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Rencontres
Les éditeurs
COLLOOUIUM INTERNATIONAL.
Du 30 octobre au 8 novembre 1970, s'est tenu à Jérusalem un Colloque international sur le thème: « Religion, Peuple, Nation et Terre ». Il était organisé à la fois par le Centre de Recherche Henry Truman de l'Université Hébraique, l'American Jewish Committee et le Comité inter-religieux de Jèrusalem.
Un trait important: la dimension universelle donnée à ce Colloque. Les débats ne se sont pas limités au problème de Jérusalem et à l'affrontement entre juifs, musulmans et chrétiens, mais ils se sont ouverts à d'autres situations analogues un peu partout dans le monde: Etats-Unis, Irlande, Belgique, Canada entre autres.
Autre trait digne d'être remarqué: les réflexions sur les réalités envisagées se sont groupées spontanément autour de deux thémes: le rapport entre l'universel et le particulier d'une part, et d'autre part le passage d'une mentalité religieuse à une mentalité séculiére - questions auxquelles sont confrontées les diverses communautés religieuses ou nationales.
La collaboration chrétienne (rendue manifeste par la présence de délégués éminemment compétents dans leur matière ou par leur rôle dans l'Eglise et l'Université) a été trés appréciée, car elle venait, comme on peut le penser du grand intérêt porté au sujet. De plus il a été demandé à un délégué dés comunautés chrétiennes de Jérusalem ou l'ailleurs de présider chaque séance.
Au moment où juifs et chrétiens sont affrontés aux mêmes problèmes, cette unité acquise pendant ce colloquium pourrait être signe et invitation à travailler ensemble pour un avenir meilleur.
Note: L'installation et les activités de Neve-Shalom on commencé petitement. Cela prendra peut être quelques années avant que le but soit complétement atteint. Pour plus d'information, ou pour avoir des réponses à certaines questions, se mettre en rapport avec le Père Bruno Hussar ou Rina Geftman à l'adresse ci-dessus.
Note: L'information de ce compte rendu est prise dans « La Lettre aux Amis », Automne 1970,
AMSTERDAM ET BALE.
Pendant la réunion du Comité consultatif international des Organisations pour la Coopération entre Juifs et Chrétiens (I.C.C.) à Amsterdam du 15 au 17 avril, les 20 participants ont discuté plusieurs questions de grande actualité. Outre la Conférence internationale de jeunes, à Botley, Angleterre, du 27 juillet au 7 août 1970, et l'admission comme membre de l'I.C.C. du Conselho de Fraternidad Cristaô-Judaica, de Sao Paolo, Brésil, la consultation internationale sur les manuels d'enseignement, le Jeu de la Passion d'Oberammergau et la situation au Moyen-Orient ont été les principaux thèmes de, discussion.
En ce qui concerne la situation au Moyen-Orient, on en a longuement étudié les derniers développements les déclarations faites entre autres par le Conseil Mondial des Eglises, l'influence de la propagande et la confusion entre antisémitisme et anti-sionisme. Tous furent d'accord sur la grande part de responsabilité des membres de l'I.C.C. quant à leur tâche d'éducation et d'information.
Par rapport à Oberammergau, le Président mentionna sa correspondance avec le maire d'Oberammergau, et il fut décidé de lui envoyer une autre lettre au nom de l'I.C.C. exprimant son anxiété concernant les textes de tendance antisémite.
Après une longue discussion, l'assemblée accepta la proposition d'organiser en automne 1971 une conférence pilote sur les problèmes de l'éducation religieuse en vue des relations judéo-chrétiennes. Cette conférence aura lieu en Belgique et ne comprendra que 24 experts, car l'intention des organisateurs est de soumettre les résultats de cette conférence à un ensemble plus important d'éducateurs, publicistes et représentants des communications sociales.
Le secrétaire, le Rév. J.E. Sexton, s'étant retiré de l'I.C.C. on a élu le Dr. E.L. Ehrlich comme président, tandis que l'infatigable Rév. W.W. Simpson sera de nouveau le secrétaire (41 Cadogan Gardens, London S.W. 3).
Un des thèmes principaux de la réunion à Bâle, du 18 au 20 novembre, 1970, fut la situation des juifs en U.R.S.S. Après discussion des rapports concernant ce problème brûlant, les participants décidérent d'envoyer un télégramme exprimant leur grave préoccupation aux autorités compétentes et de faire les démarches appropriées dans les différents pays.
