire les choses plus abruptement, les uns voulaient tout oublier tout de suite, tandis que les autres souhaitaient tout savoir et conserver la mémoire à tout prix.
A vrai dire, il n’y a pas eu de débat ouvert à ce sujet, et d’ailleurs un tel débat n’était pas possible vu les tensions, les traumatismes et les incertitudes qui caractérisaient cette période directement consécutive au génocide.
Des initiatives de déterrer les corps et d’organiser des cérémonies d’inhumation et de deuil dans la dignité se sont donc multipliées à travers tout le pays. Les Eglises elles-mêmes semblaient divisées à ce sujet : les unes, à l’instar de l’Eglise presbytérienne au Rwanda dont je venais d’être élu responsable, étaient convaincues que toute reconstruction possible du tissu social rwandais, si déchiré, devait absolument commencer par cet acte d’honorer les victimes en leur donnant un enterrement digne. Les autres préféraient commencer directement à parler du pardon et de la réconciliation, souvent en culpabilisant les rescapés dont le châtiment serait inévitable s’ils n’arrivaient pas à pardonner sans condition, à l’instar du Christ.
Je n’oublierai jamais l’extrême tension que nous avons dû gérer quand nous organisions l’enterrement à Remera de six de nos seize pasteurs tués pendant le génocide, lorsqu’une grande partie de notre base exprima sa résistance vis-à-vis du principe même de déterrer les corps pour les enterrer de nouveau dans la dignité. En effet, une délégation de chrétiens vint me voir dans mon bureau, la Bible à la main, pour me demander sur quelle base biblique pouvions-nous nous fonder pour suivre aveuglément l’initiative du gouvernement qui risquait de nous conduire à l’hérésie anti-protestante de prier pour les morts. J’ai eu beaucoup de joie d’accueillir cette délégation qui osait effectivement dire clairement ce que beaucoup d’autres disaient tout bas. Mais, j’étais en quelque sorte théologiquement désarmé puisque, depuis presque une année, je vivais dans la gestion quotidienne des urgences sans nécessairement baser mes engagements sur des conclusions théologiques et doctrinales. Avant même que les discussions prirent de l’ampleur, un de mes collègues rescapé qui était avec nous, nous proposa la lecture du passage suivant :

« David alla reprendre les ossements de Saül et ceux de Jonathan, son fils, aux bourgeois de Gavesh-de-Galaad, qui les avaient dérobés sur l’esplanade de Beth-Shéân, où les Philistins les avaient suspendus, le jour où les Philistins avaient frappé Saül à Gilboa. Il emporta de là les ossements de Saül et de son fils Jonathan et l’on recueillit les ossements des suppliciés. On ensevelit les ossements de Saül et de son fils Jonathan au pays de Benjamin, à Céla, dans la tombe de Qish, son père. On fit tout ce qu’avait ordonné le roi. Après quoi, Dieu se montra propice au pays. » (2 Samuel, 21, 12-14).

La lecture de ce passage, que nous avons par ailleurs utilisé partout ailleurs, décanta la situation et le processus se poursuivit sans plus d’antagonismes. Aujourd’hui, près d’une centaine de sites de génocide ont été identifiés dans différents coins du pays même si beaucoup reste à faire pour les construire et les organiser correctement. De plus l’impératif d’oublier pour pouvoir pardonner a perdu la force que voulaient lui donner certains prédicateurs superficiels.
Néanmoins, un défi majeur demeure : comment conserver la mémoire tout en développant des ressorts psychologiques et spirituels qui puissent servir de base du pardon et d’une réconciliation possible ?

