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Présentation
Un an après !
Alors que le flot des informations recouvre vague par vague notre quotidien, nous voulons nous arrêter un moment, pour faire mémoire du pèlerinage de Jean Paul II - un an après - sur la Terre sainte de la foi juive et chrétienne.
Les événements douloureux et tragiques qui focalisent à nouveau l'attention sur ce même Moyen-Orient vont-ils effacer en quelque sorte l'impact et la signification d'une démarche, plus spirituelle que politique il est vrai, voire même la faire considérer comme un échec ? Le miracle de la paix en cette région n'a pas eu lieu, mais la dimension spirituelle de ce voyage s'est-elle effacée pour autant ?
Au fur et à mesure que l'événement s'éloigne, sa force symbolique ne prend-elle pas corps dans notre mémoire collective de juifs et de chrétiens ?
En son temps, SIDIC a publié les principaux discours prononcés. Mais plus que les paroles, c'est l'événement lui-même, ce sont les gestes qui marqueront l'histoire des relations entrejuifs et chrétiens/catholiques. Comme l'a marquée la visite historique Jean Paul II à la synagogue de Rome, qui fut avec tant d'autres de ses gestes - que nous rappelle ici le rabbin Zev Garber, - une borne sur le chemin. Et ces gestes ont culminé dans la visite, au Mur occidental, reste du Temple de Jérusalem, le seul a Lieu saint u du peuple juif, avec la prière de demande de pardon. Il est frappant que dans son article, Helena Birenbaum relève plus particulièrement le silence qui a entouré ce moment:
a Un silence que l'on n'avaitpas entendu ici depuis deux mille ans » !
Il nous a donc semblé important de revenir à cette visite par la publication de quelques articles parus dans la presse internationale, tant pour rafraîchir notre souvenir que pour entendre des réflexions qu'elle a inspirées, et éventuellement pouvoir les prolonger. D'autres l 'ont fait. Les contributions que nous publions sont celles de chrétiens et de juifs. Elles nous viennent de différentes parties du monde: d Israël, d Europe, comme des Amériques du Nord et du Sud. Elles nous donnent différents points de vue, juifs et chrétiens, Israéliens et Palestiniens ; nous montrent comment des amis peuvent en parler ensemble. Les articles qui nous viennent d Argentine, prolongent la demande de pardon du pape en l'appliquant à la situation de leurs communautés respectives.
Dans sa dernière lettre apostolique signée le 6 janvier 2001, Novo millenio ineunte, Jean Paul II disait que son « Jubilé personnel sur les routes de Terre sainte », avait été pour lui une a expérience d'un accueil extraordinaire non seulement de la part des fils de l Église mais aussi de la part des communautés israélienne et palestinienne ». Et il ajoutait: « Grande a été également mon émotion lors de la prière auprès du Mur des lamentations et de la visite au mémorial de Yad Vashem, terrible souvenir des victimes des camps d'extermination nazis. Ce pèlerinage a été un moment de fraternité et de paix, que j'ai plaisir à considérer comme l'un des dons les plus beaux de l'événement jubilaire.
En repensant au climat dans lequel j'ai vécu ces jours-là, je ne peux pas ne pas exprimer le souhait ardent d'une solution rapide et juste pour les problèmes encore existants dans ces lieux saints, également chers aux juifs, aux chrétiens et aux musulmans ».