L'organisation pratique de la prochaine conférence internationale des jeunes, qui aura lieu à Altenberg, près de Cologne, Allemagne, fut confiée au Koordinierungsrat der Gesellschafte für christlich-jüdische Zusammenarbeit.
La conférence réunira 80 jeunes chrétiens et juifs pour un programme adapté et varié d'études, de visites et de discussions en vue d'une amélioration des relations entre chrétiens et juifs et des relations humaines en général.
De nouveau la question des manuels de religion et d'histoire fut longuement discutée. Attention spéciale était donnée à l'enseignement concernant la période « inter-testamentaire » comme source de malentendus entre chrétiens et juifs. Ses propositions concrètes furent suggerées en vue d'introduire cet aspect important de l'enseignement chrétien dans une session théologique au niveau universitaire. Il fut demandé au professeur Dequeker de Belgique d'explorer les possibilités pratiques de ces propositions à l'université de Louvain.
La date de la prochaine réunion est fixée au 5-7 mai, à Bruxelles.
C. A. RIJK
ALLEMAGNE. Dans le cadre de la coopération franco-allemande pour les jeunes, dont le R.P. Benedikt, O.P. est un des animateurs, un séminaire vient d'avoir lieu du 18 au 23 mai, à la maison Hedwig Dransfeld, à Bendorf, près de Coblence, sur « le Judaïsme en France et en Allemagne ».
Cette rencontre doit beaucoup à la contribution d'un jeune rabbin venu de Londres, le Docteur Jonathan Magonet.
Les participants, juifs et chrétiens, au nombre d'une trentaine, approfondissaient chaque matin leurs racines communes par l'étude d'un texte biblique, prolongée par des carrefours, et même par un pélerinage d'une journée aux sources historiques du Judaïsme rhénan, à Worms et à Spire.
C'est là que le Professeur W.P. Eckert, O.P. historien du Moyen-Age et co-président de l'Amitié-chrétienne en Allemagne, traça pour son auditoire les grandes lignes d'une symbiose franco allemande qu'on observe à certaines époques de l'histoire du Judaïsme, par exemple au siècle de Rachi.
Les aspects psychologiques et sociologiques de nos relations firent l'objet d'une conférence magistrale par un sociologue de Trêves, M. Weyand, sur les préjugés et les stéréotypes, leurs dangers et les moyens de les prévenir.
Un groupe de jeunes lycéennes allemandes, qui étudiaient les mêmes questions s'étaient jointes à plusieurs reprises aux membres de la session.
Celle-ci se termina par l'Office du Sabbat célébré dans la synagogue de Coblence et suivi d'une réunion amicale avec les membres de la communauté.
YorkDu 8 au 15 juillet 1970, sous le patronage du Comité : l\Eglise et le peuple juif, du Conseil Mondial des Eglises, une session d’études sur le thème du peuple de Dueu, a réuni soixante participants venus de plusieurs pays du Nord de l'Europe. Au programme: des études bibliques (Professeur W. Zimmerli, Dr Ellen Flesseman Van Leer) des conférences théologiques (Dr Re-gin Prenter) et huit autres conférences sur des sujets divers, dont: « Juifs et chrétiens en Israël » donnée par le Rév. John Snoek, le nouveau Secrétaire du Comité: l'Eglise et le peuple juif du Conseil Mondial des Eglises.
L'auteur de ce compte-rendu est conscient que divers types d'investigations sont nécessaires dans le domaine complexe des relations judéo-chrétiennes, et il respecte les approches de ceux dont les principes fondamentaux diffèrent des siens. Cependant, la manière dont le thème « le peuple de Dieu » fut approché, lui semble comporter des lacunes. Un seul conférencier était juif, et l'absence de participants juifs a rendu impossible un échange libre sur le point de vue juif. Quelques conférenciers présentèrent des vues intéressantes, résultat de leurs recherches; dans plusieurs cas, cependant, le manque d'une connaissance précise du judaïsme moderne a freiné le développement des idées qui manquèrent d'un milieu vivant où la théologie puisse s'épanouir.
L'esprit de prière et l'ambiance d'amitié fraternelle au cours de ces journées furent très appréciés. Il y eut un début de réflexion concernant un concept de théologie vivante, qui doit se développer lorsque des chrétiens de confessions différentes examinent leurs relations avec le peuple juif.