3. Mémoire et violence dans la théologie africaine

a) La mémoire comme base du christianisme

Le christianisme est une religion fondée sur la mémoire. Que ce soit au niveau des références diverses ou des célébrations liturgiques, le souvenir des faits marquants de la foi chrétienne inspire la compréhension et le vécu des générations successives de ceux qui adhèrent au christianisme. Ce processus de familiarisation d’avec des symboles ou des rites va jusqu’à une appropriation qui étonne. L’exemple le plus éloquent à ce sujet est celui de la croix. Nous savons tous ce que représentait ce symbole de mort atroce et de honte. Or, aujourd’hui la croix est portée avec fierté par les hauts dignitaires des Eglises chrétiennes. L’évocation de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ fait partie non seulement du langage mais également des sacrements et de toute la vie de l’Eglise chrétienne.
En d’autres termes, l’intégration de l’expérience de la violence dans la mémoire individuelle ou collective du chrétien est une démarche qui obéit aux principes d’amour du Christ qui a montré par sa vie et par sa mort la manière de répondre à la violence. « Père, pardonne-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23, 34).
Cet amour sans mesure qui ressort des tripes d’un être humain que nous reconnaissons comme notre frère et notre Seigneur constitue notre référence et notre inspiration dans la gestion de la mémoire qui a rapport avec la violence. C’est à partir de là que nous prônons le respect et la préservation de la mémoire avec le but d’en tirer des leçons pour l’avenir et d’envisager à travers elle, des perspectives de reconstruction d’une paix fondée sur la reconnaissance et le respect mutuels. Qu’il soit bien compris que nous ne croyons pas à une paix ou une réconciliation à bon marché, fondée sur l’impunité ou l’absence de réparation.
La préservation de la mémoire ramène tout le monde à la reconnaissance de la gravité des crimes commis et devrait les conduire à concevoir ensemble des mécanismes de reconnaissance de la vérité. La reconnaissance de la gravité des crimes devrait aboutir aux engagements de prévention afin que plus jamais la même chose ne puisse se reproduire. Dans son effort d’auto-affirmation et de guérison de la mémoire, la théologie africaine va plus loin dans le temps et prend au sérieux les rapports extraordinaires et privilégiés entre les Africains et les Juifs. Dans cette perspective, l’important n’est pas la période de frustration et d’esclavage en Egypte. Ce serait trahir la mémoire que de se laisser bloquer par cette expérience malheureuse en oubliant combien l’Afrique a montré une ouverture extraordinaire en accueillant Joseph et sa famille et en lui confiant de hautes responsabilités. De plus, le fait que le peuple juif ait passé quatre cents ans sur le continent africain explique suffisamment les similitudes culturelles et spirituelles entre les deux peuples : par exemple, les notions de Shalom et d’Ubuntu. Nous savons aussi que bien avant cette expérience de coexistence et de partage, il y a eu une relation de sang traduite dans le mariage de Moïse avec une Kushite, c’est-à-dire avec une noire africaine, qui a insisté sur l’importance de la circoncision. A la naissance du christianisme, l’Afrique n’était pas absente comme tentent de l’affirmer ceux qui donnent l’impression que ce continent existe uniquement depuis l’époque où ils prétendent l’avoir découvert, et que le christianisme africain est seulement vieux de quelques siècles récents. Parmi les visiteurs de Jérusalem surpris par l’événement de la Pentecôte, il y avait des Africains ; et l’Eglise n’a cessé de se développer sur le continent, de sorte qu’au quatrième siècle les chrétiens africains constituaient 20% de la chrétienté de l’époque. De plus, la mémoire collective se rappelle le rôle d’éminents théologiens africains, Tertullien et Augustin, qui ont marqué les premiers siècles de l’Eglise.
Il importe également de rappeler la nécessité pour la théologie africaine de passer du paradigme de la libération à celui de la reconstruction au début des années 90. En effet, le paradigme de la libération a été utilisé dans la théologie qui s’est développée parallèlement avec les mouvements de libération des pays qui se trouvaient sous l’occupation coloniale, spécialement en Amérique latine et en Afrique. De prime abord, cette démarche théologique a été une réaction contre des préjugés de toutes sortes qui circulaient, et qui circulent encore, au sujet des peuples colonisés et de leurs valeurs culturelles. Avec l’accession à l’indépendance politique par la plupart de nos pays, le paradigme de la libération et la démarche réactive ont commencé à perdre leur relevance et leur dynamisme. C’est ainsi qu’il est devenu nécessaire de passer au paradigme de la reconstruction centré essentiellement sur les livres de Néhémie et d’Esdras, alors que la théologie de la libération s’inspirait de la lecture du livre de l’Exode.


