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Présentation

JUBILATE DEO

“Vous sanctifierez l’année des cinquante ans et vous proclamerez la libération...”
(Lv 25, 10)


Des commencements nouveaux sont des temps ouverts à des possibilités et à des décisions nouvelles. Le monde regarde vers le 21e siècle, et les chrétiens se préparent à ouvrir la porte du nouveau millénaire avec le grand Jubilé. Dans l’esprit du Lévitique, nous écoutons l’appel à la sainteté, l’appel à laisser la terre tomber en jachère, ...à pardonner, ...à proclamer la libération.

Ce numéro de Sidic évoque le pouvoir transformant du jubilé. Il nous aide à percevoir quelque chose de la puissance de l’Esprit de Dieu planant sur le chaos des défis que le 20e siècle laisse à l’approche du nouveau millénaire. En 1974, un numéro de Sidic sur l’Année sainte abordait les thèmes de réconciliation et de vie nouvelle (cf. Vol. VII, n̊3). Vingt-cinq années après, nous cherchons à approfondir la metanoia et la repentance dans le désir d’une humanité à transformer, et d’un monde à guérir.

Les auteurs des articles nous aident à entrer dans le coeur du monde avec le cri profond du tikkun ‘olam ... pour la guérison, le rétablissement. Le P. Bizon du Brésil, mentionne entre autres, les efforts pour sauver les enfants victimes d’abus de pouvoir. Mgr Kamal-Hanna Bathish de Jérusalem nous avertit des dangers du fondamentalisme et de l’extrémisme religieux, et lance un appel poignant aux enfants d’Abraham pour “guérir leur mémoire” afin de pouvoir ainsi se réjouir ensemble à Jérusalem d’un seul cœur et d’un seul esprit. Emilio Baccarini souligne que l’humanité pourrait être en péril sur la terre, et le P. Cantalamessa, dans son homélie du Vendredi-Saint 1998 à Saint Pierre de Rome, nous guide dans les efforts à poursuivre pour détruire le mur de la haine élevé par une mauvaise interprétation des Ecritures par les chrétiens.

Au milieu des obscurités, nous nous souvenons que nous sommes des pèlerins, que nous faisons partie de cette famille humaine à la recherche de nouveaux buts sur les chemins de la vie, désirant profondément l’amour, la justice et la paix. Le rabbin Graetz nous rappelle que la conception du pèlerinage dans la Torah est de se rendre en un lieu connu pour voir Dieu et pour être vu par Lui. Dans le temps nouveau qui est devant nous, nous marchons ensemble vers la Beiti (ma maison) qui est sensée être une “maison de prière” pour toutes les nations (cf. Is 56, 7).

Les réflexions du rabbin Signer sur “Le millénaire chrétien dans la perspective historique juive” nous gardent conscients que l’année 2000 n’a pas la même signification pour toutes les “nations”. Enfin l’article sur les “Calendriers” nous montre, en un bref aperçu, comment les traditions juive et chrétienne célèbrent et sanctifient le temps, différemment.