L. FRIZZELL
ROME.
Consultation Judéo-Chrétienne de haut niveau. Depuis le Concile Vatican II, dans plusieurs pays des commissions et secrétariats, qui s'efforcent de mettre en pratique les directives concernant les relations entre l'Eglise et le Judaïsme, sont au travail. Aux Etats-Unis, au Canada, dans certains pays d'Europe et en Israël, des rencontres régulières ont eu lieu entre Juifs et Chré tiens. Mais ce n'est qu'un commencement; il y a encore un long chemin à parcourir. Des siècles d'aliénation et d'opposition ont créé un dimat de méfiance générale. La Déclaration de Vatican II Nostra Aetate, qui semble révolutionnaire face à l'arrière-plan historique n'a pas et n'a pas pu dissiper tout de suite les nombreux obstacles et préjudices.
Les rencontres actuelles entre Juifs et Chrétiens ne sont que les premiers pas sur le chemin d'un dialogue réél en profondeur et vraiment respectueux.
Bien que les relations entre l'Eglise et le Judaïsme concernent toute l'Eglise, c'est dans la recherche de son propre mystère — en accord avec Nostra Aetate 4 — que le Concile rappelle le lien qui la lie au peuple juif. Cependant il y a trop peu de pays qui réalisent l'importance de cette question. Même là où Juifs et Chrétiens vivent ensemble, presque tout est encore à faire.
C'est dans ce contexte que la rencontre entre Juifs et Catholiques, qui a eu lieu à Rome, dans les locaux du Secrétariat pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, prend sa signification toute spéciale.
Elle fut organisée conjointement par le Comité International Juif pour les Consultations Inter-religieuses et le Bureau du Vatican pour les Relations Juifs-Catholiques. Ce Comité International Juif créé en 1970 pour les relations avec l'Eglise, comprend le Congrès Juif Mondial qui a des représentants dans 65 pays, le Conseil Synagogal d'Amérique représentant le Judaïsme Orthodoxe, Conservateur et Réformé des Etats-Unis. Le Comité Juif Américain travaille depuis 1906 pour défendre les droits civils et religieux des Juifs de toutes les parties du monde, ainsi que dans le domaine des relations inter-religieuses. Six membres du Comité Juif International étaient présents à cette réunion.
Du côté catholique ont participé à ce conseil, en plus des deux membres permanents du Secrétariat pour l'Unité des Chrétiens et du Bureau du Vatican pour les Relations Judéo-Catholiques, des représentants de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi, la Sacrée Congrégation pour l'Enseignement catholique, la Sacrée Congrégation pour les Eglises Orientales, la Commission Pontificale « Justice et Paix » et un professeur de l'Institut Biblique Pontifical.
Ce fut la première rencontre, à ce niveau, entre Juifs et Catholiques. Elle fut inaugurée par S. Em. le Cardinal John Willebrands, Président du Secrétariat pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens.
Deux projets, un pour chaque groupe, introduisirent le thème de la discussion dont le but était d'étudier les principales questions touchant les relations Judéo-Catholiques et la voie à suivre pour organiser une collaboration au plan international.
Dans un échange d'idées et de points de vue ouverts et fructueux, deux thèmes importants du point de vue religieux furent discutés: les questions touchant nos relations mutuelles et des questions d'intérêt commun. La première concerne les manifestations d'antisémitisme sous toutes ses formes et leur élimination, la mise en oeuvre d'une compréhension mutuelle par une présentation juste et adéquate des croyances respectives, l'étude de notre héritage commun et des relations entre les différentes communautés religieuses, peuples et pays dans leurs traditions respectives.
Les questions d'intérêt commun comprennent entre autre: la promotion de la justice, de la paix, de la liberté humaine dans le monde, la lutte contre la pauvreté, le racisme sous toutes ses formes de discrimination; la collaboration pour les problèmes touchant la religion des temps modernes; l'étude des relations respectives avec d'autres religions et en particulier l'Islam.
Pour la mise en oeuvre de ce vaste programme, les participants envisagèrent d'établir des groupes de travail conjoints et des commissions de travail. Des propositions dans ce sens ont été soumises aux autorités respectives.
On espère qu'une sérieuse collaboration sur le plan international pourra débuter dans le cou
rant de cette année.
C. A. RIJK