b) La foi en Dieu est une foi dans la paix

Chaque génération a ses chances et ses défis. D’aucuns seraient d’accord avec moi que l’un des défis majeurs qui sont les nôtres est celui des perspectives d’une paix durable fondée sur la justice et l’équité. Notre continent a besoin de telles perspectives, notre monde aussi. Sommes-nous autorisés à prendre notre foi en Dieu comme un fondement qui puisse rendre possible la construction d’une paix durable sans tomber dans la tentation de gommer ou de trahir la mémoire ? Les pessimistes peuvent difficilement accepter cette option parce que la coexistence religieuse est l’une des bombes à retardement qui risquent de générer des conflits et des guerres d’une réelle gravité.
N’avons-nous pas tous peur des conséquences de ce qui se passe aujourd’hui en Afghanistan vis-à-vis des fondamentalistes qui risquent de se radicaliser ? Néanmoins, à partir de la conception africaine de la foi en Dieu, il est inconcevable que les êtres humains respectueux de Dieu puissent se battre au nom de ce Dieu. Se battre au nom de Dieu, selon la conception africaine de l’Etre Suprême, c’est transformer ce Dieu en une idole qui a besoin d’être protégée par ses créatures. De plus, le respect de ce Dieu passe par le respect de l’harmonie relationnelle entre les composantes de la réalité. J’imagine que c’est dans la même perspective que le prophète Esaïe nous fait rêver d’un monde de paix où :

« Le loup habitera avec l’agneau,
le léopard se couchera près du chevreau,
le veau et le lionceau seront nourris ensemble ;
un petit garçon les conduira.
La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits, même gîte.
Le lion comme le bœuf mangera du fourrage.
Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra.
Sur le trou de la vipère le jeune enfant étendra la main.
Il ne se fera ni mal, ni destruction sur toute ma montagne sainte, car le pays sera rempli de la connaissance du Seigneur, comme la mer que comblent les eaux » (Esaïe 11, 6-9).

Du point de vue chrétien, des principes éthiques d’amour, de justice et de paix sont des valeurs sur lesquelles l’Evangile nous appelle à baser nos choix, nos actes et nos engagements. Néanmoins, le cas du Rwanda revient ici questionner le genre de christianisme que nous véhiculons, puisque le génocide a été possible dans ce pays où plus de 80% de la population se réclamaient chrétiens. Dans notre réflexion critique vis-à-vis du christianisme au Rwanda, nous sommes arrivés jusqu’à regretter que ce christianisme ait chassé la religion traditionnelle dans laquelle il était inconcevable de tuer une femme, même en temps de guerre, puisqu’elle est porteuse de la fertilité. Nous restons donc convaincus que la foi chrétienne bien comprise, la véritable foi en Dieu, d’une manière générale est une foi qui puisse engager à la construction d’une paix durable.

4. Conclusion

Je rends grâce à Dieu, parce qu’au bout de sept années de cheminement, l’image qui domine mon univers mental vis-à-vis de mon Eglise et de mon pays n’est plus celle des ossements desséchés. Des ossements se sont mis ensemble, des nerfs se sont reconstitués et le corps les couvre déjà. Je peux même dire qu’un peu de souffle anime ce corps jadis décomposé. Je suis profondément reconnaissant à Dieu pour ce miracle que j’ai vu de mes yeux.
Cependant, je suis conscient qu’un long chemin reste à faire pour construire ensemble et soigner la mémoire à partir de laquelle nous pourrons tous être convaincus que plus jamais l’innommable qui nous est arrivé ne puisse arriver chez nous, ou ailleurs. Ce qui me fait peur par-dessus tout, c’est que le monde semble fonctionner sans beaucoup tirer de leçons de la mémoire collective. Je dis souvent à mes amis africains que ce qui s’est passé chez nous peut malheureusement arriver ailleurs si les conditions minimales sont réunies : une dictature qui a peur d’être renversée, une pauvreté généralisée de la population, ainsi que l’identification d’un groupe quelconque comme bouc émissaire.
Je crois de tout cœur que nous devrions tous apprendre de notre passé pour envisager un avenir où des générations nouvelles pourraient vivre dans la paix et la dignité.


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* Le Rév. Dr André Karamaga a été Président de l’Eglise presbytérienne au Rwanda. Il est actuellement Secrétaire régional de l’Afrique au Conseil oecuménique des Eglises
1. Ceux qui veulent en savoir davantage peuvent profiter de l’analyse lucide que vient de publier le Dr Gatwa Tharcisse sous le titre RWANDA, Eglises victimes ou coupables ? Les Eglises et l’idéologie ethnique au Rwanda de 1990 à 1994. Editions CLE et HAHO.

 

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