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Chroniques
C. A. Rijk
CREATION D'UN COMITE EPISCOPAL FRANÇAIS
Le Secrétariat national de l'opinion publique de l'épiscopat français a publié le communiqué ci-après le 27 juin:
Conformément à la décision prise par le Conseil permanent de l'épiscopat, un Comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme a été institué. En font partie actuellement: Mgr Elchinger, Mgr Delarue, Mgr Etchegaray. Le P. B.D. Dupuy, o.p., en a accepté le secrétariat. Les évêques du Comité sont assistés de plusieurs experts.
La tâche de ce Comité est d'informer l'épiscopat sur les questions doctrinales ou pastorales posées en France par le judaïsme. De même, il proposera les moyens susceptibles d'améliorer institutionnellement les relations entre les communautés juives et les communautés chrétiennes.
(La Documentation Catholique 1544, 20 juillet 1969, p. 690.)
COMMUNIQUE
Mgr Jacques Delarue, évêque de Nanterre, nous fait savoir dans une lettre datée du 9 octobre 1969, que les derniers vestiges du Miracle des Billettes ont disparu de l'Eglise St Jean -St François à Paris.
1969 CAMBRIDGE CONFERENCE
Une vraie fraternité et un bon échange d'idées ont caractérisé la « Cambridge Conference » qui s'est tenue au Corpus Christi College à Cambridge, 20 du 25 au 27 juillet avec une participation record de 83 personnes, dont 46 chrétiens et 37 juifs.
Les conférences et échanges théologiques avaient pour thème: « Peuples choisis ». Ces rencontres furent suivies par la célébration d'un Kiddoush et d'un Sabbat ainsi que d'un Service Méthodiste de la Parole et du partage du pain. Tous les membres furent invités soit à participer pleinement aux célébrations cultuelles, soit à y assister comme observateurs sympathisants et respectueux.
En inaugurant la Conférence, le méthodiste, professeur d'hébreu et d'Ancien Testament, Rév. G.W. Anderson, développa le concept d'Israël en tant qu'individu et d'Israël en tant que communauté dont la fondation historique a des implications théologiques.
La Torah a pour les juifs une permanente valeur de rédemption; le second conférencier, Sr Louis Gabriel, de la Congrégation de Notre Dame de Sion, souligne que, pour les chrétiens, ce rôle est rempli par Jésus-Christ. En faisant le lien entre le Nouveau Testament et l'Ancien, elle montra que l'Ancien Testament a un sens par lui-même et peut rester seul. Le Nouveau, au contraire, dépend du premier et ne peut avoir de sens sans lui. En tant que chrétienne, elle posa cette question au judaïsme: « Etes-vous prêts à admettre que nous aussi, nous sommes Israël, que nous aussi nous sommes peuple de Dieu, même si nos chemins diffèrent du vôtre? »
D'après le professeur J.L. Teicher, maître de conférence en Etudes Rabbiniques à l'Université de Cambridge, l'élection est reliée au don de la Torah. Après avoir tiré la conclusion que le christianisme et le judaïsme sont deux réponses à cette situation, il en vient à la discussion des origines de la moderne aliénation du monothéisme.
Le monde a-t-il besoin des juifs et Dieu a-t-il vraiment confié une mission à ce peuple? demanda Moshe Davis, chef du Youth and Education Department du Jewish National Fund. Se référant à l'éternel dilemme d'être un peuple choisi, il soutint que les juifs furent choisis pour un service et non pour un privilège. Le peuple juif, dit-il, a toujours cru qu'il devrait être une bénédiction pour tous les peuples de la terre.
Au cours d'une table ronde, le Rév. Dr James Parkes conclut que le christianisme et le judaïsme sont tous deux vrais et essentiels car tous deux forment des peuples choisis, choisis pour une responsabilité.
Terminant sur cette note, dans une atmosphère cordiale d'entente, la Cambridge Conference de 1969 fut certainement un pas en avant dans l'esprit du Concile.
(D'après le rapport de la Conférence du C.C.J. de Joan Lawrence.)
CONFÉRENCE DE SAVANTS, LOUISVILLE
« L'Alliance divine se fait en deux temps, et y prennent part juifs et chrétiens ». Ceci fut affirmé par le Dr Eric C. Rust, professeur d'apologétique chrétienne au Southern Baptist Seminary (Louisville, Kentucky), pendant une réunion de trois jours pour environ 70 savants juifs et baptistes.
La session qui s'est tenue au Séminaire du 18 au 20 août, fut organisée par le Home Mission Board de la Southern Baptist Convention et l'Interreligious Affairs Department de l'American Jewish Committee. Les discussions portèrent sur certains aspects historiques, théologiques et sociaux des relations entre baptistes et juifs. Les cinq thèmes traités pendant la session furent:
• Le fond historique et culturel
• La signification d'Israël
• La signification de `Conversion/Teshouvah'
• La signification du Messie
- La religion et la responsabilité sociale Abraham J. Heschel, Ellis Rivkin, Arthur Gilbert, Marc Tanenbaum ont été parmi les conférenciers les plus connus.
Après un échange franc et sans préséance sur les tensions suscitées par « le désir des chrétiens de convertir les juifs », la conférence se termina par un appel à former un comité inter-religieux pour influencer le gouvernement dans le domaine des problèmes sociaux.
MAREDSOUS, BELGIQUE
« En quels termes la conscience juive, la Tradition et le fait même du judaïsme nous incitent-ils à exprimer et à comprendre le noyau fondamental de notre foi: le salut par et en Jésus Christ? »
Sur ce thème s'est penché un petit groupe de catholiques de langue française dans une session d'étude à Maredsous, Belgique, du 19 au 23 septembre. L'hospitalité, la paix et le silence du monastère bénédictin, dont l'abbé Dom Du Roy et deux autres moines participaient à la réunion, contribuaient largement à créer le climat nécessaire pour une réflexion profonde. Après l'introduction du père Dupuy qui situa le problème dans son contexte historique, exégétique et actuel, l'abbé Hruby de l'Institut Catholique de Paris expliqua en termes très clairs, le rôle de la Tradition dans le judaïsme. La Torah, sous ses deux formes, écrite et orale, est l'expression authentique, exhaustive et totale de la volonté de Dieu, elle est le centre de toute la Tradition. Les maîtres de la Tradition sont persuadés que, lorsqu'ils commentent et appliquent la Torah, première grâce de Dieu, aux différentes circonstances, une assistance divine particulière les empêche de dévier de la source. Pour exprimer le caractère cohérent de l'enseignement traditionnel ils disent que toute la Tradition remonte à Moïse. Dans le cadre de l'exposé de l'abbé Hruby plusieurs sujets furent ensuite traités: le nom de Dieu (Th. de Kruijf), le peuple de Dieu (exposé lu par J.P. Lichtenberg), la Shekhinah (Sr M. Hélène), Teshouvah (Sr Bénédicte), le royaume de Dieu (K. Hruby). Après chaque exposé une vive discussion approfondissait le thème. Progressivement on découvrit que le Nouveau Testament avait laissé ouvertes beaucoup de questions concernant les rapports entre juifs et chrétiens, questions qui demandent une étude prolongée. On constata souvent des points convergents mais aussi des divergences qui portent sur des concepts fondamentaux entre les Traditions juive et chrétienne. Il y a vraiment un héritage commun, mais par ailleurs il serait faux et dangereux de vouloir faire concorder les deux Traditions, qui doivent se comprendre à partir de leurs propres critères. En plus, on doit respecter les complexités et les différentes tendances de chaque Tradition. Selon l'opinion commune des participants, la Tradition chrétienne et l'enseignement chrétien se rendent trop peu compte de la Tradition juive, au détriment de la compréhension de la révélation divine. En particulier ils se privent du support nécessaire que cette Tradition vivante apporterait à l'interprétation de ce que les chrétiens appellent en général « l'Ancien Testament ». On utilise aussi trop souvent des termes et des expressions sans se demander ce qu'est leur contenu. Et nous aurions aussi grand besoin d'une autre terminologie.
Dans l'ensemble, bien que n'ayant pas pu suffisamment approfondir la spécificité du christianisme, la session fut extrêmement fructueuse. Pour l'année prochaine on prévoit une session traitant un seul thème, étudié successivement dans la Tradition juive et dans la Tradition chrétienne.
C. A. RIJK
SESSION D'HEBREU A RIVOLI
La 2ème Session Internationale d'Hébreu aura lieu à Rivoli (Torino) Italie du 26 décembre 1969 au 3 janvier 1970 organisée par le P. J. Maigret, O.M.I., et Mlle Vittoria Nardini avec le concours de professeurs français, belges, suisses, israéliens et italiens. Au programme: cours d'hébreu, conférences sur des sujets bibliques, judaïques et linguistiques, chants et danses d'Israël, excursion dans les Alpes.